Vieux métiers

  • Mes ancêtres,  Vieux métiers,  Vu lu entendu

    Cuir, une matière à fleur de peau [Exposition]

    Comme chaque année, j’ai eu le plaisir de visiter l’exposition temporaire proposée par l’Écomusée du Pays de Rennes. Cette fois-ci, le thème choisi résonnait particulièrement avec mes recherches généalogiques : la découverte du cuir, de l’animal aux objets réalisés avec cette matière. Bien que le cuir ne soit pas présent dans mon arbre, des ancêtres de mon mari furent tanneurs à Boisbelle (Henrichemont, 18). J’avais d’ailleurs évoqué ce sujet dans l’article sur Marie Joséphine GRANGER.

    Le processus du tannage

    Le tannage est un processus complexe comportant une succession d’étapes réalisées au sein de la tannerie. Grâce à cette exposition, j’ai pu mieux comprendre les diverses cartes postales que j’ai réunies sur les tanneries de Boisbelle.

    • Le reverdissage : étape de nettoyage des peaux, se faisant d’abord sur des piquets au milieu des rivières, puis dans des foulons de bois à partir de la moitié du XIXe siècle.
    • L’épilage : les peaux passaient dans des bains de chaux de plus en plus concentrés, ce qui attaquait le bulbe pileux. Après rinçage, elles étaient ébourrées avec un couteau spécifique ; un autre outil servait à extraire l’eau chargée de chaux.
    • L’écharnage : cette étape consistait à éliminer les morceaux de chair et de graisse encore attachés à la face interne de la peau. Cette opération était délicate pour éviter de trouer la peau ou enlever trop de matière.
    • Le gonflement des peaux : réalisé dans des bains acides fabriqués à partir d’écorces déjà utilisés pour le tannage, cette étape préparait la peau pour favoriser la pénétration des tannins.
    • Le tannage : l’ultime étape de préparation de la peau en cuir. Elles étaient déposées dans des fosses et laissées plusieurs mois au contact d’écorces de chêne broyées finement (le tan). Une fois les opérations terminées, les restes d’écorces « la tannée » étaient enfin conservés en galettes pour en faire des combustibles.
    • Le corroyage : séchage des cuirs, qui était réalité dans des greniers (corroiries) aux volets inclinables pour les protéger du soleil, ce qui pourrait les noircir. Le cuir était très dur après cette étape ; il était généralement assoupli, sauf pour les semelles de chaussures où il était battu pour les rendre plus fermes.
    • Le finissage : application de matières grasses pour assouplir le cuir (suif, huiles végétales et minérales ou de poisson). On apposait parfois la marque d’un tampon sur une des faces.

    Paiement au poids ou à la surface ?

    Les tanneurs achetaient les peaux au poids et revendaient le cuir au mètre carré, entraînant des conflits avec les bouchers qui laissaient souvent des parties inutiles (crottes, mamelles, museau) sur les peaux fraîches. Le tanneur, lui, cherchait à étirer au maximum la surface des cuirs.

    D’autres informations autour du cuir

    D’autres métiers étaient liés à la fabrication du cuir. Comme nous l’avons vu, le processus de tannage nécessitait de grandes quantités d’écorces ; ainsi le métier d’écorceur était-il intimement lié à la production du cuir.

    De nombreux documents étaient présentés dans l’exposition, en provenance des archives d’Ille-et-Vilaine, du musée de Bretagne… Nous avons également été impressionnés par la statue de Saint-Barthelemy du XVIe siècle venant de Cléguérec. L’apôtre y est représenté portant la dépouille de sa peau puisqu’il fut écorché vif.

    L’exposition portait également sur les tanneries de Rennes, présentait différents objets réalisés en cuir : pour tout découvrir, je vous invite à vous y rendre !

    Pour vous rendre à l’exposition

    L’exposition se tient du 24 novembre 2023 au 1er septembre 2024 aux horaires d’ouverture de l’établissement. L’entrée est gratuite jusqu’à 26 ans, le plein tarif est de 4 €. Pour en savoir plus, le site de l’exposition est disponible ici.

