Dans les archives

  • Dans les archives,  Généathème

    Diablotins et contrats de mariage

    Les généalogistes sont invités ce mois-ci à partager leurs découvertes insolites dans les registres. Des actes peu communs j’en ai rencontré, comme le rachat de chemins devenus inutilisables suite à la construction du canal latéral à la Loire.

    Mais cette fois-ci j’ai choisi une découverte faite dans les archives en ligne, en parcourant les tables de contrats de mariage qui venaient d’être mis en ligne par les archives du Cher. Le registre du bureau de Sancerre pour la période 1810-février 1818 m’a tout de suite attiré l’œil.

    Car sur le recto se trouvait un petit dessin… et en me rendant sur la dernière vue, il y en a également sur le verso !

    Couverture de la table des contrats de mariage du bureau de Sancerre pour la période 1810-février 1818 – 1Q 1643

    Le préposé à l’enregistrement des contrats trouvait-il l’exercice ennuyeux ? Aurait-il préféré être un artiste ? Avait-il un message à faire passer en associant des diablotins aux mariages ?

    Sur le recto se trouve un personnage mi homme mi démon qui semble bien pensif. A côté une apparition… En-dessous l’on peut lire Mariage puis Mr Delorme. Point de contrat de mariage avec ce patronyme ; le dénommé DELORME serait-il notre artiste ? On distingue aussi très nettement le prénom Emile sur la droite. Mais les premières recherches dans les bases de données ne m’ont pas permis de trouver d’Emile DELORME dans le département du Cher à cette époque.

    Au verso un autre portrait de diablotin avec cette fois-ci le prénom Constance. Fut-il amoureux ? Éconduit ?

    On peut lire en-dessous uis par le ???. Et enfin une esquisse d’animal sur la gauche : un chat ? un lion ?

    Si jamais il vous prends l’envie d’enquêter et que vous découvrez le fin mot de l’histoire, n’hésitez pas à me laisser un commentaire.

    Tables de mariages de l'enregistrement 1Q 1643-Sancerre-1810-février 1818 - Lien
  • Berry,  Dans les archives,  Mes recherches

    Mariage de cousins germains (et plus…)

    De nouveau des découvertes (en deux temps) au détour des archives.

    Les parents de Marguerite étaient… cousins germain

    Les surprises se situent dans la lignée de Valérie GODON, née de père inconnu. Mais cette fois c’est sa grand mère, Marguerite NEHOU qui m’intéresse. Celle-ci s’est mariée avec Pierre GODON le 13 juin 1809, à Subligny (18). Il est précisé que Marguerite NEHOU est veuve de Marc LEBEAU. Je cherche donc cet acte, jusque là rien de plus normal.

    Je découvre l’acte de mariage en date du 28 pluviose an III (16 février 1795). Marc LEBEAU est fils de François LEBEAU et Marie NEHOU. Marguerite NEHOU, âgée de 14 ans, est fille de Jean NEHOU et Marguerite LEBEAU.

    Je trouve étrange ce « croisement » des noms de familles ! En remontant d’une génération, je découvre qu’en fait les époux sont cousins germains : leurs parents François et Marguerite LEBEAU sont les enfants de  François LEBEAU et Marie TURPIN ; Marie et Jean, Pierre NEHOU sont les enfants de Silvain NEHOU et Marie JULIEN.

    Autre fait pour le moins étonnant, les deux couples se sont mariés … le même jour ! Le 19 novembre 1771 à Subligny. On avait dû faire au mieux pour éviter les dépenses de la célébration, et accessoirement garder le patrimoine en famille !

    L’occasion également de découvrir qu’il est bien difficile de réaliser un arbre affichant de tels liens avec la plupart des logiciels de généalogie.

    Un second mariage avec le frère de son beau-frère

    Les découvertes ne s’arrêtent pas là. Le mariage de Marguerite avec Marc LEBEAU eu lieu en même que celui de Françoise LEBEAU, soeur de Marc, avec un certain Germain GODON.

