Mes ancêtres
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Pierre PALISSON, garde champêtre et forestier

Cet article est publié la veille des 150 ans du décès de Pierre PALISSON, ancêtre dans ma lignée maternelle.
La jeunesse de Pierre PALISSON
Pierre PALISSON voit le jour le mardi 26 août 1806 à Lugny-Champagne (Cher). Son père Jacques, cultivateur âgé de 32 ans, vient déclarer la naissance auprès de l’officier d’état civil. Sa mère est Marie Anne RAPPIN. Deux témoins assistent à la déclaration : Pierre PALISSON, sans doute un membre de la famille paternelle, cultivateur à Charentonnay, et Jean RAPIN, cette fois-ci du côté maternel.
De sa jeunesse, nous ne savons pas grand-chose si ce n’est qu’il apprit le métier de laboureur qu’il exercera dans un premier temps.
1829, une année marquante
L’année 1829 sera marquée par plusieurs événements, l’un heureux et deux deuils. En ce début d’année, c’est l’effervescence : Pierre va se marier ! Le choix s’est porté sur Marie FÈVE, journalière de la même commune âgée de 28 ans.
Mais le 3 janvier, survient le premier drame de l’année. Pierre est témoin du décès de sa sœur Anne, âgée de seulement 26 ans, qui vivait au domaine de Marnay avec son époux, comme le reste de la famille.
Les préparatifs se poursuivent, et arrive bientôt le jour de rédiger le contrat de mariage. Le 14 janvier 1829, les futurs époux se retrouvent auprès de Me NAUDIN, notaire à Sancergues (à ne pas confondre avec Sancerre, pour ceux qui ne seraient pas du coin). Bien que les possessions des futurs mariés ne semblent pas très élevées, l’acte mentionne une somme de 100 francs, comme l’indiquent la table d’enregistrement des contrats de mariage ainsi que le répertoire du notaire. Il me reste maintenant à chercher l’acte en lui-même.

Le mariage a lieu une semaine plus tard, le mardi 27 janvier 1829 à Feux. Deux amis de Pierre sont présents : Geneford TRÉBILLON et André FLEURIET, tous deux propriétaires de plus de 40 ans résidant à Feux. Ses parents assistent également à la cérémonie.
L’année se termine dans la tristesse. Le 14 décembre à une heure du matin, Marie Anne RAPPIN, mère de Pierre, meurt à son tour. Pierre, témoin de ce second décès, vivait vraisemblablement toujours avec ses parents.
Le 7 février 1830, la fille de Pierre et Marie,Françoise, naît au domaine de Marnay où Pierre exerce le métier de laboureur. Malheureusement, ce premier mariage sera de courte durée : son épouse Marie décède le 31 décembre 1831, à l’âge de 30 ans. Pierre se retrouve veuf à 25 ans, avec une petite fille à élever.
Un remariage et ses débuts en tant que garde champêtre et garde forestier
Pierre ne se presse pas de se remarier ; il épouse mon aïeule Françoise MIGEON le 22 juillet 1834 à Feux. Je n’ai pas trouvé de mention d’un contrat de mariage dans les archives. Il est âgé de 27 ans, sa femme a neuf ans de plus que lui. Elle est originaire de La Chapelle-Montlinard, commune située à l’est de Feux en se dirigeant vers la Loire. Assistent au mariage son père Jacques, âgé de 60 ans, et son frère François, tous deux vivant à Feux.
Dix mois plus tard, un premier enfant, André, rejoint le foyer. Viennent ensuite mon aïeule Marie Louise en 1838, et enfin Alexandrine Pélagie en 1840.
Entre les naissances d’André et Marie Louise se produit un grand changement : de laboureur au domaine de Marnay ou à Savernay, la famille s’installe dans le bourg de Feux où Pierre devient garde champêtre et garde forestier. Les deux fonctions se mélangent dans les actes d’état civil, témoignant du cumul de ces responsabilités.

Quel pouvait être son quotidien ? Par ses attributions de garde champêtre, il avait en charge la police rurale en veillant à l’ordre et la tranquillité dans sa commune. Il constatait des délits et infractions et rédigeait des procès-verbaux. Ses tâches comprenaient aussi l’annonce publique des décisions municipales, notamment au son du tambour, faisant de lui le crieur public du village.
Le garde forestier s’occupait quant à lui de protéger les bois et forêts contre les coupes illégales, le braconnage et les déprédations. Comme le garde champêtre, il dressait des procès-verbaux et dépendait du maire ou du conseil municipal lorsqu’il s’agissait de forêts communales.
Cumuler ces deux fonctions devait témoigner d’une confiance particulière du maire et faisait de Pierre une figure centrale de la vie du village de Feux. Il a dû arpenter les chemins du village de fond en comble !

