Challenge
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L’accident de Georges et les métiers de Marie
Georges MIDROUILLET nait le 28 juin 1883 au « Fond de Vailly » sur la commune d’Ivoy-le-Pré (Cher), de Pierre Henri MIDROUILLET et Justine MOINDROT, tous deux journaliers. Il est le petit dernier d’une fratrie de cinq enfants ; seize ans le séparent de Jean Baptiste Joseph MIDROUILLET, aîné de la famille et aïeul de mon mari.
L’accident de Georges
Tous les enfants ont travaillé dès leur plus jeune âge ; on les retrouve domestiques, journaliers, vachers, sur la commune d’Ivoy-le-Pré. Et la presse rapporte un terrible accident qui s’est produit en 1894.
Ainsi donc l’un des frères de Georges (je n’ai pas réussi à trouver lequel) travaillait comme garde moulin, et Georges déjà vacher à onze ans a joué avec les cordes dans le moulin et fut pris entre le mécanisme et l’arbre de transmission. Fort heureusement sa patronne l’entend crier et réussi à le dégager. On apprend que sa main gauche est complètement écrasée et que sa jambe gauche est contusionnée. Son état est très inquiétant…
J’ai ainsi cherché à en savoir plus. Vous serez soulagés d’apprendre que l’on retrouve Georges dans le recensement de 1906, à Ivoy-le-Pré où il est domestique chez un nommé LANNOUE. Étonnamment je n’ai pas réussi à trouver sa fiche matricule ; même s’il n’avait pas été apte au service j’aurai dû le voir dans le répertoire. Qu’il ait été handicapé ou non suite à sa mésaventure, il continua de travailler.
En 1920, il épouse Marie Augustine MERLIN (ou MARLIN) chemisière demeurant à Aubigny-sur-Nère. Un mariage « sur le tard », car lui-même est âgé de 36 ans et son épouse de 40 ans ; je ne leur ai d’ailleurs pas trouvé d’enfant. Ils vivent tout d’abord à Ivoy-le-Pré, plus précisément à « Plame-Souris », où Georges est cultivateur, avant de déménager à Aubigny-sur-Nère.
Les professions de Marie
Une fois n’est pas coutume, c’est sur les professions d’une femme que j’ai trouvé le plus d’informations ! En vivant dans une ville de taille plus importante et où étaient implantées des usines, les professions étaient plus variées.
En 1906, je retrouve Marie dans les recensements (merci FILAE). Elle vit à Aubigny-Village avec son frère, ses neveux et sa mère. Elle exerce alors la profession de chaîniste. Elle devait ainsi être ouvrière en bijouterie pour confectionner des chaînes en métal précieux.
Elle changera ensuite de profession. A Aubigny, les femmes sont soit journalières, chaînistes … ou chemisières !
De 1911 à 1920 elle vivra rue des Dames. Et en 1911 le recensement précise qu’elle est chemisière chez Beaumont. Je ne trouve que peu de traces de cette usine, sauf sur Retronews avec une mention dans le Monde Illustré du 26 avril 1916. On y apprend que la maison Beaumont expose au 118 rue Réaumur, à Paris, des pièces fabriquées dans les usines de Elbeuf et Aubigny, ces usines employant 3000 ouvriers.
Après un passage dans la campagne d’Ivoy-le-Pré, Marie revient à Aubigny pour reprendre sa profession de chemisière. Cette fois-ci elle travaille pour Seiligmann. De nouveau une compagnie basée à Paris, qui fait la promotion sur son papier à en-tête de deux usines… mais pas celle d’Aubigny. Ils s’y sont pourtant bien implantés, comme le confirment les articles de journaux qui relatent tour à tour les remises de médailles.. ou les accidents du travail.
Bien des informations dont je dispose n’auraient pu être découvertes sans l’océrisation, ce processus qui permet à un logiciel de reconnaître les caractères d’une image scannée. C’était le thème du Généathème de décembre 2022 !
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Journal ancestral numéro 1 – mars 1921
Une généalogiste, Christelle du blog au cœur du passé, nous a proposé un nouveau challenge généalogique : rédiger un journal ancestral, basé sur la vie de nos ancêtres.
