Jean DUMAY, son premier mariage et le mystère du beau-père disparu
Saint-Bouize, avril 1825. Mon aïeul Jean Edmé DUMAY, un jeune jardinier de 21 ans s’apprête à épouser celle qui sera sa première épouse. Mais l’acte de mariage révèle une information troublante…
Un descendant de ma branche de jardiniers
Jean Edmé DUMAY naît le 14 brumaire an XII (5 novembre 1803) à Saint-Bouize, dans le Cher, au hameau de Candie où vécurent plus tard mes arrière-grands-parents. Son père Edmé, âgé de 31 ans, exerce la profession de jardinier. Les deux témoins présents lors de la déclaration de naissance sont un autre jardinier de Candie et un manœuvre du village..
Sa mère, Magdelaine RAOUL, a 29 ans à sa naissance. Le couple n’est pas originaire du Berry, une singularité dans mon arbre : tous deux sont nés dans l’Yonne et se sont mariés à Bleigny-le-Carreau avant de migrer vers Saint-Bouize. C’est là que naîtront leurs enfants. Edmé père exercera également la profession voiturier par terre.
Un mariage modeste et une révélation inattendue
Le 4 avril 1825, Jean, alors âgé de 21 ans, se rend chez le notaire en compagnie de ses parents pour établir le contrat de mariage qui le liera à Magdeleine RAFFESTIN. La table des contrats de mariage révèle la modestie des apports : Jean Edmé apporte 30 francs, ses linges et hardes, un lit, un coffre et une croix d’or. Ces biens représentaient le minimum nécessaire pour fonder leur foyer.
Huit jours plus tard, le 12 avril 1825, la cérémonie a lieu à Saint-Bouize. C’est en parcourant l’acte de mariage qu’apparaît une mention pour le moins troublante : le père de l’épouse, Étienne Alexandre RAFFESTIN, est noté « disparu depuis sa condamnation ».
Voilà qui mérite quelques recherches complémentaires !
Les relations familiales compliquées de Magdeleine
L’histoire de Magdeleine commence de façon difficile : elle naît le 6 germinal an VII (26 mars 1799) à Herry, dans le Cher, chez son grand-oncle maternel. Sa mère, Reine PAIZEAU, accouche seule, d’une fille dont le père n’est pas connu.
Il faudra attendre cinq années pour qu’Étienne RAFFESTIN reconnaisse enfin l’enfant, lors de son mariage avec Reine à Herry.
Le destin s’acharne : en 1817, alors que Magdeleine n’a que 18 ans, sa mère Reine PAIZEAU décède à l’hospice de la Charité-sur-Loire, en Nièvre. Cet établissement abritait alors un hospice d’aliénés – un hôpital psychiatrique existe encore aujourd’hui dans cette commune. Mais impossible de savoir avec si Reine y était internée pour troubles mentaux ou simplement accueillie comme indigente malade.
Détail intriguant : dans l’acte de décès, le nom de la défunte est écorché par l’officier d’état civil (PEUZIOT) et elle est désignée comme veuve d’Étienne RAFFESTIN. Son mari avait peut-être déjà disparu ?
Le jour de son mariage en 1825, Magdeleine se retrouve donc orpheline de mère et officiellement sans père.

Etienne Alexandre RAFFESTIN réapparaît
Sauf qu’Étienne Alexandre RAFFESTIN est bien vivant !
En effet, deux ans après le mariage de sa fille, on retrouve sa trace à Bourges, où il exerce le métier de terrassier. Plus étonnant encore : il se remarie avec Marie ARDONCEAU, elle-même veuve. L’acte de mariage mentionne bien son précédent mariage avec Reine PAIZEAU, prouvant qu’il n’a pas cherché à dissimuler son passé.
Mais alors, pourquoi cette mention de « disparition » lors du mariage de Magdeleine ? A-til purgé sa peine ? Impossible de savoir en tous cas si Magdeleine savait où se trouvait son père, ni même si elle a du qu’il s’est remarié.
La vie de Jean et Magdeleine
Le couple aura au moins quatre filles : Julie, Marie, Solange et Jeanne, nées entre 1826 et 1836 au hameau de la Dionnerie, à Saint-Bouize.
Le destin réserve à Magdeleine une fin tragique et trop courante à cette époque. Le jour même où elle donne naissance à Jeanne, sa quatrième fille, elle décède en couches. La petite Jeanne ne lui survivra pas et meurt le même jour. Les tables de succession et absence nous aprennent que Mageleine était indigente.
Quatre ans plus tard, en 1840, Étienne Alexandre RAFFESTIN décède à son tour à Bourges, rue du Croisi. Entre-temps, l’ancien terrassier était devenu jardinier. Les officiers de l’enregistrement eurent sans doute du mal à lui trouver des descendants, puisqu’aucune succession n’est mentionée mais un numéro de sommier douteux.
Jean Edmé DUMAY se retrouve donc veuf, puis se mariera de nouveau avec mon aïeule Madeleine BOURGEOIS, mais ça c’est une autre histoire !
Prochaines recherches à mener :
- Consultation du contrat de mariage aux Archives départementales du Cher
- Recherche trace d’une condamnation dans les archives judiciaires et registres d’écrou
Sources :
Registres d'état civil de Saint-Bouize, 3E 2367, 3E 2369 - Archives du Cher
Resgitres d'état civil de Herry, 3E952, 3E 2277 - Archives du Cher
Registres d'état civil fr Bourges, 3E 1273, 3E 2537 - Archives du Cher
Tables des successions et absence : Sancerre 1Q-4556, Bourges 1Q-865 - Archives du Cher
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Un commentaire
Sirius
Un beau travail de fourmi… comme d’habitude!