Mes ancêtres

Matthias HENRI, métayer à Prunesac

Nous faisons mémoire cette semaine des 150 ans du décès de Matthias HENRI, le Sosa 182 de mes enfants.

Il vit le jour le samedi 16 avril 1808 à Aubigny-Village (18). L’actuelle commune d’Aubigny-sur-Nère était en effet à l’époque divisée en Aubigny-Ville et Aubigny-Village. Matthias est le fils de François HENRI, laboureur, âgé de 37 ans et de Geneviève BARDIN, ménagère âgée de 23 ans.

Jeunesse et mariage de Matthias

Les premières années de Matthias restent peu documentées. Lors du recensement de 1836, je retrouve la trace de ses parents qui se sont installés à Villegenon. Ils vivent alors avec deux de ses frères, Patient et Joseph, ainsi que leur sœur Marie, son époux Étienne LÉGER et leur petite fille Rosalie. C’est dans ce contexte familial que Matthias, désormais âgé de 28 ans, prépare son propre mariage.

La première étape est la signature du contrat de mariage, qui a lieu le 13 janvier 1837 auprès de Maître BRUCY Ferdinand, notaire à Aubigny. Je n’ai pas (encore) cet acte en ma possession, mais j’en ai trouvé la trace dans les fonds de l’enregistrement et le répertoire des actes de ce notaire.

Répertoire de Me Ferdinand Brucy -Aubigny-sur-Nère-1837-1861-1E4/1 – Archives du Cher

J’imagine que sa future épouse, Anne MORIN, est également présente. Anne, alors agée de 21 ans est originaire de la commune voisine d’Ivoy-le-Pré. Matthias est présenté comme garçon laboureur, il apporte 300 francs et Anne la somme de 100 francs. Etonnamment, le mariage n’a lieu que deux mois et demi plus tard, le 4 avril en la commune d’Ivoy-le-Pré.

Installation à Prennesac, premières joies et peines

Le couple s’installe à Prennesac où naîtra leur première fille Joséphine le 8 août 1838. Leur foyer s’organise alors à l’intérieur d’une grande ferme. En 1841, la maisonnée comprend :

  • François et Geneviève, les parents de Matthias, tous deux cultivateurs
  • Matthias et son épouse Anne MORIN
  • Leurs deux filles : Joséphine et Alexandrine
  • Son beau-frère Étienne LÉGER, veuf de Marie (soeur de Matthias) décédée tout récemment, cultivateur
  • Les trois filles d’Étienne : Rosalie, Hortense et Clémentine
  • Sept domestiques

Cette composition témoigne de l’importance de la métaierie.

L’année 1843 est marquée par le deuil : en l’espace d’un mois seulement, Matthias perd successivement sa mère Geneviève (26 février) et son père François (15 mars). Malgré ces épreuves, la vie continue : leur troisième fille, Marie, naît le 10 décembre de cette même année.

Étienne LÉGER doit aussi songer à se remarier, lui qui se retrouve seul avec trois jeunes filles. Le choix se porte sur Julie Joséphine MORIN, la sœur d’Anne, créant ainsi un double lien familial. Le mariage est célébré le 23 avril 1844 à Ivoy-le-Pré. Étienne a alors 36 ans, Julie Joséphine 22 ans.

Comme on peut s’y attendre pour une métaierie de cette importance, le contrat de mariage établi le 31 mars 1844 par Maître RAT à Ivoy-le-Pré révèle un apport important du côté du marié : 7 000 francs pour le cultivateur de Villegenon, 100 francs pour la jeune femme originaire des Gamaches, lieu-dit tout proche de Prennesac.

Réorganisation familiale à Prennesac

En 1846, le foyer de Prennesac a évolué. Il rassemble désormais :

  • Matthias et Anne, leurs trois filles âgées de 8, 5 et 2 ans
  • Étienne LÉGER et sa nouvelle épouse Julie Joséphine
  • Les trois filles du premier mariage d’Étienne : Rosalie, Hortense et Clémentine
  • Six domestiques

Les années se poursuivent, en alternant joies et peines : en 1847 Matthias et Anne accueillent leur premier fils Victor Eugène, et l’année suivante Étienne et Julie Joséphine acceuillent également un fils prénommé Etienne Prudent.

En 1849, Alexandrine fille de Matthias et Anne décède, et l’année suivante Étienne LÉGER meurt à 43 ans, laissant sa jeune veuve avec quatre enfants.

Deux autres fils viendront compléter le foyer de Matthias et Anne : Alexandre en 1850 et Gilbert Prudent en 1853.

Recensement de Villegenon, 1856 – F1 – Archives du Cher

Une fois de plus, la composition a donc fortement évolué lors du recensement de 1856 :

  • Matthias et Anne, leurs cinq enfants âgés de 2 à 17 ans
  • Julie Joséphine MORIN, veuve d’Étienne LÉGER et sœur d’Anne
  • Clémentine et Etienne LÉGER
  • Six domestiques

Il semble que Matthias soit devenu tuteur de Rosalie suite au décès d’Etienne, puisqu’en 1857 lorsqu’elle se marie il joue ce rôle. Seulement deux ans plus tard, Julie Joséphine, soeur (et belle-soeur) d’Anne décède. Clémentine quittera Prennesac à son tour, et il ne restera plus qu’Etienne LÉGER vivant avec son oncle et sa tante.

En 1863 Joséphine HENRI, aïeule de mon mari, épouse Guillaume Vincent JACQUET originaire des Gamaches à Ivoy-le-Pré. Ils ont donc choisi la proximité !

Le recensement de 1872, dont je vous avais déjà parlé, montre que le jeune coupe a rejoint la métairie. Se trouvent alors à Prennesac :

  • Matthias et Anne
  • Leur fille Joséphine et son époux Vincent JACQUET, ainsi que leurs trois enfants âgés de 4 à 8 ans
  • Leurs quatre autres enfants : Marie, Eugène, Alexandre et Prudent
  • Deux domestiques

Matthias Henri décède le 4 novembre 1875 à 21h, au hameau de Prennesac. Il est alors âgé de 67 ans. Ses fils Eugène et Alexandre, tous deux laboureurs à Villegenon, viendront déclarer le décès. Il me restera à chercher sa succession, qui se monte à plus de 3600 francs !

Table des successions et absences – Bureau de Vailly-sur-Sauldre – 1872 – 1885 – 1Q 9472 – Archives du Cher

Prennesac : des moines aux métayers

Le hameau de Prennesac (ou Prunesac selon les époques), où s’installe Matthias HENRI, possède un riche passé. Mentionné dès 1136, ce lieu abritait un prieuré de l’ordre de Prémontré avec son église et ses bâtiments conventuels. Vendu comme bien national en 1791, l’ancien monastère fut transformé en exploitation agricole.

Au temps de Matthias, Prennesac est devenu une importante métairie. Il subsiste encore aujourd’hui le chevet plat de l’ancienne chapelle avec ses deux baies romanes, témoignage architectural du XIIe siècle. C’est dans ce cadre chargé d’histoire que Matthias exerce son métier de métayer, cultivant les terres que les moines avaient autrefois défrichées.

Hameau de Prunesac en 2024 – Google StreetView




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