Je n’ai pas eu beaucoup de temps pour le préparer mais j’ai bien aimé me replonger dans la presse de l’époque…
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L’étrange affaire d’Henri GILLET, maréchal-ferrant
J’ai en ma possession un acte qui correspond parfaitement au thème de la 3ème semaine du mois Geneatech : une découverte que vous n’auriez pas pu faire sans vous rendre aux archives.
C’est une nouvelle fois une trouvaille faite lors d’un dépouillement d’une liasse de notaire. Je cherchais alors un contrat de mariage du côté de mon mari, mais comme à chaque fois je prends le soin de lire chaque minute à la recherche d’un éventuel ancêtre. Cette fois-ci je tombe sur une mainlevée, je vérifie le patronyme et le prénom et confirme qu’il s’agit d’un aïeul de mon mari. Une mainlevée … j’avoue ne pas m’être précipitée pour la transcrire. Alors qu’elle renfermait quelques surprises…
L’acte en question est dressé le 10 octobre 1894 devant Maître Cyprien Théodore AUBRY, notaire à Henrichemont. Ce jour comparaissent :
- Henri GILLET (sosa 38 de mon mari), maréchal ferrant, demeurant aux Poteries commune de Neuvy deux Clochers ;
- Eugène BERNON, cultivateur, et Célestine SALMON sa femme, demeurants au hameau voisin des Alliers à Neuvy.
Ce jour donc, les époux BERNON / SALMON remettent deux cent quatre vingt sept francs, en espèce, à Henri GILLET, « à la vue du notaire ». Il n’y a pas de détail sur l’origine de cette dette, qui me semble assez importante pour l’époque. Les hameaux où vivent les protagonistes sont en tout cas assez proches.
Le montant de cette somme est issu d’une condamnation prononcée contre les époux aux termes d’un jugement contradictoire rendu par le juge de paix du canton d’Henrichemont le 22 août 1894. Il est précisé ensuite que :
« le comparant fait main levée entière et consent la radiation sans réserve d’une inscription prise à son profit contre les époux Bernon au bureau des hypothèques de Sancerre le vingt neuf août mil huit cent quatre vingt quatorze vol 367, n°162 ».
Jusque là, rien de très exceptionnel… Si ce n’est qu’un nouveau protagoniste apparaît en la personne de Pierre LHERBE, agent de l’arrondissement de sancerre pour la société d’assurance contre l’incendie « l’Abeille ».
« M Lherbe pris comme agent principal de l’arrondissement de Sancerre pour la société d’assurance contre l’incendie dite l’Abeille dont le siège est à Paris, rue <Tailbout ?> n°57. Le comparant entend que cette saisie-arrêt soit considérée comme non avenue et ne produise aucun effet ; en conséquence il consent que MM les directeurs, administrateurs, caissiers et comptables comme tous représentants de la société l’Abeille soient valablement déchargés, en opérant entre les mains de Bernon sus nommé le paiement de toute indemnité ou somme pouvant lui être due en raison d’un sinistre incendie arrivé le vingt sept août dernier ; il autorise en outre mention partout où besoin sera. »
Quel est le lien entre la créance et cet incendie qui eu lieu très peu de temps après le jugement ? L’argent de l’assurance aurait-il servi à payer la somme due à Henri GILLET ? Pour le savoir la seule solution sera de me rendre de nouveau aux archives.
Sources : Recensement de Neuvy-Deux-Clochers - 1891 - Archives du Cher - 6M 0114 Mainlevée - Minutes de Maître Cyprien-Théodore AUBRY, notaire à Henrichemont - octobre-décembre 1894 - Archives du Cher - E/25332
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Z… Zoom sur les recherches qu’il me reste à faire
Bien que je possède déjà beaucoup d’actes sur ma branche « BEAUNEZ », il me reste encore bien des recherches à faire…
Mariage de Jean avec Catherine BALLAND
Le premier mariage de Jean est sans doute celui pour lequel j’ai le moins d’informations… Il me reste à chercher :
- Le contrat de mariage
- L’inventaire après décès
- La liquidation de la communauté
Il me faut également rechercher du côté des archives hospitalières, pour essayer d’obtenir plus d’informations sur le placement de leur fils Jacques à l’hospice des aliénés de Bourges.