    Le mariage de Marguerite et Marc ne dura que dix ans, de cette union ne naîtra aucun enfant. Pour son second mariage, le choix s’est porté sur Pierre GODON… le frère de Germain !

    Les familles restèrent très proches, puisque l’on retrouve encore des LEBEAU par la suite : déclaration du décès de Marguerite, mariages avec ses enfants. J’avais d’ailleurs écrit un article pour les deux cents ans du décès de Marguerite.

    Cet article initialement publié le 24 décembre 2012 a été mis à jour le 11 février 2024

  • Berry,  Dans les archives

    La construction de l’école mixte de Verdigny

    L’obligation de la nouvelle école

    L’histoire commence le 3 janvier 1869 par un courrier envoyé par la préfecture du Cher à la sous-préfecture de Sancerre.

    A M le sous préfet de Sancerre

    La commune de Verdigny est tenue d’après la loi comme ayant plus de 500 habitants d’entretenir deux écoles spéciales, l’une de garçons et l’autre de filles.

    J’ai l’honneur de vous prier, Mr le sous-préfet d’inviter le conseil municipal à aviser aux moyens de se conformer au voeu de la loi, ou à demander une dispense auprès du conseil départemental pour l’entretien d’une école de filles.

    Quelques mois passent, et l’inspecteur primaire se rend à Verdigny. Il rédige son rapport le 14 décembre 1869 où il relate qu’il s’est rendu dans la commune choisir un local destiné à l’école des garçons. Il a visité la maison d’un certain sieur Maréchal située près de l’église, comprenant une grande salle de 6,50 mètres sur 5, deux pièces qui pourraient servir au logement de l’instituteur, des dépendances et un jardin que le propriétaire devra clore. Ce dernier accepte de prêter des tables et bancs en attendant que la commune fasse l’acquisition du mobilier scolaire. Tout sera prêt le 1er janvier prochain pour l’ouverture de l’école et le loyer annuel est fixé à cent francs. L’inspecteur primaire demande à l’inspecteur d’académie d’inviter le conseil municipal de Verdigny à traiter avec le sieur Maréchal pour le bail de la maison et de nommer un instituteur communal qui entrera en fonction le 1er janvier 1870… Le temps presse !

    Le préfet reçoit la copie du rapport envoyée le 16 décembre 1870. On lui demande de bien vouloir proposer une délibération au conseil municipal pour que l’école « attendue avec impatience » ouvre le plus tôt possible.

    Le conseil municipal se tient le 29 décembre 1869. Mais l’école « attendue avec impatience » ne le semble pas tant que cela par le conseil municipal… Le maire donne connaissance de la lettre de l’inspecteur des écoles primaires. Le conseil municipal semble des plus réservés. Il estime d’une part que le nombre des élèves ne dépasse le chiffre fixé par la loi puisque lors de la mauvaise saison, à partir d’avril-mai, les enfants abandonnent l’école pour s’occuper des travaux dans les champs. D’autre part la commune ne pourrait supporter les dépenses qu’occasionneraient la création d’une seconde école dans la commune. Enfin, il estime que l’école existante est suffisante pour l’instruction de la jeunesse de la commune.

    Le conseil municipal refuse donc à unanimité la création d’une nouvelle école dans la commune. Voilà qui complique l’affaire !

    Le 31 décembre, le sous-préfet envoie une copie de la délibération du conseil municipal. La rentrée du 1er janvier semble quelque peu compromise ! Il reformule légèrement les termes de la délibération, mais l’esprit reste. Le préfet ou une autre personne de la préfecture soulignera que l’école mixte actuelle est suffisante.

    Lettre du sous-préfet de Sancerre au préfet du Cher du 31 décembre 1869 – AD18 – O/310/1

    L’affaire passe entre les mains du conseil départemental le 7 janvier 1870. Difficile de statuer : l’inspecteur indique que les familles rencontrées semblent attendre cette nouvelle école, le conseil municipal le contredit. Aucun relevé mensuel de la population scolaire ne permet de se rendre compte du nombre d’élèves. La résolution est ajournée.