La vie se poursuit
La vie continue son cours. Son père Jacques meurt en 1843, et sa première fille Françoise (issue de son premier mariage) se marie en 1848 avec Jean DURET, couvreur de la commune.
Au recensement de 1851 à Feux, Pierre et Françoise vivent avec leurs deux dernières filles : Marie Louise âgée de 13 ans et Alexandrine Pélagie âgée de 11 ans, toutes deux bergères. Leur fils André, âgé de 15 ans, est domestique à Feux chez Jacques VERRIER, fermier.
En 1858, mon aïeule Marie Louise épouse Auguste CHAMPION, qui sera charbonnier dans les forêts de Feux et des villages alentour. André est témoin lors du mariage, et c’est la dernière fois que je trouve une trace de lui dans les archives. Que devient-il ensuite ? Le mystère demeure.
Sa dernière fille Alexandrine se marie trois ans plus tard, en 1861, avec François MILLERIOUX, couvreur.
Au recensement de 1872, Pierre PALISSON vit toujours à Feux où il exerce ses fonctions de garde. Sa femme Françoise est également présente, ainsi que leur fille Alexandrine et leur petite-fille Marie Louise CHAMPION, âgée de 9 ans.
Si Alexandrine vit à nouveau avec ses parents, c’est que le malheur vient de la frapper. Son mariage n’a duré que sept ans. Le couple n’avait eu qu’une petite fille, Sophie Hélène, décédée à l’âge de 6 ans peu de temps avant, en mars 1972. Les choses iront vite malgré tout : Alexandrine se remarie en juin 1872 avec Louis PINAULT.
Deux ans plus tard, François MIGEON épouse de Pierre meurt ; il est alord âgé de 67 ans. Un an plus tard, le 20 octobre 1875 c’est au tour de Pierre de décéder à l’âge de 69 ans, à son domicile de La Bascule à Feux. Ses deux gendres sont témoins du décès : Jean DURET, 55 ans, fermier à Lugny-Champagne, et Auguste Alexandre CHAMPION, 38 ans, charbonnier à Feux.
La disparition étrange de son fils André semble avoir perturbé la succession : dans les tables de successions et absences, il est fait mention d’un sommier douteux et d’un avertissement aux héritiers en juin 1876, avant de clôturer définitivement la succession en août. Il me tard de découvrir l’acte de succession pour voir si ce fils disparu est mentionné.Etat civil de Feux : 3E 2255, 3E 4691. Etat civil de Lugny-Champagne : 3E 2308. Recencesments de Feux : 27J 0057, 27J 0082. Table alphabétique des successions et absences : 1Q 9317.

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Un prix reçu lors du concours des vignobles du sancerrois 1925
C’est un centenaire un peu spécial aujourd’hui, puisqu’il concerne le concours des vignobles qui eut lieu en 1925 dans le sancerrois, et pour lequel mon arrière-grand-père reçut un prix (le premier d’une longue série !). Une information découverte grace à la presse en ligne.
L’Office départemental Agricole du Cher a décidé d’organiser chaque année un concours destiné à encourager les vignerons et à mettre en relief les meilleurs procédés de conduite de la vigne.
C’est l’Union Agricole et Viticole Sancerroise qui était chargées de l’organisation de cette première manifestation viticole.
Les concurents étaient nombreux et tous avaient fait preuve d’un réel mérite ; aussi ont-ils reçu la juste récompense de leur travail.
La commission composée de MM Cherrier Salmon, Supplisson Adolphe, Cottat Georges, propriétaires viticulteurs et Vernet, professeur d’Agriculture adjoint à la Direction des Services Agricoles du Cher a visité les vignes de chacun des concurrent et a arrêté le classement et la liste des récompenses ainsi qu’il suit :
MM
1. Archambault Grégoire de Saint-Satur, 200fr et médaille de vermeil
2. Balland J.-B.de Bué, 175fr et médaille de vermeil
3. Cottat Henri, de Verdigny, 150fr et médaille d’argent
4. Planchon Michel d’Amigny, 135 fr et médaille dorée
5. Taberiau Pierre de Saint-Satur 100fr, et médaille dorée
6. Crochet Georges deVBeaugues, 75fr et médaille argentée
7. Chevreau Jules de Sancerre, 60fr et médaille argentée
8. Pinard Paulin de Bué, 50fr et médaille de bronze
9. Dezat Henri, de Sury-en-Vaux 45fr et médaille de bronze
10. Lesimple Julien, de Ménétréol-sous-Sancerre, 40fr et médaille de bronze
11. Lagneau Isidore de Crézancy, 35fr et médaille de bronze
12. Lesage Eugène, de Ménétréol-sous-Sancerre, 30fr et médaille de bronze
13. Perdon Ernest de Sury-en-Vaux, 25fr et médaille de bronze.
La distribution des récompenses aura lieu en novembre, à l’occasion d’une réunion agricole.Cent ans plus tard la relève est assurée ! Découvrez le domaine viticole de mon frère et ma soeur.