Pour les autres enfants, je n’ai cherché aucun contrat de mariage… j’ai au moins la date et le notaire pour trois d’entre eux.
C’est également depuis cette branche que l’on retrouve Jean BEAUNEZ, le cycliste, qui s’est suicidé. Dans un premier temps j’aimerais trouver sa fiche matricule et retracer sa jeunesse, lui a qui a dû perdre ses parents très jeune.
Mariage de Jean avec Jeanne DUSSAULT
Si j’ai des éléments sur le décès de Jeanne (son inventaire après décès et la liquidation de la communauté), il me manque le contrat de mariage avec Jean. J’ai la date et le notaire, cela devrait être assez simple.
J’aimerais aussi en savoir plus sur Daniel DUSSAULT, le frère de Jeanne et beau-père de Cyprien, qui fut meunier au hameau de Chalivoy. Et par la même occasion rechercher le conseil de famille car Daniel fut nommé subrogé tuteur de ses nièces le 1er mars 1837 auprès du juge de paix de Sancergues.
Enfants de Jean et Marie CANDRET
J’ai les références du conseil de famille concernant leurs enfants suite au décès de Marie, le 26 décembre 1858 chez le juge de paix de Sancergues.
Et suite au décès de Louis LINARD le conseil de famille pour la tutelle de leurs enfants les plus jeunes, le 17 avril 1864 chez le juge de paix de Sancergues.
J’ai la trace de trois autres actes passés chez le notaire et concernant Rosalie :
- La vente mobilière suite au décès de sa sœur Catherine le 9 mars 1862
- Un contrat de vente à Théodore BEAUNEZ le 27 avril 1862
- La quittance suite au décès de sa sœur Catherine le 26 octobre 1862
Concernant les enfants de Rosalie, j’ai des recherches à mener du côté des archives judiciaires, pour avoir plus de détails sur le jugement pour infanticide d’Alice LINARD.
Du côté des ascendants de Jean
Si je crains ne jamais pouvoir retrouver le testament de son oncle Gaspard, il devrait y avoir au moins une trace dans l’enregistrement.
Et bien entendu poursuivre la généalogie ascendante de Jean, en commençant déjà par transcrire le contrat de mariage de ses parents.
Et enfin…
Si j’ai tous les détails de la préparation de la succession de Jean, je n’ai pas trouvé son inventaire après décès ; j’ai pourtant la date du 29 avril 1865 en ma possession, ainsi que le nom du notaire d’Herry… mais je n’ai pas trouvé l’acte dans la liasse du notaire….
Voilà, le Challenge AZ se termine aujourd’hui. Il aura été l’occasion de remettre en ordre les documents que j’ai trouvé, et ceux qu’il me reste à chercher. Une branche bien bavarde !
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Y… cYprien, le grand frère
Avant de terminer ce challenge, je voulais mettre en lumière l’un des enfants de Jean BEAUNEZ, qui semble avoir eu une place importante dans sa fratrie.
S’il ne fut « que » le septième enfant de Jean, Cyprien en est devenu l’aîné « masculin », après les décès en bas âge de Jean-Baptiste, Pierre et Étienne. Il y eut bien deux autres garçons du couple de Jean avec Catherine BALLAND : Jacques, qui termina sa vie à l’asile, et Jean qui mourut jeune. De la seconde union de Jean, il n’y eut que deux filles, et de sa troisième union seul un demi-frère de Cyprien survécut.
Le choix du prénom de Cyprien ne fut sans doute pas un hasard, le parrain de sa mère Catherine BALLAND étant Cyprien LAPORTE.