  • Challenge,  Mes recherches,  Vieux métiers

    L’accident de Georges et les métiers de Marie

    Georges MIDROUILLET nait le 28 juin 1883 au « Fond de Vailly » sur la commune d’Ivoy-le-Pré (Cher), de Pierre Henri MIDROUILLET et Justine MOINDROT, tous deux journaliers. Il est le petit dernier d’une fratrie de cinq enfants ; seize ans le séparent de Jean Baptiste Joseph MIDROUILLET, aîné de la famille et aïeul de mon mari.

    L’accident de Georges

    Tous les enfants ont travaillé dès leur plus jeune âge ; on les retrouve domestiques, journaliers, vachers, sur la commune d’Ivoy-le-Pré. Et la presse rapporte un terrible accident qui s’est produit en 1894.

    A gauche : article de l’indépendant du Cher, 3 novembre 1894 sur Retronews. A droite : carte postale du Moulin Neuf.

    Ainsi donc l’un des frères de Georges (je n’ai pas réussi à trouver lequel) travaillait comme garde moulin, et Georges déjà vacher à onze ans a joué avec les cordes dans le moulin et fut pris entre le mécanisme et l’arbre de transmission. Fort heureusement sa patronne l’entend crier et réussi à le dégager. On apprend que sa main gauche est complètement écrasée et que sa jambe gauche est contusionnée. Son état est très inquiétant…

    J’ai ainsi cherché à en savoir plus. Vous serez soulagés d’apprendre que l’on retrouve Georges dans le recensement de 1906, à Ivoy-le-Pré où il est domestique chez un nommé LANNOUE. Étonnamment je n’ai pas réussi à trouver sa fiche matricule ; même s’il n’avait pas été apte au service j’aurai dû le voir dans le répertoire. Qu’il ait été handicapé ou non suite à sa mésaventure, il continua de travailler.

    En 1920, il épouse Marie Augustine MERLIN (ou MARLIN) chemisière demeurant à Aubigny-sur-Nère. Un mariage « sur le tard », car lui-même est âgé de 36 ans et son épouse de 40 ans ; je ne leur ai d’ailleurs pas trouvé d’enfant. Ils vivent tout d’abord à Ivoy-le-Pré, plus précisément à « Plame-Souris », où Georges est cultivateur, avant de déménager à Aubigny-sur-Nère.

    Les professions de Marie

    Une fois n’est pas coutume, c’est sur les professions d’une femme que j’ai trouvé le plus d’informations ! En vivant dans une ville de taille plus importante et où étaient implantées des usines, les professions étaient plus variées.

    En 1906, je retrouve Marie dans les recensements (merci FILAE). Elle vit à Aubigny-Village avec son frère, ses neveux et sa mère. Elle exerce alors la profession de chaîniste. Elle devait ainsi être ouvrière en bijouterie pour confectionner des chaînes en métal précieux.

    Elle changera ensuite de profession. A Aubigny, les femmes sont soit journalières, chaînistes … ou chemisières !

    De 1911 à 1920 elle vivra rue des Dames. Et en 1911 le recensement précise qu’elle est chemisière chez Beaumont. Je ne trouve que peu de traces de cette usine, sauf sur Retronews avec une mention dans le Monde Illustré du 26 avril 1916. On y apprend que la maison Beaumont expose au 118 rue Réaumur, à Paris, des pièces fabriquées dans les usines de Elbeuf et Aubigny, ces usines employant 3000 ouvriers.

    Après un passage dans la campagne d’Ivoy-le-Pré, Marie revient à Aubigny pour reprendre sa profession de chemisière. Cette fois-ci elle travaille pour Seiligmann. De nouveau une compagnie basée à Paris, qui fait la promotion sur son papier à en-tête de deux usines… mais pas celle d’Aubigny. Ils s’y sont pourtant bien implantés, comme le confirment les articles de journaux qui relatent tour à tour les remises de médailles.. ou les accidents du travail.

    Papier à en-tête et étiquettes en vente sur Delcampe. En bas à gauche extrait de la Dépêche du Berry du 6 août 1937 – Retronews.

    Bien des informations dont je dispose n’auraient pu être découvertes sans l’océrisation, ce processus qui permet à un logiciel de reconnaître les caractères d’une image scannée. C’était le thème du Généathème de décembre 2022 !