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Il y a deux cents ans disparaissait Geneviève POTHON
Le 17 février 1825, il y a deux siècles, s’éteignait à Sury-en-Vaux Geneviève POTHON, mon ancêtre à la huitième génération.
Une naissance sous Louis XV
Geneviève voit le jour le 15 mai 1760 à Sury-en-Vaux (Cher) à 10 heures du matin, et reçoit le baptême le jour même, selon l’usage de l’époque. Fille de Pierre POTHON, cultivateur et vigneron âgé de 34 ans, et de Marie GIRAULT, 31 ans, elle grandit dans une famille originaire de la commune de Sury-en-Vaux, mariés dans la commune voisine de Sainte-Gemme.
Son prénom lui a été donné par sa marraine Geneviève POTHON, dont elle devient l’homonyme. Comme souvent à cette époque, l’orthographe de son patronyme familial varie : on trouve ainsi POTHON, mais aussi PAUTON ou POTON dans les différents actes.

Acte de baptême de Geneviève POTHON – Registre paroissial de Sury-en-Vaux 3E 1058 – Archives du Cher Geneviève épouse à 32 ans Étienne THOMAS le mardi 19 juin 1792 à Sury-en-Vaux. Son époux qui futmanœuvre, laboureur et vigneron, portait le drôle de surnom de « Bichon ». Ils eurent au moins trois enfants :
- Étienne né en 1794, qui deviendra vigneron.
- Edmé né en l’an III, mon aïeul qui épousera Reine FOREST en 1815.
- Geneviève née vers 1797, qui pepétuera le prénom de sa mère.
Une mort au hameau de la Vallée
Geneviève s’éteint le 17 février 1825 à l’âge de 64 ans, au hameau de la Vallée sur la commune de Sury-en-Vaux. Son beau-frère Edmé BAILLY (également mon aïeul) vient déclarer le décès, accompagné d’Étienne PAUTON, peut-être un petit-neveu, vigneron âgé de 27 ans. Ce dernier sait signer- chose encore rare dans cette branche de mon arbre à cette époque. Si j’ai retrouvé la date de la succession de Geneviève dans les tables de successions et absences, je n’ai malheureusement pas trouvé l’acte lui-même dans le registre des déclarations de mutations après décès.
Détail généalogique : Marie-Cécile, soeur de Geneviève et épouse d’Edmé BAILLY, est également mon ancêtre ; toutes deux s’inscrivant dans ma lignée maternelle.

Descendance de Pierre POTHON et Marie GIRAULT -
Le drôle de vol de René GUENEAU sur le port de Marseille
René GUENEAU, formait avec Frédéric GUENEAU, mon arrière-arrière-grand-père un duo de « mauvais garçons« . Sa fiche matricule recense pas moins de quatre condamnations – mais il y en eut peut-être davantage.
Un larcin au bord de la Méditerannée
Le 9 février 1887, René GUENEAU comparaît devant le tribunal de première instance de Marseille. Âgé de 24 ans, ce maçon sans domicile fixe est accusé de vol. J’avais d’abord imaginé qu’étant dans la précarité, il avait peut-être commis un larcin pour survivre. Mais la réalité s’avère bien différente…
Le 2 février précédent, René fut « surpris et arrêté au moment où, en compagnie d’autres individus demeurés inconnus, il buvait du vin à l’aide d’un chalumeau, aux barriques entreposées sur les quais ».
Reconnu coupable d’avoir soustrait frauduleusement du vin au préjudice du sieur Mayol, il écope d’un mois d’emprisonnement et de 15,34 francs d’amende – une somme considérable pour l’époque.
Une histoire si ridicule qu’elle ne sera même pas mentionné dans les journaux locaux. D’autant plus qu’il fût le seul à se faire prendre ! Ses complices avaient manifestement de meilleures jambes que lui, ou bien étaient-ils plus sobres …
Chalumer le vin signifiait le boire à la dérobée, avec un chalumeau de paille, de chènevotte ou de roseau. René et ses complices avaient dû utiliser une paille ou un tube creux qu’ils avaient glissé dans un trou pour aspirer le vin sans percer le tonneau. Une technique qui devait se montrer discrète.