Cyprien fut témoin des événements de la vie de ses frères et sœurs un grand nombre de fois :
- 1851 : mariage de son frère Jean
- 1854 : décès de son frère Jean
- 1858 : décès de sa belle-mère Marie CANDRET
- 1859 : mariage de sa demi-sœur Rosalie et de la naissance de Louis LINARD son neveu (mon aïeul)
- 1860 : décès de son père Jean
- 1861 : mariage de sa nièce Suzanne SAUTEREAU
- 1862 : décès de sa demi-sœur Catherine
- 1863 : décès de sa sœur Françoise
- 1865 : second mariage de sa demi-sœur Rosalie
- 1867 : mariage de son neveu Jean Étienne SAUTEREAU
- 1872 : mariage de sa nièce Marie SAUTEREAU
- 1876 : Mariage de sa nièce Constance SAUTEREAU
En-dehors du fait d’être témoin, il devint également tuteur de Louise et Théodore BEAUNEZ, à la suite de son beau-frère Louis LINARD.
Cyprien se maria deux fois, la première fois avec Solange DUSSAULT, fille de Daniel DUSSAULT, et donc nièce de sa première belle-mère. Il épousa ensuite Rose DEBONDANT. Je lui ai trouvé quatre enfants, l’aîné Antoine est décédé à 16 mois. Cyprien terminera ses jours au Chêne d’Herry à l’âge de 69 ans.
Je ne pouvais terminer cet article sans citer un acte assez étonnant le concernant, découvert là encore en dépouillant les minutes du notaire d’Herry.
En 1849, deux mois avant la liquidation de la communauté entre Jean BEAUNEZ et sa seconde épouse, Cyprien passe devant le notaire du village. Il vient y faire procuration à Étienne GAUDRY, propriétaire demeurant à Herry. Ce mandat lui servira à recueillir la succession de sa mère Catherine BALLAND. Étienne pourra donc faire des oppositions, demander des inventaires, entre autre.
Avait-il peur d’être lésé dans la succession avec tous ces frères et sœurs ? Étienne GAUDRY sera en effet bien présent lors du partage testamentaire concernant Cyprien…
Procuration - Minutes de Jean-Baptiste COURSIER, notaire à Herry : janvier-mai 1849 ; E/23733 Partage testamentaire - Minutes de Louis COURSIER, notaire à Herry : avril-août 1859 ; E/23766.
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X… Xème génération
Un article assez court cette fois-ci, pour évoquer à ma Xème génération, les grand-parents de Jean BEAUNEZ.
Les parents de Jean, Jean BEAUNEZ et Jeanne MILLARY se sont mariés le 19 février 1781 à Préporché ; toux deux étaient âgés de 22 ans.
Quatre jours auparavant fut rédigé le contrat de mariage chez Maître ISAMBERT, notaire à Moulins-Engilbert. Les fiancés sont venus avec leur parents.
Du côté de Jean, nous retrouvons François BEAUNEZ et Louise COGNARD, manoeuvres habitants au hameau des Beaunés, à Préporché.
Du côté de sa mère, nous retrouvons Joseph MILLARY, vigneron demeurant aux Gauthés, toujours à Préporché. Il est accompagné de sa seconde femme Claudine BONDOUX ; la mère de Jeanne, Jeanne (ou Marguerite ?) LEGER femme en premières noces de Joseph est décédée auparavant.
Quoi ? Un vigneron même dans le Morvan ?
Je n’ai pas encore eu le temps de transcrire complètement cet acte, qui parle bien entendu d’argent ; je sais simplement que les futurs époux entreront dans la communauté de François BEAUNEZ et Louise COGNARD…
Bon, et bien il me reste du travail pour en savoir plus sur cette dixième génération !
Registre paroissial - Préporché -AD58 : 1769-1783 ; 4E 219 art5 Contrat de mariage - Minutes de Maître ISAMBERT - AD58
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W…Water, l’acte inattendu lié au canal
Water comme l’eau qui coule à Herry. C’est un acte curieux que j’ai découvert en dépouillant une liasse de minutes du notaire d’Herry : un acte d’engagement. Il faut tout d’abord que je replace cet acte dans le contexte de l’histoire locale.