  • Dans les archives,  Généathème,  Vieux métiers

    Ce qu’André MOINDROT, vigneron, possédait en 1865

    Je vous présente aujourd’hui un acte qui ne concerne pas directement mes ancêtres mais qui a attiré mon attention alors que je parcourais une liasse d’actes notariés l’an dernier. Il s’agit d’une vente aux enchères d’effets personnels d’André MOINDROT, décédé le 31 décembre 1865 au village des Vignes à Sury-en-Vaux. L’acte est établit par Maître Amédé Henri BUOT, notaire de Sury-en-Vaux. La vente concernait 61 objets ou lots d’objets.

    Si cet acte m’intéresse, c’est qu’il concerne un vigneron, métier très représenté parmi mes ancêtres, et qu’il me donne un aperçu de ce qu’ils  pouvaient posséder. Cet article sera ma participation au Généathème du mois de mars concernant les métiers anciens.

    • Matériel pour travailler la vigne et les cultures

    Deux serpes, quatre faucilles, un faucillon, une batterie de faulx, une autre vieille faultx,   de la ferraille, une vieille faultx, une besace et un sac, un repoussoir (qui doit correspondre au poussoué ci-dessous). Une tine (une sorte de tonneau) et un tonneau, une hotte.

    IMG_20150323_142958Le poussoué est une pièce de bois placée sous l’aisselle, maintenue par une corde ou une lanière de cuire. Il aide à enfoncer les piquets dans le sol de la vigne.

    • Vêtements

    Cinq gilets, huit culottes (pantalons), trois blouses, deux vestes, quinze chemises, trois bonnets de coton, une paire de bas.

    • Linge de maison

    Douze draps, trois lits de plume, trois paires de rideaux (en toile), une couverture en laine et deux couvertures en toile.

    • Meubles

    Une horloge, deux coffres, une roue à filer, un saloir, deux pots à saler, deux maies (certainement des meubles, mais cela peut aussi désigner des contenants pour la vendange).

    Il y a malheureusement deux lignes pour lesquelles j’ai un problème de lecture : cinq cents kilos de ??? et un lot de buis. Au final la vente a rapporté un tout petit plus de de deux cent francs de l’époque.

     500kg

    Cinq cents kilogrammes de ??? – C’est bête que je ne sache pas ce que c’est, car c’est ce qui a été vendu le plus cher !

    Édit : sept minutes seulement après la publication, Jordi m’a apporté la solution. Il fallait lire : cinq cents kilogrammes de foin !

     Actes notariés de Maître Amédée Henri BUOT - Archives du Cher - E 19790
  • Vieux métiers

    Devinette anciens métiers du transport à cheval

    Pour le dernier jour de l’exposition « Fouette, cocher » à l’Écomusée de Rennes, je vous propose cette petite devinette portant sur les anciens métiers liés au transport à cheval :

    Quelle est la différence entre un charretier, un postillon, un meneur et un cocher ?

    Le charretier marche à côté des animaux qu’il conduit.

    Le postillon mène une voiture en montant l’un des chevaux.

    Le cocher mène une voiture, assis depuis siège.

    C’est quasiment la même chose pour le meneur, qui est propriétaire du véhicule.

     

    Diable amoureux

    Le diable amoureux – 1845 – L. Ganivet – Paris

  • Généathème,  Vieux métiers

    Le métier de vignier

    En ce mois de mars, les généalogistes sont invités à présenter un métier occupé par nos ancêtres.

    Avant de décrire le métier que j’ai choisi, voici le contexte dans le quel je l’ai découvert pour la première fois : Louis MOREUX, mon sosa 172, est un vigneron habitant Sury-en-Vaux. Jusque-là, rien de plus ordinaire car un très grand nombre de mes ancêtres sont vignerons et vivaient à Sury-en-Vaux. Mais, alors qu’il est décédé depuis quatre ans déjà, son fils Germain MOREUX se marie et cette fois-ci la profession de Louis n’est plus vigneron … mais garde-vignier !

    MOREUX Germain BERTRAND Genevieve M 1838

    Mariage de Germain MOREUX et Geneviève BERTRAND – 3E 2427 – Archives du Cher

    Vous l’aurez donc compris, je vous présente aujourd’hui le métier de vignier, qui vous l’imaginez est en rapport avec la vigne. Pour trouver une traduction plus compréhensible, il faut aller chercher un dictionnaire de berrichon. Nous y apprenons alors que le vignier est un garde-vignes [1].

