Pierre PALISSON, garde champêtre et forestier

Cet article est publié la veille des 150 ans du décès de Pierre PALISSON, ancêtre dans ma lignée maternelle.
La jeunesse de Pierre PALISSON
Pierre PALISSON voit le jour le mardi 26 août 1806 à Lugny-Champagne (Cher). Son père Jacques, cultivateur âgé de 32 ans, vient déclarer la naissance auprès de l’officier d’état civil. Sa mère est Marie Anne RAPPIN. Deux témoins assistent à la déclaration : Pierre PALISSON, sans doute un membre de la famille paternelle, cultivateur à Charentonnay, et Jean RAPIN, cette fois-ci du côté maternel.
De sa jeunesse, nous ne savons pas grand-chose si ce n’est qu’il apprit le métier de laboureur qu’il exercera dans un premier temps.
1829, une année marquante
L’année 1829 sera marquée par plusieurs événements, l’un heureux et deux deuils. En ce début d’année, c’est l’effervescence : Pierre va se marier ! Le choix s’est porté sur Marie FÈVE, journalière de la même commune âgée de 28 ans.
Mais le 3 janvier, survient le premier drame de l’année. Pierre est témoin du décès de sa sœur Anne, âgée de seulement 26 ans, qui vivait au domaine de Marnay avec son époux, comme le reste de la famille.
Les préparatifs se poursuivent, et arrive bientôt le jour de rédiger le contrat de mariage. Le 14 janvier 1829, les futurs époux se retrouvent auprès de Me NAUDIN, notaire à Sancergues (à ne pas confondre avec Sancerre, pour ceux qui ne seraient pas du coin). Bien que les possessions des futurs mariés ne semblent pas très élevées, l’acte mentionne une somme de 100 francs, comme l’indiquent la table d’enregistrement des contrats de mariage ainsi que le répertoire du notaire. Il me reste maintenant à chercher l’acte en lui-même.

Le mariage a lieu une semaine plus tard, le mardi 27 janvier 1829 à Feux. Deux amis de Pierre sont présents : Geneford TRÉBILLON et André FLEURIET, tous deux propriétaires de plus de 40 ans résidant à Feux. Ses parents assistent également à la cérémonie.
L’année se termine dans la tristesse. Le 14 décembre à une heure du matin, Marie Anne RAPPIN, mère de Pierre, meurt à son tour. Pierre, témoin de ce second décès, vivait vraisemblablement toujours avec ses parents.
Le 7 février 1830, la fille de Pierre et Marie,Françoise, naît au domaine de Marnay où Pierre exerce le métier de laboureur. Malheureusement, ce premier mariage sera de courte durée : son épouse Marie décède le 31 décembre 1831, à l’âge de 30 ans. Pierre se retrouve veuf à 25 ans, avec une petite fille à élever.
Un remariage et ses débuts en tant que garde champêtre et garde forestier
Pierre ne se presse pas de se remarier ; il épouse mon aïeule Françoise MIGEON le 22 juillet 1834 à Feux. Je n’ai pas trouvé de mention d’un contrat de mariage dans les archives. Il est âgé de 27 ans, sa femme a neuf ans de plus que lui. Elle est originaire de La Chapelle-Montlinard, commune située à l’est de Feux en se dirigeant vers la Loire. Assistent au mariage son père Jacques, âgé de 60 ans, et son frère François, tous deux vivant à Feux.
Dix mois plus tard, un premier enfant, André, rejoint le foyer. Viennent ensuite mon aïeule Marie Louise en 1838, et enfin Alexandrine Pélagie en 1840.
Entre les naissances d’André et Marie Louise se produit un grand changement : de laboureur au domaine de Marnay ou à Savernay, la famille s’installe dans le bourg de Feux où Pierre devient garde champêtre et garde forestier. Les deux fonctions se mélangent dans les actes d’état civil, témoignant du cumul de ces responsabilités.

Quel pouvait être son quotidien ? Par ses attributions de garde champêtre, il avait en charge la police rurale en veillant à l’ordre et la tranquillité dans sa commune. Il constatait des délits et infractions et rédigeait des procès-verbaux. Ses tâches comprenaient aussi l’annonce publique des décisions municipales, notamment au son du tambour, faisant de lui le crieur public du village.
Le garde forestier s’occupait quant à lui de protéger les bois et forêts contre les coupes illégales, le braconnage et les déprédations. Comme le garde champêtre, il dressait des procès-verbaux et dépendait du maire ou du conseil municipal lorsqu’il s’agissait de forêts communales.
Cumuler ces deux fonctions devait témoigner d’une confiance particulière du maire et faisait de Pierre une figure centrale de la vie du village de Feux. Il a dû arpenter les chemins du village de fond en comble !

La vie se poursuit
La vie continue son cours. Son père Jacques meurt en 1843, et sa première fille Françoise (issue de son premier mariage) se marie en 1848 avec Jean DURET, couvreur de la commune.
Au recensement de 1851 à Feux, Pierre et Françoise vivent avec leurs deux dernières filles : Marie Louise âgée de 13 ans et Alexandrine Pélagie âgée de 11 ans, toutes deux bergères. Leur fils André, âgé de 15 ans, est domestique à Feux chez Jacques VERRIER, fermier.
En 1858, mon aïeule Marie Louise épouse Auguste CHAMPION, qui sera charbonnier dans les forêts de Feux et des villages alentour. André est témoin lors du mariage, et c’est la dernière fois que je trouve une trace de lui dans les archives. Que devient-il ensuite ? Le mystère demeure.
Sa dernière fille Alexandrine se marie trois ans plus tard, en 1861, avec François MILLERIOUX, couvreur.
Au recensement de 1872, Pierre PALISSON vit toujours à Feux où il exerce ses fonctions de garde. Sa femme Françoise est également présente, ainsi que leur fille Alexandrine et leur petite-fille Marie Louise CHAMPION, âgée de 9 ans.
Si Alexandrine vit à nouveau avec ses parents, c’est que le malheur vient de la frapper. Son mariage n’a duré que sept ans. Le couple n’avait eu qu’une petite fille, Sophie Hélène, décédée à l’âge de 6 ans peu de temps avant, en mars 1972. Les choses iront vite malgré tout : Alexandrine se remarie en juin 1872 avec Louis PINAULT.
Deux ans plus tard, François MIGEON épouse de Pierre meurt ; il est alord âgé de 67 ans. Un an plus tard, le 20 octobre 1875 c’est au tour de Pierre de décéder à l’âge de 69 ans, à son domicile de La Bascule à Feux. Ses deux gendres sont témoins du décès : Jean DURET, 55 ans, fermier à Lugny-Champagne, et Auguste Alexandre CHAMPION, 38 ans, charbonnier à Feux.
La disparition étrange de son fils André semble avoir perturbé la succession : dans les tables de successions et absences, il est fait mention d’un sommier douteux et d’un avertissement aux héritiers en juin 1876, avant de clôturer définitivement la succession en août. Il me tard de découvrir l’acte de succession pour voir si ce fils disparu est mentionné.
Etat civil de Feux : 3E 2255, 3E 4691. Etat civil de Lugny-Champagne : 3E 2308. Recencesments de Feux : 27J 0057, 27J 0082. Table alphabétique des successions et absences : 1Q 9317.

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