    Les échanges ont dû se poursuivre, et le ton monte du côté de Verdigny ! Le maire Florent NEVEU (frère d’un de mes ancêtres) écrit une lettre au préfet le 7 mars 1870. Un autre problème apparaît : la population ne voudra pas laisser les jeunes filles à un instituteur, mais préféreront les sœurs qui officient actuellement. Et de conclure :

    Ainsi, M le Préfet, à mon âge, ou 36 ans de mairie, je suis réellement confus d’avoir à réfuter de telles assertions, que votre prédécesseur avait réduit à néant.

    Le préfet classe la lettre : « Rien à faire pour le moment ».

    Lettre du maire de Verdigny au préfet du Cher du 7 mars 1870 – AD18 – O/310/1

    Cinq années passent

    Le temps passe. Le maire de Verdigny Florent NEVEU n’est plus de ce monde, il est décédé en 1872. Un nouveau rapport de l’inspecteur primaire dresse un tableau assez similaire à 1869, mais le nombre d’enfants à instruire a augmenté. Le choix de la location est laissé de côté, le nouveau projet prévoit la construction d’un bâtiment qui accueillera les deux écoles ainsi que la mairie. Le terrain est sain et accessible facilement depuis les trois hameaux qui constituent la commune. Le voisinage est « convenable ».

    Tableau d’assemblage des plans du cadastre. Les hameaux et le bourg sont en vert, la localisation de la mairie et des écoles en rouge – AD18 – 3P 2713/01

    Voici la description qui est faite du projet.

    • Tout d’abord pour le logement de l’instituteur. Cuisine avec cheminée, potager et pierre d’évier 12,09 m²
    • Deux chambres à coucher avec cheminée 17,74 m² et 13,65 m²
    • Une cave de 18 m²
    • Un grenier de 77 m²
    • Mairie dans la maison d’école : une pièce de 21 m² avec un accès indépendant
    • Salle d’école pouvant accueillir 77 élèves soit 77m²
    • Surface vitrée 9,84 m²
    • Carrelage ; salle orientée sud-est / nord-ouest
    • Une armoire pour la bibliothèque
    • Cour de récréation de 3 ares 70 centiares. La construction d’un préau couvert n’est pas prévue au devis
    • 4 cabinets, pas d’urinoirs
    • Jardin de 5 ares

    L’inspecteur approuve le projet moyennant quelques aménagements : substituer le granit au bois pour les cheminées, abaisser le niveau de la salle de classes pour éviter les escaliers qui y donnent accès, additionner quatre urinoirs. Point dès plus important : il demande d’accorder sur les fonds du département ou de l’état un secours de 5355,27 francs.

    Une grande partie des courriers suivant concerneront le financement. En effet le coût du projet est important pour la commune : 12 675,15 francs ! La commune apporte 7319,88 francs, l’état 4462,73 francs. La commune demandera une aide au département pour le reliquat de 892,54 francs.

    Secours apporté aux communes, commission départementale du Cher du 16 juillet 1876 – AD18 – O/310/1

    Sept ans plus tard

    En 1884 a lieu une grande enquête sur la situation des écoles primaires. L’occasion de vérifier si les travaux ont bien abouti !

    Nous apprenons que l’école a été construite en 1877, puis a été agrandie en 1883. Des préaux qui n’étaient pas prévus au début ont bien été construits. Du côté des garçons, 43 élèves sont inscrits et 41 sont présents lors de la visite. Du côté des filles les chiffres sont respectivement de 45 inscrites et 32 présentes. Les salles de classe sont estimées être bien équipées, et le chauffage se fait avec un poêle du côté des garçons et à la houille du côté des filles. En-dehors des chiffres, l’enquête recèle un petit trésor : le plan de l’école ! Ou plus exactement du bâtiment qui regroupe mairie, école des garçons, école des filles et logement de l’instituteur.

    Plan de la maison d’école de Verdigny – F/17/*/2801 – Archives Nationales
    Carte postale ancienne de la mairie (à gauche) et de l’école de Verdigny. Collection personnelle.