    Mais me diriez-vous, pourquoi garder les vignes ? A l’approche des vendanges, il était d’usage de nommer des gardes temporaires pour surveiller les vignes . Le but était de les protéger avant tout des vols, mais aussi des bêtes qui pouvaient s’introduire dans les parcelles. Ils étaient généralement nommés par le conseil municipal et payés par les propriétaires.

    Si le garde-vignes venait à attraper un voleur, il le remettait ensuite à un magistrat. Bien qu’équipé d’une lance, son rôle était avant tout défensif [2, 3]. Dans d’autres régions, ce métier est également nommé messier.

    Au cours de mes recherches, je suis tombée sur une petite pépite dans l’ouvrage « Les Coustumes générales des pays et duché de Berry » [4] ; à l’article III du chapitre « vignerons » il est question de garde-vigne :

    « Le devoir desdites gardes est d’empescher qu’aucun entre és vignes ou champs qu’ils gardent, de prendre et saisir ceux qu’ils trouveront en présent dommage, les amènera au Magristrat, leur oster les fruicts qu’ils auront desrobez. S’ils ont prins derniers pour les laisser eschaper ou les bestes qu’ils auront prinses en faisant dommages, ils vent estre punis griefuement. Par l’Ordonnace de Cremieu, il  appartient aux Pevosts de commettre les Messiers et gardes des commis pour la conservation des vignes et autres fruicts et biens au temps qu’ils sont de garde, et recevoir le serment d’eux.

    Et vous, avez-vous rencontré ce métier ?

    [1]. Vocabulaire du Berry et de quelques cantons voisins. Librairie encyclopédique Roret. 1842. [2] Paysans du Berry : la vie des campagnes berrichonnes. Daniel Bernard. 1982. 206 p. [3]. Métiers de la vigne et du vin. Nos ancêtres - Vie & Métiers - n°34 - novembre / décembre 2008. [4] Les Coustumes générales des pays et duché de Berry, avec les annotations de Gabriel Labbé S.r de Montveron (1607).
  • Vieux métiers

    Le métier de bourrelier

    Cet article fait suite à notre visite à l’écomusée de Rennes, car en plus de l’exposition Fouette, cocher ! nous avons pu assister à une démonstration de bourrellerie-sellerie. Bourrelier, un métier rare, mais encore d’actualité grâce à l’équitation de loisir.  Nous n’étions pas les seuls intéressés, il était parfois difficile de se frayer un chemin !

    Ecomusee 1Un collier : cuir et « bourre » à l’intérieur – Écomusée de Rennes

    Voici un métier au nom étrange lorsque l’on ne sait pas ce qui se cache derrière… Le bourrelier est un artisan qui travaille le cuir et la bourre (poils d’animaux, chanvre…). Un métier oh combien important pour nos ancêtres au temps de la traction animale : il fabriquait et réparait les colliers ainsi que tout l’harnachement nécessaire. C’était en quelque sorte le mécanicien de nos villages.

    Un métier qui faisait appel à diverses compétences : il fallait couper le cuir, l’assembler en faisant de la couture.

    ecomusee 2Les outils du bourrelier – Ecomusée de Rennes. Rembourroirs, passe-corde, couteaux, emporte-pièces, alène…

    Il faut ainsi imaginer le bourrelier dans son atelier : entre ses cuisses, une pince serre la pièce à coudre. Le bourrelier tient une aiguille dans chaque main pour réaliser une double couture. Le fil de chanvre utilisé est enduit de poix et passe dans des avant-trous percés par une alène.

    Pour assembler un collier d’épaule, le bourrelier fixe des atèles (pièces en bois) sur un corps de collier et y ajoute un coussin de cuir souple qu’il remplit de poils d’animaux ou de fibres végétales. Il y fixe ensuite des anneaux.

    Dans l’arbre de mon mari, Philippe BERTHET (sosa 88) est bourrelier à la naissance de ses enfants, puis propriétaire. Il a vécu de 1814 à 1848 dans la commune de Ménetou-Salon.

    Cuir

  • Mes recherches,  Vieux métiers

    GRANGER Jean-Baptiste, une vie dans l’église …

    Je vais vous parler aujourd’hui non pas de mes ancêtres, mais d’un ancêtre rencontré dans l’arbre de mon mari. Et oui, en étudiant son arbre en plus du mien, cela fait deux fois plus d’ancêtres à rencontrer !
    Grâce à la mise en ligne des archives du Cher, j’ai pu remonter les branches de son arbre.