Nouveau délit au bord de la Loire
Un an plus tard, René récidive. Cette fois, nous nous rapprochons de sa région d’origine : il comparaît devant le tribunal de Gien. Malheureusement, une partie des archives de ce tribunal ayant été détruites durant la Seconde Guerre mondiale, seul le répertoire des jugements peut être consulté.
Le motif de cette nouvelle condamnation figure dans sa fiche matricule : vagabondage. Faute d’archives plus détaillées, nous n’en saurons pas plus.

Tribunal de Gien – Répertoire du tribunal correctionnel de 1820 à 1893 – Cote 183W35962 – AD45 Qui sait quelles autres aventures me réservent les dernières archives judiciaires à consulter ?
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Le second mariage de Claude PIZON
Cet article a pour but de fêter les deux cents ans du remariage de Claude PIZON, ancêtre de mon mari.
Jeunesse et première union
Claude PIZON naît le 28 octobre 1791 au hameau de Ruelle, commune d’Aubinges (Cher). Ce hameau revient souvent dans la généalogie de mon mari ; c’est notamment là que se situait l’ouche de Solange GADOIN. Claude est le fils de Philippe PIZON, manœuvre et vigneron, et Marguerite BELLEVILLE.
Comme la quasi totalité des ancêtres de mon arbre, il exerce un métier manuel et devient tisserand. Le 17 juin 1813, il épouse Jeanne JACQUET à Aubinges. Jeanne est la fille de Sylvain JACQUET et Catherine PAULIN. Son parrain Claude ESTIEVE, qui lui a probablement laissé son prénom, est également présent à la cérémonie. Bien que notre couple ait passé un contrat de mariage, la table des contrats ne mentionne aucun montant : sans doute avaient-ils peut de moyens ?
Ce couple aura au moins quatre enfants, dont Claude PIZON né en 1819 qui est l’ancêtre de mon mari. Un premier enfant prénommé Claude était né en janvier 1817 mais ne vécut que deux semaines. Ce fut une année funeste puisque Philippe PIZON, père de Claude, décède la même année en juillet.
En 1823, Jeanne JACQUET meurt un mois après avoir donné naissance à un enfant mort-né. Claude se retrouve veuf à 31 ans. Selon la table de succession et d’absence, Jeanne ne laisse en héritage que du mobilier, témoignage de conditions de vie modestes.
Le remariage avec Jeanne DUCROT
Claude attendra une durée raisonnable avant de se remarier. Le 16 janvier 1825, à Aubinges, il épouse Jeanne DUCROT, âgée de 34 ans, alors qu’il en a 33. Cinq jours auparavant un contrat de mariage avait été conclut. Une nouvelle fois, la table de l’enregistrement ne mentionnera aucun montant.

Regardez la signature de Claude PIZON en bas de son acte de mariage, fait plutôt rare à l’époque ! Nous y voyons également celle de son frère Jean. État civil d’Aubinges 1823-1832 – 3E 1150 – Archives du Cher. De cette seconde union naissent trois filles, mais seule la dernière parvient à l’âge adulte.
La fin de vie de Claude PIZON
Claude décède le 18 novembre 1848 à l’âge de 57 ans à Aubinges. Son frère Jean, vigneron, qui aura été souvent présent dans les actes concernant Claude, sera une nouvelle fois témoin. Son fils Claude est mentionné comme l’un des héritiers, l’héritage comporte une somme de 60 francs pour l’argent et le mobilier ainsi que 50 francs de revenus pour ses terres situées à Aubinges.

Table des successions et absences des Aix d’Angillon – 1847-1854 – 1Q/1789 – Archives du Cher Jeanne DUCROT lui survit sept ans avant de décéder à son tour à Aubinges.