    J’ai moi même été scolarisée dans cette école en grande section et CP dans la salle qui était autrefois la salle des garçons, soit cent dix ans après la construction !

    Sources :
    Verdigny : Affaires diverses - O/310/1  - Archives du Cher
    Tableau d'assemblage des plans du cadastre - 3P 2713/01 - Archives du Cher
    3P 2713/05, Verdigny, 3P 2713/05
    Enquête sur la situation des écoles primaires en 1884 : statistiques fournies par les instituteurs - F/17/*/2801 - Archives Nationales
  • Dans les archives,  Généathème

    Triple mariage à Verdigny

    A la fin du mois de janvier, nous sommes quelques généalogistes à avoir participé au défi « annotation collaborative » sur le site des archives du Cher. C’est à cette occasion que j’ai rencontré dans les registres paroissiaux de Verdigny un curieux triple mariage…

    Deux frères et sœurs qui se marient le même jour, j’en avais déjà vu. Mais dans ce cas présent, j’ai eu besoin de dessiner un arbre et faire quelques recherches complémentaires pour bien tout comprendre !

    En ce jour du 28 janvier 1783, le curé de Verdigny a marié :

    • Estienne COTTAT et Madelaine FOREST
    • Louis FOREST et Cécile COTTAT
    • Louis COTTAT et Marie NEVEU

    En regardant de plus près les actes, Estienne, Cécile et Louis COTTAT sont belle et bien frères et sœur. Madelaine et Louis FOREST sont également frère et sœur. J’était un peu déçue de ne pas être en face d’un « vrai » triple mariage qui aurait concerné deux fratries.

    Mais la femme de Louis COTTAT, Marie, est la fille de Henry NEVEU et Jeanne … FOREST. Tient ? Je ne met pas très longtemps à confirmer que Marie NEVEU est en fait la cousine germaine de Louis et Madelaine FOREST.

    Tentons de reconstituer ce qui a pu se passer… Un beau jour Jean FOREST et sa sœur Jeanne, tous deux veufs, ont décidé avec Jeanne VATAN (elle-même veuve) de marier leurs enfants.

    Il faut dire que côté mariages multiples, on s’y connait dans la famille ! Car le 19 février 1743, soit 40 ans auparavant, Jean FOREST avait épousé Marie NEVEU le jour même où sa sœur Jeanne FOREST épousait Henry NEVEU (lui-même le frère de Marie).

    Pour les trois mariages de 1783, les couples ont d’ailleurs demandé une dispense de consanguinité pour un empêchement au 4ème degré (plus d’informations sur les dispenses ici). Ces dispenses me permettront d’ailleurs d’en savoir un peu plus sur l’âge des époux, ainsi que leurs professions (à ce niveau pas de surprise, tous les hommes sont vignerons…).

    Et c’est seulement après avoir rédigé cet article que je me suis rendue compte que Pierre FOREST, témoin de ces 3 mariages et frère de Madelaine et Louis est l’un de mes ancêtres !!!

    Cet article est ma participation au généathème de février 2017 : la généalogie, côté insolite.

    Archives du Cher - Registres paroissiaux de Verdigny 1751-1792 - 3E1106
    Dispenses de consanguinité - 2G164

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  • Dans les archives,  Généathème,  Vieux métiers

    Ce qu’André MOINDROT, vigneron, possédait en 1865

    Je vous présente aujourd’hui un acte qui ne concerne pas directement mes ancêtres mais qui a attiré mon attention alors que je parcourais une liasse d’actes notariés l’an dernier. Il s’agit d’une vente aux enchères d’effets personnels d’André MOINDROT, décédé le 31 décembre 1865 au village des Vignes à Sury-en-Vaux. L’acte est établit par Maître Amédé Henri BUOT, notaire de Sury-en-Vaux. La vente concernait 61 objets ou lots d’objets.

    Si cet acte m’intéresse, c’est qu’il concerne un vigneron, métier très représenté parmi mes ancêtres, et qu’il me donne un aperçu de ce qu’ils  pouvaient posséder. Cet article sera ma participation au Généathème du mois de mars concernant les métiers anciens.