A Herry passe aujourd’hui le canal latéral à la Loire. Il a été construit afin d’éviter d’emprunter la Loire pour le transport de marchandises, un fleuve parfois capricieux et avec des débit faibles en été. C’est Napoléon 1er qui décida de la construction du canal en 1806 ; la construction débutera en 1827 et s’achèvera en 1838.
Et ce canal se situe à moins de 500 mètres du hameau du Chêne.
Le 9 avril 1838, une drôle de délégation constituée d’habitants d’Herry arrive chez Maître COURSIER :
- Jean DARON, père, manœuvre demeurant aux Petites maisons ;
- Louis HARDOIN, laboureur, demeurant à la Sarrée ;
- Etienne CHAUVEAU, manœuvre, demeurant au Monteau ;
- Antoine VISSET, journalier, demeurant à l’Usage ;
- Paul CHERRIER, journalier, demeurant à l’Usage;
- Etienne GIGOT, manœuvre, demeurant à Beauregard ;
- Léon LUTIGNIER, manœuvre, demeurant au Soucy ;
- Jaques BOUET, manœuvre, demeurant aux Courrées ;
- Pierre CHIRON, manœuvre, demeurant à Champalay ;
- Etienne DEBRET, charron, demeurant à Champallay ;
- Jean BEAUNEZ, jardinier, demeurant au village d’Enchesne.
Quel est le point commun entre tous ces hommes qui vivent dans des hameaux différents ?
Voici la suite de l’acte :
« Lesquels ont dit qu’il importe à la commune d’aliéner la portion de chemins devenus inutiles par suite de l’ouverture du canal latéral à la Loire vers quelques parcelles de ses communaux pour le moins qu’ils avaient directement formé leur demandes devant le maire de la commune […]
Je ne comprends pas tout à fait si nos onze hommes veulent racheter les chemins ou les communaux en eux-même, mais une chose est certaine ils sont sur les rangs !
Tous s’engagent à payer comptant où avec avec intérêt légal.
Certains demandent des surfaces importantes comme Jean DARON et Louis HARDOIN qui demandent 10 ares et demie pour 150 francs. Jean fera une demande beaucoup plus modeste un « petit morceau » sur l’Usage, pour 2 francs.
Un acte dont je n’aurai absolument pas imaginé l’existence ; n’oubliez pas de toujours éplucher chaque minute d’une liasse !
Engagement - Minutes de Jean-Baptiste COURSIER notaire à Herry - AD18 : 1838 ; E/23722.
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V… Visitons la maison de Jean BEAUNEZ
Jean BEAUNEZ a vécu une bonne partie de sa vie dans sa maison du Chêne d’Herry (parfois orthographié Chesne). Nous avons une description de l’intérieur dans les inventaires après décès de ses deux dernières femmes, mais aussi dans les documents lorsqu’il prépare sa succession.
Le cahier des charges nous donne les précisions suivantes :
« Cuisine et chambre surmontées de greniers couverts d’un toit de paille, une grange, une écurie et une étable surmontées échafauds couverts en paille, un hangar adossé au pignon est de cette maison, un four contigu à la cuisine, une cour devant le bâtiment et un mètre de terrain tout le long du mur sud servant de tour d’échelle. L’ensemble est limité : au levant par Mr Jean BEAUNEZ fils, au midi par l’Ouche de derrière, au couchant par le même terrain et au nord par le chemin d’Herry à Chesne ».
Mais la description la plus émouvante, je l’ai eue dans le partage testamentaire. Comme la maison va être séparée en deux, le notaire en fait un croquis. Une vraie pépite ! Chaque couleur correspond à l’un des enfants.
Je ne sais pas à quoi correspond le bassin au Sud… Un puit ? Je peux maintenant tenter de retrouver la maison sur la carte du cadastre… D’abord plaçons les jouxtes, et tournons la maison avec le Nord vers le haut. Je fais de même avec la carte qui était tournée dans l’autre sens. Je me retrouve avec deux maisons qui pourraient correspondre, même si l’orientation n’est pas parfaite…
Cahier des charges, partage testamentaire - Minutes de Louis COURSIER - Herry - AD18 : avril-août 1859 ; E/23766 Plans du cadastre d'Herry - AD18 : section A5 des Buteaux,3P 2549/06
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U… Un cycliste
Je vais aujourd’hui vous présenter un homonyme de Jean BEAUNEZ, qui nous aura accompagné tout au long de ce challenge AZ. Lorsque j’ai trouvé trace de Jean dans la presse, j’ai recherché les liens possibles avec mon Jean, qui a importé ce patronyme à Herry. Je vous donnerai à la fin de l’article les indices qui me permettent aujourd’hui de les relier.