Voilà qui conclut les anniversaires généalogiques de janvier 2025. Et vous, aviez-vous des généanniversaires ce mois ?
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Il y a 200 ans se mariaient Jérôme AUCHERE et Thérèse CHICOT
Jérôme AUCHERE voit le jour le 25 juin 1782 à Humbligny (Cher), et est baptisé dès le lendemain dans l’église du village. Fils de François AUCHERE et Jeanne GAUDRY, tous deux potiers, Jérôme reçoit probablement son prénom de son parrain, et également son oncle Jérôme GAUDRY. Il grandit entouré d’une fratrie d’au moins 11 enfants.
Changeons de lieu : dix ans plus tard, le 16 janvier 1792, Thérèse CHICOT naît en la commune de Neuilly-en-Sancerre. Ses parents, Étienne CHICOT et Catherine AUCHERE, sont tisserands. Thérèse est la cadette d’une fratrie de six enfants, mais seules quatre filles atteindront l’âge de se marier.
Le 26 février 1810, nous rencontrons une nouvelle protagoniste. En effet c’est Marie SAUTEREAU, une jeune fille issue d’une famille de laboureurs, que Jérôme épouse en l’église de Neuilly. Jérôme est alors âgé de 27 ans et déjà orphelin de père et de mère son épouse est âgée de 21 ans. Il est accompagné pour cette cérémonie par son parrain Jérôme GAUDRY et deux frères Charles et Jean AUCHERE.
La semaine précédente, le 20 février, ils s’étaient rendus en l’étude de Maître Jacques François TEILLAY, notaire à Henrichemont pour établir un contrat de mariage. Ils apportent tous deux la somme de 472 francs, ce qui est assez élevé pour notre arbre à l’époque.

Répertoire de Me TEILAY, étude d’Henrichemont – 1E 38/1 et table des contrats de mariage, bureau d’Henrichemont – 1Q 1404 – Archives du Cher. En prime la belle signature du notaire ! Jérôme AUCHERE était déjà potier au moment de son mariage ; ce n’est pas étonnant, car ce secteur géographiques fut (et est toujours) une terre de potiers. Le couple aura au moins 5 enfants et déménagera entre 1815 et 1821 à Neuvy-Deux-Clochers, une commune voisine, au hameau des Poteries. J’avais déjà parlé de ce lieu-dit au nom prédestiné lorsque j’avais évoqué le petit-fils de Jérôme, Théophile Henri AUCHERE qui fut également potier aux Poteries, ainsi que le beau-père de ce dernier, Henri GILLET, maréchal-ferrant.
Leur dernière fille Catherine naît le 7 octobre 1821, Marie SAUTEREAU décède sept mois plus tard le 25 mai 1822 à Neuvy-Deux-Clochers.
Deux ans après ce décès, le 27 décembre 1824 Jérôme AUCHERE prend de nouveau le chemin du notaire d’Henrichemont, cette fois-Maître BESSON. L’entrevue commence par l’établissement d’un nouveau contrat de mariage, cette fois-ci avec Thérèse CHICOT, aïeule de mon mari. Il apporte ses avoirs et biens, et sa future épouse la somme de 475 francs. Mais le notaire n’en a pas terminé, puisqu’un inventaire après le décès de Marie SAUTEREAU sera dressé. Cela s’explique aisément par le fait que les enfants de son premier mariage étaient encore mineurs.

Répertoire de Me BESSON, étude d’Henrichemont – 1E 39/1 et table des contrats de mariage, bureau d’Henrichemont – 1Q 2022 – Archives du Cher. La suite de l’histoire ne sera pas racontée ici, mais dans deux autres articles « anniversaires » dans les prochains mois : en juin pour la naissance de leur fils François, ancêtre direct de mon mari, puis l’an prochain le décès de l’un des deux membres du couple…
Et vous, avez-vous des potiers dans votre arbre ?

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Le destin de deux ancêtres vignerons décédés en avril 1824
J’ai profité de mes vacances pour explorer deux anniversaires généalogiques mis de côté au printemps dernier. Cette fois-ci, ce sont des communes du Sancerrois, moins souvent citées dans mes recherches, qui sont à l’honneur. Mes deux ancêtres, décédés en avril 1824, appartiennent aux branches paternelle et maternelle de ma maman.
Sylvain ROY, vigneron à Sens-Beaujeu
Sylvain ROY est né en juin 1757 en la commune de Sens-Beaujeu (Cher). Baptisé le 16 juin, il a pour parrain son cousin Sylvain CHARLON, qui lui a probablement donné son prénom, et pour marraine Jeanne GIRAULT, dont aucun lien de parenté n’est mentionné dans l’acte.
Issu d’une famille de vignerons, il commence probablement à travailler la terre dès son plus jeune âge. Au fil des actes, il est successivement désigné comme manœuvre, laboureur, puis vigneron. Le 9 février 1779, à l’âge de 21 ans, il épouse Françoise VATTAN dans la commune voisine de Ménetou-Râtel. Ils sont tous deux âgés de 21 ans. De cette union naîtront au moins huit enfants, dont mon ancêtre Marguerite ROY.