    • Matériel pour travailler la vigne et les cultures

    Deux serpes, quatre faucilles, un faucillon, une batterie de faulx, une autre vieille faultx,   de la ferraille, une vieille faultx, une besace et un sac, un repoussoir (qui doit correspondre au poussoué ci-dessous). Une tine (une sorte de tonneau) et un tonneau, une hotte.

    IMG_20150323_142958Le poussoué est une pièce de bois placée sous l’aisselle, maintenue par une corde ou une lanière de cuire. Il aide à enfoncer les piquets dans le sol de la vigne.

    • Vêtements

    Cinq gilets, huit culottes (pantalons), trois blouses, deux vestes, quinze chemises, trois bonnets de coton, une paire de bas.

    • Linge de maison

    Douze draps, trois lits de plume, trois paires de rideaux (en toile), une couverture en laine et deux couvertures en toile.

    • Meubles

    Une horloge, deux coffres, une roue à filer, un saloir, deux pots à saler, deux maies (certainement des meubles, mais cela peut aussi désigner des contenants pour la vendange).

    Il y a malheureusement deux lignes pour lesquelles j’ai un problème de lecture : cinq cents kilos de ??? et un lot de buis. Au final la vente a rapporté un tout petit plus de de deux cent francs de l’époque.

     500kg

    Cinq cents kilogrammes de ??? – C’est bête que je ne sache pas ce que c’est, car c’est ce qui a été vendu le plus cher !

    Édit : sept minutes seulement après la publication, Jordi m’a apporté la solution. Il fallait lire : cinq cents kilogrammes de foin !

     Actes notariés de Maître Amédée Henri BUOT - Archives du Cher - E 19790
  • Dans les archives,  Vu lu entendu

    Sources militaires aux archives municipales de Rennes

    Je vous avais déjà présenté les jeudis des archives de Rennes dans un billet du challenge 2013. Hier j’ai participé à une nouvelle séance intitulée « à travers les archives militaires », qui était sur inscription et de nouveau à guichet fermé !

    Avec les autres participants, nous avons déambulé entre les tables où nous attendaient les sources militaires sorties des archives. Dès l’introduction, nous avons été avertis : nous n’avons pas de registres matricules aux archives municipales. Mais alors que peut-on y trouver ?

    Les tableaux de recensement : qui nous donnent des détails à la fois sur le physique ou la santé de nos aïeux, leur niveau d’instruction et diverses informations telles que : savaient-ils faire du vélo ? Comme la ville de Rennes est assez grande et regroupe quatre cantons, elle a gardé ces tableaux ; pour les plus petites communes il faut se rendre aux archives départementales.

    Les jeunes hommes étaient recensés … mais aussi les ressources qui peuvent être utiles à l’armée, comme les voitures, les chevaux. Les bons de réquisition sont également conservés.

    Les délibérations du conseil municipal peuvent aussi être utiles, dans le cas de demandes d’exemption du service militaire pour les soutiens de famille. Une enquête était alors menée, avec des détails sur la composition de la famille, voire leurs revenus.

    Parmi les autres sources que l’on peut trouver : les candidatures pour s’engager dans la milice bourgeoise (Ancien Régime), les engagements volontaires plus récemment, les autorisations de résidence pour les réfugiés…

    N’oublions pas non plus les sources iconographiques : cartes postales anciennes, photographies, affiches de mobilisation…

    Mon document préféré ? Des numéros de tirage au sort qui ont été retrouvés.  Cela m’a fait quelque chose de me dire que des hommes ont tiré ces papiers, en espérant surtout ne pas être appelés.

    poilus

    Poilus – Archives de Rennes, 100F1705 vue 1

    Les archives de Rennes ont édité un livret très bien fait qui dresse l’inventaire des sources disponibles, et également où trouver les autres sources militaires : « Les archives s’en vont en guerre – à travers les sources militaires ». Je vous invite vivement à le télécharger et le feuilleter.