    Je me suis notamment attaché à découvrir un couple, Pierre GRANGER scieur de long à Ivoy-le-Pré et Marie Madeleine AULNAY, SOSA 392 et 393.

    Leur fils René GRANGER, également scieur de long est l’aïeul de mon mari. En cherchant son acte de décès, je découvre ses frères et sœurs.

    Je découvre un frère, Jean-Baptiste GRANGER né en 1774. Il décède en 1849, et oh surprise : il est mentionné que sa profession est … sacristain. J’avoue que je ne connais pas bien cette fonction. Il est précisé qu’il est marié, donc rien à voir avec un moine ou un prêtre. Renseignement pris, le sacristain gèrerait en fait l’intendance de l’église, et est donc un véritable employé de l’église. Il est nommée et rémunéré par une « fabrique », association comportant plusieurs membres et dirigée par un ou plusieurs marguilliers.

    Je le rencontre forcément témoin de nombreux décès à Ivoy-le-Pré, la préparation des sépultures étant réservé au sacristain.

    Mais a-t-il toujours été sacristain ? Je recherche alors son acte de mariage. Il s’est marié à Ennordres avec ….. Sa profession n’est pas sacristain, mais marguillier ! Le fameux marguillier en charge notamment de l’intendance lié aux employés d’église. Il tenait le matricule, registre où était enregistré les pauvres gens demandant l’aumône à la porte des églises ; il était en gros le gestionnaire du budget de l’église. Qui dit tenir un registre, signifie savoir lire et écrire ! Il pouvait également servir d’aide au sacristain.

    Il aura donc vécu dans une église la plus grande partie de sa vie !

    Quelques remarques sur Jean-Baptiste GRANGER :
    • Jusqu’à présent, je ne lui ai pas trouvé de descendant, bien qu’il soit marié
    • Fait peu fréquent à cette époque (voire rarissime), il signe sur les actes ! Il signe par exemple sur un acte de mariage en 1792.
    Quelques informations sur les employés d’églises sur ce site.
  • Challenge,  Mes ancêtres,  Vieux métiers

    F comme Forêt

    J’ai pendant longtemps travaillé sur la même branche de mon arbre, celle qui pousse au milieu des vignes. Et un jour, en en commençant ma branche maternelle, j’ai « découvert » la forêt.

    Tout part de Pierre Francisque CHAMPION (1878-1938) qui apparaît dans le livret de famille de mon arrière-grand-père avec comme profession « charbonnier ». En voilà une activité pas banale !

    Son père Auguste Alexandre CHAMPION (1837-?) est également charbonnier. Mais une génération au-dessus, son père est tout simplement journalier, je perds le fil de la forêt ici.

    Détail amusant, le beau-père d’Auguste CHAMPION, Pierre PALISSON est lui garde forestier. Mais de la même manière, plus de trace de la forêt chez ses parents.

    Je me disais que ce genre de métier devait se transmettre de génération en génération. Mais en faisant quelques recherches je me suis rendue compte que dans cette branche, les métiers liés à la forêts sont de « l’opportunisme ». Ainsi Pierre PALISSON est laboureur à 29 ans, tout comme Auguste CHAMPION est journalier à ses débuts. Être journalier dans les champs ou dans la forêt, finalement peu importe.

    Cet aïeul aura par contre beaucoup déménagé : entre les actes de naissance de de ses enfants et les recensements, j’ai noté pas moins de cinq localisations différentes. Il est également « absent du domicile » lors de la naissance de l’une de ses filles. Passait-il son temps dans la forêt ?

    En bleu la localisation d’Auguste CHAMPION et en rouge Pierre CHAMPION, son fils.

    J’ai jeté un œil aux recensements de 1901.

    A Saint-Bouize on trouve 6 scieurs de long, 1 bucheron … mais aussi 6 sabotiers, 9 charpentiers et 5 menuisiers.
    A Feux, on trouve 5 scieurs de long, 2 fendeurs, 1 garde forestier, 3 menuisiers et 3 sabotiers.