La place de Sens-Beaujeu sans doute au début du XXème siècle Habitant au hameau de Chezal Riffé, proche du bourg de Sens-Beaujeu, Sylvain a sans doute vécu les événements de « la petite Vendée Sancerroise« . A l’instar des guerres de Vendée, dans un contexte de tensions révolutionnaires, des résistants royalistes (les blancs) affrontèrent les troupes républicaines (les bleus) en 1796 (germinal an IV). Plusieurs centaines de blancs stationnaient sur la place du bourg de Sens-Beaujeu lorsqu’au petit matin des combats éclatèrent, occasionnant de nombreux décès. C’est l’année suivante que naquit mon aïeule Marguerite.
Sylvain décède le 11 avril 1824, toujours au hameau de Chezal Riffé où il aura passé une grande partie de sa vie. Son décès est déclaré par deux de ses fils : Philippe, âgé de 35 ans, et Claude, 22 ans, résidant au lieu-dit « Les Deux Moulins ».

Guillaume BOURGEOIS, vigneron à Ménétréol-sous-Sancerre
Nous quittons Sens-Beaujeu pour rejoindre Saint-Satur (Cher), à une dizaine de kilomètres à vol d’oiseau. Guillaume BOURGEOIS y fut baptisé le 28 novembre 1780. Son père François était tailleur d’habits, une profession que n’exercera pas Guillaume,ce dernier se tournant vers la vigne.
Il épouse Geneviève Eugénie BRANGER le 4 floréal an XI à Ménétréol-sous-Sancerre. Elle-même est issue d’une famille de vignerons. Je leur ai trouvé sept enfants, mais l’histoire de leur dernière fille, Rosalie, est intrigante.
En effet Guillaume décède le 27 avril 1824 à Ménétréol-sous-Sancerre, à l’âge de 43 ans. Cependant, en septembre 1825, la petite Rosalie décède, âgée de 6 mois dans le registre. Une naissance après le décès du père, c’est une situation déjà rencontrée dans mon arbre. Mais si l’officier d’état civil n’a pas fait d’erreur, la grossesse aurait duré 11 mois. Car fait étrange, aucune trace de l’acte de naissance de la petite Rosalie.

Me voici à jour de mes anniversaires généalogiques, à bientôt pour le prochain !
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Cuir, une matière à fleur de peau [Exposition]
Comme chaque année, j’ai eu le plaisir de visiter l’exposition temporaire proposée par l’Écomusée du Pays de Rennes. Cette fois-ci, le thème choisi résonnait particulièrement avec mes recherches généalogiques : la découverte du cuir, de l’animal aux objets réalisés avec cette matière. Bien que le cuir ne soit pas présent dans mon arbre, des ancêtres de mon mari furent tanneurs à Boisbelle (Henrichemont, 18). J’avais d’ailleurs évoqué ce sujet dans l’article sur Marie Joséphine GRANGER.
Le processus du tannage
Le tannage est un processus complexe comportant une succession d’étapes réalisées au sein de la tannerie. Grâce à cette exposition, j’ai pu mieux comprendre les diverses cartes postales que j’ai réunies sur les tanneries de Boisbelle.
- Le reverdissage : étape de nettoyage des peaux, se faisant d’abord sur des piquets au milieu des rivières, puis dans des foulons de bois à partir de la moitié du XIXe siècle.
- L’épilage : les peaux passaient dans des bains de chaux de plus en plus concentrés, ce qui attaquait le bulbe pileux. Après rinçage, elles étaient ébourrées avec un couteau spécifique ; un autre outil servait à extraire l’eau chargée de chaux.
- L’écharnage : cette étape consistait à éliminer les morceaux de chair et de graisse encore attachés à la face interne de la peau. Cette opération était délicate pour éviter de trouer la peau ou enlever trop de matière.
- Le gonflement des peaux : réalisé dans des bains acides fabriqués à partir d’écorces déjà utilisés pour le tannage, cette étape préparait la peau pour favoriser la pénétration des tannins.
- Le tannage : l’ultime étape de préparation de la peau en cuir. Elles étaient déposées dans des fosses et laissées plusieurs mois au contact d’écorces de chêne broyées finement (le tan). Une fois les opérations terminées, les restes d’écorces « la tannée » étaient enfin conservés en galettes pour en faire des combustibles.
- Le corroyage : séchage des cuirs, qui était réalité dans des greniers (corroiries) aux volets inclinables pour les protéger du soleil, ce qui pourrait les noircir. Le cuir était très dur après cette étape ; il était généralement assoupli, sauf pour les semelles de chaussures où il était battu pour les rendre plus fermes.
- Le finissage : application de matières grasses pour assouplir le cuir (suif, huiles végétales et minérales ou de poisson). On apposait parfois la marque d’un tampon sur une des faces.