    En conclusion, ces sources sont moins connues … mais complémentaires de celle que l’on peut trouver aux archives départementales. Et bien que n’étant ni rennaise ni bretonne, cet atelier va m’aider à progresser dans mes recherches.

  • Dans les archives,  Généathème,  Mes ancêtres

    Le document du mois – Sury-en-Vaux, toilette berrichonne

    En février, les généanautes sont invités à présenter leur document coup de cœur. Après avoir hésité entre divers documents tirés des archives, j’ai finalement décidé de vous présenter cette reproduction de carte postale.

    Sury en Vaux EgliseMais me diriez-vous, pourquoi choisir une simple carte postale ?

    Parce que j’ai vu cette carte reproduite en grand format toute mon enfance, accrochée chez mon grand-père. Certainement un hommage au village de Sury-en-Vaux quitté par mon grand-père, alors qu’une longue lignée de DEZAT y a vécu.

    Que voit-on sur cette carte postale ? Au premier plan, nous avons des habitants du village en habits du dimanche. Je serai même tentée de dire, en habits folkloriques, comme le suggère le titre de la carte : « Toilette Berrichonne ». La vue est prise depuis la route de Ménetou-Râtel qui nous montre en arrière-plan l’église Saint-Etienne. Celle-ci date du XIIIe siècle, mais a été fortement remaniée au XIXe siècle. La carte date du début du XXe.

    Regardez bien au premier étage de l’église, ne voyez-vous rien ? Une statue de taille humaine est postée et regarde au loin. Maintenant une question : de qui s’agit-il ?

    Si vous lisez l’article avec attention depuis le début, vous seriez tenté de dire Saint-Etienne, comme le nom de l’église. Et bien non, c’est une statue de Saint-Vincent, patron des vignerons.


    Agrandir le plan

  • Dans les archives

    J-10 : le MOOC Première Guerre Mondiale expliquée au travers des archives

    J’ai découvert un peu par hasard ce que sont les MOOC. Mooc signifie « Massive Open Online Course », cours en ligne massifs et ouverts en français. Ce sont des formations en ligne qui se déroulent sur une période de quelques semaines. FUN, France Université Numérique, est une plate-forme créée par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche pour proposer des MOOC en français.

    Le site est ouvert depuis octobre 2013, certaines sessions auraient être utiles pour mon activité professionnelle, mais non j’ai flashé sur celle-ci :

    « La Première Guerre Mondiale expliquée à travers ses archives »


    FUN-MOOC : la première guerre mondiale… par fr-universite-numerique

    Ce cours est proposé par l’université Paris Ouest Nanterre la Défense. Le rythme est de douze séances réparties sur douze semaines. Les informations sur ce cours sont disponibles ici.

    Le programme est alléchant : les belligérants et leurs colonies, l’industrialisation de la guerre, la vie à l’arrière, la propagande, représenter la guerre, passer à la paix… Ce ne sont que des extraits d’un contenu qui me semble vraiment riche.

    J’ai cru retomber quelques années en arrière lorsque j’ai reçu un mail me rappelant mon inscription ainsi que la date de la rentrée fixée au 16 janvier 2014.  Mon état d’esprit du moment :

    Ce qui me motive :

    • Le thème du cours et le programme qui promettent d’être passionnants !
    • Je pense que cela va m’aider dans mes travaux généalogiques, pour appréhender cette période mais aussi peut-être tester de nouvelles méthodes de travail.
    • Des questions matérielles toutes bêtes : c’est gratuit et on s’organise comme on veut (ou comme on peut).

    Mes craintes :

    • Le temps nécessaire : j’ai mon premier métier qui est prenant, mon second métier de maman et en plus je vais endosser une casquette d’étudiante ?
    • L’évaluation finale par QCM me semble un peu déstabilisante. De plus j’ai cru voir qu’aucun certificat ne viendrait attester la participation à ce cours… Dans ce cas, comment le valoriser sur son CV ?

    Bien entendu d’autres généablogueurs sont inscrits, en voici la liste non exhaustive : Brigitte, Céline, Véronique, Élise, Gen&O, Véro

     Alors rendez-vous le 16 pour la rentrée !