     

  • Challenge,  Vieux métiers

    A comme Agriculture

    Agriculture est certainement l’un des mot qui résume le mieux ma généalogie. En effet, pas de noblesse dans mon arbre (ce que je ne cherchai pas forcément d’ailleurs) mais de petites gens, des paysans. Dans les actes les professions citées vont du manœuvre au laboureur, en passant par le vigneron. Voici la liste que j’avais faite il y a quelques temps :

    • Vigneron
    • Garde vignes
    • Tonnelier
    • Cultivateur, laboureur
    • Jardinier
    • Propriétaire

    On retrouve donc sans grande surprise de nombreux métiers liés à la vigne : vigneron, garde vignes (qui garde les vignes ?), tonnelier. Pourtant à cette époque, pas de grandes exploitations. Il suffisait d’avoir un lopin de vigne pour être considéré comme vigneron. A noter d’ailleurs que j’ai découvert aussi quelques vigneronnes.

    Carte postale – collection personnelle

    Il y a également de nombreux « jardiniers« , mais uniquement en provenance d’un village, Saint-Bouize à l’époque où le château de la Grange était encore habité. Peut-être donc que mes ancêtres travaillaient dans le parc du château ?

    Mais en-dehors des professions officielles il y a aussi ces occupations que l’on ne trouve pas dans les papiers : comme par exemple ces femmes qui « mènent moder les chieuves » (traduction : qui emmènent les chèvres dans les prairies.

    Une vie rythmée par les saisons et les cycles de la nature. Ne tombons pas dans l’angélisme, car mes ancêtres ont vécus dans la pauvreté comme l’attestent la mortalité infantile ou le faible nombre d’ancêtre sachant signer.

    En relisant ce message, je me rends compte que cette liste est incomplète. En effet, je dois ajouter ma profession : ingénieur agricole. Que pensez-vous qu’en auraient dit mes ancêtres ?

  • Berry,  Dans les archives,  Mes ancêtres,  Vieux métiers

    Louis Augustin Raimbault, charron

    C’est lors de la découverte de cette branche que j’ai rencontré pour la première fois le métier de charron.

    Encyclopédie méthodique. Arts et métiers mécaniques. Tome 1 / , [par Jacques Lacombe]
    Encyclopédie méthodique. Arts et métiers mécaniques. Tome 1 / , [par Jacques Lacombe]
    Source: gallica.bnf.fr

    En effet, Louis Augustin RAIMBAULT (Sosa 50) était charron. Ce métier est celui de la fabrication des roues, de la brouette à la charrette. Activité au combien nécessaire dans chaque village !
    Ce qui m’a tout d’abord étonnée, c’est que Louis Augustin ne tient pas cette activité de son père, « simple » cultivateur. Pas de trace non plus de ce métier chez ses oncles ou grand-pères.
    D’après les différentes sources, cette profession sera la sienne durant toute sa vie, et toutes les saisons. Un de ses fils, Narcisse RAIMBAULT deviendra charron à son tour.

    Quelques éléments de la vie de Louis Augustin RAIMBAULT

    Il est né le 10 mars 1835 à Ménetou-Râtel (18) d’André RAIMBAULT, manœuvre et cultivateur originaire de La Chapelle d’Angillon et Lucie COLLEAU. Il se marie le 18 juin 1860 à Ménetou-Râtel avec Marguerite BEAUCHARD âgée comme lui de 25 ans. J’ai trouvé trace de sept enfants de ce couple :

    • Marie Ernestine, née en 1861 et décédée à l’âge de 3 mois
    • Marie Louise, mon aïeulle, née en 1862
    • Louis Augustin né en 1864 et décédé à 1 an
    • Eugénie Henriette née en 1866
    • Henri Augustin né en 1870 et décédé cette même année
    • Marie Aline née en 1874
    • Narcisse Augustin, qui deviendra également charron, né en 1878

    Il sera le témoin des mariages de ses frères et sœurs

    • Jeanne Clémence Sidonie Françoise, la cadette, mariée le 21 juillet 1857 à Joseph Jean Baptiste GODON, charron originaire de Jars. On retrouve ici le métier de charron,une piste à creuser.
    • Catherine, de 2 ans son ainée, mariée le 25 novembre 1857 à Ménetou-Râtel à Antoine GODON, domestique originaire de Jars. Elle se mariera donc quatre mois après sa sœur, avec son beau-frère.
    • André, son aîné de 5 ans, marié le 22 novembre 1858 à Ménetou-Râtel avec Cécile GODON, domestique originaire de Subligny. Encore une GODON, mais qui n’est pas la sœur des précédents.

    Louis Augustin décèdera au bourg de Ménetou-Râtel à l’âge de 86 ans.