Paiement au poids ou à la surface ?
Les tanneurs achetaient les peaux au poids et revendaient le cuir au mètre carré, entraînant des conflits avec les bouchers qui laissaient souvent des parties inutiles (crottes, mamelles, museau) sur les peaux fraîches. Le tanneur, lui, cherchait à étirer au maximum la surface des cuirs.
D’autres informations autour du cuir
D’autres métiers étaient liés à la fabrication du cuir. Comme nous l’avons vu, le processus de tannage nécessitait de grandes quantités d’écorces ; ainsi le métier d’écorceur était-il intimement lié à la production du cuir.
De nombreux documents étaient présentés dans l’exposition, en provenance des archives d’Ille-et-Vilaine, du musée de Bretagne… Nous avons également été impressionnés par la statue de Saint-Barthelemy du XVIe siècle venant de Cléguérec. L’apôtre y est représenté portant la dépouille de sa peau puisqu’il fut écorché vif.
L’exposition portait également sur les tanneries de Rennes, présentait différents objets réalisés en cuir : pour tout découvrir, je vous invite à vous y rendre !

Pour vous rendre à l’exposition
L’exposition se tient du 24 novembre 2023 au 1er septembre 2024 aux horaires d’ouverture de l’établissement. L’entrée est gratuite jusqu’à 26 ans, le plein tarif est de 4 €. Pour en savoir plus, le site de l’exposition est disponible ici.
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Noyé dans la Loire
Il y a maintenant onze ans, j’avais publié un article sur la Loire et ses dangers. Je relatais la noyade d’un collatéral, François BLONDEAU. A l’époque je n’avais eu accès qu’à la transcription de l’acte, et le temps passant je ne m’étais pas préoccupée de chercher l’original ; c’est chose faite ci-dessous !
Le cinq août 1756 un corps est retrouvé par un marinier à Saint-Thibault, le port de la commune de Saint-Satur (18). Le rapprochement est rapidement fait avec la disparition de François BLONDEAU huit mois auparavant : ce dernier s’était noyé le 19 décembre alors qu’il revenait de Saint-Thibault avec une charrette tirée par quatre chevaux. Sans doute suivait-il le cours de la Loire jusqu’à Bannay.
On fit venir son frère aîné Louis BLONDEAU et ses beau-frères Jean ROZE et Louis DECENSIERE pour reconnaître le corps. Le bailly de Sancerre autorisa donc son inhumation au cimetière de Bannay.

Actes de décès de François BLONDEAU – Registre paroissial de Bannay 1736-1785 – 3E 880 – Archives du Cher Si François vivait apparemment à Bannay, il était originaire de Sury-en-Vaux où vécurent ses parents, mes ancêtres, Henry BLONDEAU et Marie Jeanne BEAUVOIS. Henry fut laboureur puis marchand. Chose étonnante, dans l’acte de décès on lui prête une nouvelle profession, celle de chauxfournier. Activité qu’il exerçait au hameau des Plessis ; une indication précieuse car je n’avais eu aucune information autre que la commune de résidence jusque là. Du côté de ses beau-frères, Jean ROZE était jardinier à Saint-Bouize, une activité qui devait plutôt d’apparenter à celle de maraîcher. Le patronyme de son autre beau-frère DECENSIERE est bien connu dans le canton, puisque c’est celui du notaire de la commune de Sury-en-Vaux. Lui-même fut procureur fiscal.


Cet article est ma participation au généathème d’avril 2024, fêtant les onze ans du Challenge AZ !
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De Bué à Sury-en-Vaux, le destin de Martin VIMON
Les quatre premiers mois de 2024 sont denses en anniversaires généalogiques. Je vous propose aujourd’hui de revenir sur la vie de Martin VIMON, mon aïeul à la deuxième génération, décédé le 30 mars 1824.
Martin VIMON nait le 9 novembre 1769 à Bué (Cher) de parents vignerons. Son parrain est Jean MOREUX, tonnelier, et sa marraine Radegonde DUCROUX, sans doute une cousine du côté maternel.