Si la presse m’a surtout apporté des faits divers assez tristes sur cette famille, elle m’a aussi permis de trouver trace de ce collatéral grâce aux pages sportives.
Avril 1934 – Il court au Grand Prix d’Herry, sur une distance de 50 kilomètres avec 34 autres participants. Le journaliste note » la très belle course du coureur local Beaunez ». Il termine 5ème.
Mai 1936. Cette fois-ci au Grand Prix de Précy qui s’est disputé sur un circuit de 7 km à couvrir sept fois. « Les échappées succèdent aux échappées et Berniot et Beaunez se distinguent particulièrement ». Il termine 4ème. On apprend à cette occasion qu’il est affilié au Vélo Club de Bourges (VCB).
Octobre 1936. Lors de la fête annuelle de Garigny, Jean BEAUNEZ termine 1er.
Juin 1937. Jean termine 14ème à Lurcy-Lévy mais l’article souligne qu’il fait partie des champions de demain.
Septembre 1937. BEAUNEZ vainqueur à Herry ! « Le prix cycliste d’Herry disputé hier sur un circuit de 9 kilomètres à parcourir cinq fois a été une fois de plus émaillé de nombreuses crevaisons. Le local Beaunez, en grande forme, l’emporte assez facilement […] » Petit trésor à la fin de l’article, on lui tire le portait !
La fin de l’histoire est plus triste. La neurasthénie semble être un mal familial, Jean se suicide en 1939 au cours de son service militaire, ce qui lui vaudra un bel hommage dans le journal.
Je suis loin d’avoir trouvé toutes ses courses… Venons-en maintenant au lien avec notre Jean BEAUNEZ « l’ancien ». J’avais bien trouvé la trace d’un Jean BEAUNEZ dans le recensement de 1931 à la Sarrée d’Herry, né en 1916 à Précy et vivant avec ses grand-parents François BEAUNEZ et Clémentine. Il était alors électricien. Mais faute d’avoir l’état-civil sur cette époque, difficile de savoir s’il s’agit bien de lui !
La confirmation viendra d’un contributeur à sauvons nos tombes sur Geneanet, qui a pris en photo la tombe de Jean BEAUNEZ, à Précy. Les dates sont bien les bonnes ! Je peux donc maintenant compléter l’arbre avec certitude !
Merci à Joël DUBOIS qui a déposé cette photo sur Généanet Jean est le fils d’Auguste BEAUNEZ et Clémentine LANGOU. Il connaîtra peu son père… en effet celui-ci combattra lors de la guerre de 14-18. De ce que je comprends, il est resté au dépôt à Bourges, et a donc dû rendre visite à sa famille car Jean est né en 1916… J’apprends dans sa fiche matricule qu’Auguste décède en 1918 d’une maladie contractée au service. Jean vivra avec sa mère et ses deux frères chez ses grand-parents paternels.
Sa mère disparaît des recensements entre 1921 et 1926. Avant l’âge de 10 ans, Jean se retrouve donc seul avec ses grand-parents. Son grand-père François fut le fils unique de Jean, décédé très jeune. Que de malheurs dans cette famille…
La dépêche du Berry : 5 avril 1934, 28 mai 1936, 21 octobre 1936, 9 septembre 1937 Recensements - Précy - AD18 : 1921, 6M0244 Recensements - Herry - AD18 : 1926, 6M0275 ; 1931,6M 0306 Fiche matricule d'Auguste BEAUNEZ - AD18 : 2R 629
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T… Tutelles
Plusieurs des enfants de Jean BEAUNEZ furent concernés par une tutelle.
