Berry,  Challenge

Les mariniers de Saint-Thibault [Défi 3 mois]

Voici enfin venu le dernier article du défi 3 mois, dont la durée aura finalement été triplée ! Après avoir détaillé la vie de nos protagonistes, les sœurs Cécile et Thérèse FOREST, Louis LEDUC et Simon GROSLIER, voici un article plus général sur les mariniers (ou bateliers) de Loire.

  • Les mariniers de Loire

Tout le monde l’a appris en cours de géographie : la Loire est le plus long fleuve de France. S’il fut une importante route de transport de marchandises, il n’en reste pas moins que c’est un fleuve capricieux.

Les bateliers sur la Loire étaient exposés, plus encore que les autres professions aux conditions météorologiques. La Loire a une tendance à l’ensablement, et n’est plus navigable en été, et ce parfois assez tôt en saison. Vu la hauteur du lit de la Loire, la solution fut l’utilisation de bateaux à fond plat.

La Loire pouvait de plus être particulièrement dangereuse en hiver avec d’importantes crues. J’avais d’ailleurs rapporté la noyade du fils d’un couple d’ancêtres dans un précédent article.

Si le transport se développa malgré tout, c’est que la Loire possède d’autres atouts. Un point extrêmement positif pour le tronçon qui va d’Orléans à Nantes : il est possible de remonter le fleuve grâce à la force des vents d’ouest. Mais en amont d’Orléans, le tracé du fleuve se modifie. Deux possibilités pour les bateliers sur ce tronçon pour revenir à bon port : le halage, ou la vente pure et simple de leur embarcation.

Orléans était une véritable plate-forme de commerce, en ayant la particularité d’être la grande ville sur la Loire la plus proche de Paris.

Carte du cours de la rivière de Loire / [Tassin] – Source gallica.bnf.fr –  Saint-Thibault se situe au nord de Nevers

Le transport se faisait sur ordre d’un marchand qui choisissait un « voiturier » au port. Le voiturier (autre nom du marinier) constituait ensuite son équipe. Il fallait bien entendu que la marchandise arrive le plus vite possible et en bon état à destination. Le transport par eau fut détrôné entre le fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle.

  • Et Saint-Thibault ?

La présence d’un port à Saint-Thibault est d’origine très ancienne. La cité de « Gordona » fut construite par les romains, puis détruite  au VIème siècle (crue exceptionnelle ou pillage suivi d’incendie). Les habitants se réfugièrent un peu plus loin vers la future Saint-Satur.

Les tracés des anciens ponts, du Ier et IIème siècle, sont encore visibles lorsque la Loire est basse, en amont du pont actuel.

Source gallica.bnf.fr

Quelques siècles plus tard, on retrouva donc à Saint-Thibault une importante communauté de mariniers. Ils devaient transporter du vin, mais sans doute aussi des pierres car plusieurs carrières se trouvent dans la région. Et en retour, ils devaient remonter du sel, voire des épices venues des colonies.

Si les mariniers de Loire ont pour patron Saint Nicolas, ceux de Saint-Thibault avaient une dévotion toute particulière pour saint Roch.

 

Quelques ressources complémentaires :

– Nos ancêtres Vie et métiers n°26 – Métiers des fleuves et rivières.

– Bateliers sur la Loire. Françoise de Person. 268p. Edité en 1994.

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