Acte de baptême de Martin VIMON – Registre paroissial de Bué -1732 – 1770 – 3E 899 – Archives du Cher Martin n’a que onze ans lorsque sa mère Marguerite FONTAINE décède en 1780. S’il eu sept frères et sœurs, la majorité ne survécu pas à sa première année. De cette fratrie, au décès de leur mère, il ne reste que sa soeur aînée Marie âgée de 21 ans et son frère Paul âgé de 13 ans. Ce qui se passe ensuite dans cette famille est pour moi un grand mystère car, alors que j’imaginais Charles VIMON s’occuper de ses enfants suite à la perte de sa femme, il décède trois ans plus tard … mendiant à Pierrefitte-ès-Bois dans le Loiret à une trentaine de kilomètres de là…
Ce village a une importance toute particulière dans ma généalogie, car c’est là que plusieurs filles mère étaient allées accoucher… et où donc un aïeul était aller mourir sans le sou. Le lieu de tous les secrets…
Quoi qu’il en soit Martin a donc 16 ans lorsque son père décéde. Je ne sais si c’est avant ou après cet évènement, mais il quitte Bué pour aller travailler à Sury-en-Vaux, un autre village qui se situe à environ 8 kilomètres à pieds. Il est « garçon vigneron » chez un vigneron du hameau de la Vallée, où vit Geneviève DOUCET avec ses parents, sa future femme.
Il retourne dans son village d’origine, Bué, le 9 pluviose an VII pour conclure un contrat de mariage chez Maître PINARD. Lui qui est orphelin de père et de mère est accompagné de sa sœur Marie et son époux Pierre BERNON, ainsi que son cousin germain Jean MOREUX.

Première page du contrat de mariage de Martin VIMON et Geneviève DOUCET – Minutes de Me PINARD, étude de Bué – E/19586 – Archives du Cher Geneviève DOUCET est quant à elle accompagnée de ses parents. J’avoue avoir eu un peu de mal à déchiffrer ledit contrat, mais chacun des époux apporte la somme de 175 francs à la communauté. Le préciput est fixé à un lit « garni », des coffres, les habits hardes et le linge du survivant. Il est prévu que dès le mariage célébré les futurs époux iront demeurer à la Vallée chez la mariée où ils formeront une « communauté générale » dont la constitution est rédigée sur plusieurs pages. C’est que la situation est complexe, car les parents de l’épouse, René DOUCET et Catherine FARJOT, formaient déjà une communauté avec Anne DOUCET veuve de Jean GIRAULT, qui se poursuit également.
Les noces sont célébrées le lendemain, le 10 pluviose an VII à Sury-en-Vaux. On y apprend que la mariée n’était pas originaire de Sury-en-Vaux mais de la commune voisine de Ménetou-Râtel, au hameau des Seguins. On y retrouve du côté du marié Jean MOREUX qui l’avait accompagné la veille chez le notaire, ainsi que François CHOLLET un vigneron de Sury-en-Vaux. Du côté de Geneviève les témoins sont son père René et son beau-frère Louis MOREUX demeurant à Verdigny.

Acte de mariage de Martin VIMON et Geneviève DOUCET – 1799 – 1801, Sury-en-Vaux – 3E 1062 – Archives du Cher Martin suivra le destin qui lui était tout tracé en devenant vigneron. Seules deux filles rejoindront leur foyer : mon aïeule Geneviève née en l’an VIII, et Jeanne née en 1803.
Il décède le 30 mars 1824 à Sury-en-Vaux, au hameau de la Vallée, à l’âge de 54 ans. C’est sa femme Geneviève qui ira déclarer le décès quatre mois plus tard. Ses filles sont les deux seules héritières ; Paul TORTERAT est cité mais pas son autre beau-fils. Il est vraisemblable que Jeanne et Paul vivaient avec Martin et Geneviève.
L’acte de mutation après décès nous apprend que Martin laisse derrière lui :
- Son mobilier estimé à 82,56 francs
- Deux parcelles de vigne : 10 ares 55 centiares aux Chassaignes et une autre de 7 ares 91 centiares dans un lieu-dit dont je n’arrive pas à lire le nom. Le revenu estimé est de 10 francs
- Une terre de 5 ares 28 centiares à la Charlotte, revenu de 1 franc
- Une masure qui a été acquise pendant la communauté estimé moitié à un revenu 2 francs

Registre des déclarations de mutations après décès. 1er avril 1823 – 31 décembre 1825 – 1Q/1680 – Archives du Cher