Les éléments en ma possession m’amènent tout d’abord au décès de Jeanne DUSSAULT le 24 septembre 1836. Il s’écoule plusieurs mois, et le 1er mars 1837 se tient un conseil de famille. Jean BEAUNEZ est tuteur légal de ses deux filles ; leur oncle Daniel DUSSAULT, meunier à Chalivoy, est désigné subrogé tuteur.
La tutelle de la plus âgée des deux sœurs (Marie Jeanne) prend rapidement fin, le 15 septembre 1837, avec l’émancipation légale lors de son mariage. Jeanne Louise attendra l’année 1848.
La liquidation de la succession de leur mère est d’ailleurs tardive, puisqu’elle survient le 27 mai 1849, dix ans après que leur père se soit remarié.
Cette liquidation permet de connaître les recettes pour chacune d’entre elles : 701,72 francs. Les dépenses apparaissent dans le compte de tutelle du 7 juin : 19,55 francs pour chacune des soeurs, dont une bonne partie vient des frais d’enregistrement.
Jean se trouve donc « reliquaire » pour chacune de ses « pupilles » de 682,17 francs. Sa fille aînée avait reçu une avance de 446 francs, il ne lui restera donc plus que 236,17 à percevoir.
L’histoire se répète malheureusement avec le décès de la troisième femme de Jean, Marie CANDRET le 7 décembre 1848. Le 26 décembre un conseil de famille se tient : Jean est de nouveau le tuteur légal, François DUSSAULT beau-frère de feue sa femme est subrogé tuteur de ses enfants. Nous retrouvons d’ailleurs François pour l’inventaire après décès qui se tient le 3 janvier.
La tutelle de Rosalie sera de courte durée, car elle épouse le 6 mars Louis LINARD.
Comme je l’ai déjà raconté, Jean sent sa fin proche et rédige son testament. Dans ses dernières volontés il souhaite que son gendre devienne tuteur de ses enfants les plus jeunes. Mais il n’est pas au courant…
Alors qu’a-t’il répondu ?
La réponse vient dans un acte du 8 mai 1864. Louis est décédé en mars, et la tutelle dont il était investi va changer de main…
Louis a visiblement accepté sa tâche, il fut tuteur de Louise et Théodore. Mais son décès change la donne… Un conseil de famille suit son décès le 17 avril, à la suite duquel Cyprien BEAUNEZ devient tuteur de son demi-frère et sa demi-sœur.
Étonnamment, les « recettes » des deux enfants ne sont pas les mêmes : 73,08 francs pour Louise, 290,74 francs pour Théodore. Alors qu’il n’y a pas de détail pour les dépenses de Louise (peut-être car elle est partie travailler ?) nous avons une liste très fournie pour Théodore :
- Chez le marchand-épicier COURTILLAIS : 1,50 francs
- Chez DESFLEURS, sabotier à Herry : 2,75 francs
- Chez PAMAIS pour un chapeau : 2 francs
- Chez DEBRET tailleur à Herry pour de nombreux vêtements : 14,50 francs
- De nouveau un passage chez le sabotier DEFLEURS : 3,10 francs
- Puis chez le tailleur DEBRET : 16 francs
- Nouvelle paire de sabots : 4,50 francs
- Un complément chez le tailleur pour : 4 francs.
- En frais de nourriture jusqu’au 24 juin, date à laquelle Théodore changera de maison : 243,48 francs.
Le détail du calcul pour les frais de nourriture Au final Théodore se retrouve donc débiteur de 1,29 francs. Mais comme Rosalie lui devait 25,05 francs suite à la succession, elle lui donnera 23,76 francs.
Inventaire après décès - Minutes de Jean-Baptiste COURSIER, notaire à Herry : 1837 ; E/23721. Compte de tutelle - Minutes de Jean-Baptiste COURSIER, notaire à Herry janvier mai 1849. Testament, compte de tutelle - Minutes de Louis COURSIER, notaire à Herry : avril-août 1859 ; E/23766. Compte de tuteur à tuteur- Minutes de Paul DUMOULIN notaire à Herry : mars-mai 1864 ; E/23782.