  • Dans les archives,  Généathème,  Mes ancêtres

    Dispense de consanguinité, avoir le droit de se marier

    La dispense de consanguinité, qu’est-ce que c’est ?

    L’Eglise était jadis plus stricte qu’aujourd’hui : ainsi, on ne pouvait théoriquement pas se marier entre cousins (quatrième degré canonique), entre parents par alliance ou  bien entre affins (parenté spirituelle, par exemple une filleule et son parrain).

    La dispense de consanguinité est l’accord donné pour un mariage qui correspond à l’un des cas expliqué ci-dessus. Elle était accordée soit par un évêque ou bien par le pape lui-même pour les dispenses du deuxième degré. Moyennant finance tout de même…
    Un dossier de dispense complet comporte :

     

    – la « supplique » ou la demande du curé des futurs époux. En plus d’informations sur les époux, il comprend le degré d’empêchement ainsi qu’un tableau de cousinage menant à l’ancêtre commun : la généalogie avant l’heure ;
    – l’enquête comporte les témoignages des futurs époux, de deux témoins de la famille et de deux
    témoins pris en dehors de la famille ;
    – l’accord de l’évêque.

     

     

    Un petit rappel des degrés de consanguinité en droit canonique

     

    Des exemples dans mon arbre

     Une bonne partie de mes ancêtres provenant du même secteur, un mariage entre cousins pouvait se produire assez régulièrement. Un généalogiste amateur, Patrice Bizet, a réalisé un travail colossal en dépouillant les archives de consanguinité de Sury-en-Vaux et Verdigny entre 1649 et 1792. Cela m’a parfois permis de débloquer certaines situations.

    La dispense la plus ancienne concerne le couple Annet DEZAT et Jehanne PREDON, mes sosa 2048 et 2049.

    Ils ont obtenus une dispense de l’empêchement du trois au quatrième degré de consanguinité le 6 mai 1649. Ils ont obtenu une bulle de dispense de consanguinité du pape Innocent X le 9 février 1648. L’enquête a été réalisée le 30 mars 1649 par François POIRIER, curé de Sury-en-Vaux.  Les témoins étaient Simon GRANGIER, vigneron, Antoine CHERRIER, vigneron et François GIRARD laboureur, tous les trois résidant à Sury-en-Vaux.
    Une autre dispense en date du 2 janvier 1693  concerne  le couple Louis REVERDY et Anne NEPVEU mes sosa 1122 et 1123.

    Ce qui est intéressant, c’est que l’on peut en savoir un peu plus sur ces ancêtres, à une époque où l’on retrouve peu d’informations dans les registres paroissiaux. Ainsi on apprend que ce sont de pauvres habitants de la paroisse de Sury-en-Vaux. Pourtant le père de la mariée était notaire et procureur lors de son décès…

    Dans un prochain article je vous présenterai  le cas de Perrette BEAUVOIS, mariée deux fois avec deux dispenses bien différentes.

    Et vous, avez-vous déjà rencontré ces dispenses pour vos ancêtres ?

  • Dans les archives,  Mes ancêtres

    De nouveau un enfant naturel

    La mise en ligne des archives du Cher a permis la résolution d’une première énigme. Elle n’était pas si compliquée, mais avec le peu de temps dont je dispose pour consulter les archives, j’avais laissé cette épine de côté.

    J’ai découvert il y a quelques temps un deuxième enfant « naturel » dans mon arbre. Fait étrange, cette branche se situe côte à côte avec celle d’un autre enfant né de père inconnu auquel j’avais déjà consacré un article, Jacques CHAMPION.

    Cette fois-ci, c’est ma SOSA 55 Valérie GODON, mariée à Jean-Baptiste BEUCHON le 30 avril 1878 à Subligny. C’est dans cet acte de mariage que j’ai découvert la mention « Fille majeure et naturelle non reconnue de père inconnu », fille d’Agathe GODON sans profession.
    Sans acte de mariage, il est souvent plus difficile d’avoir avec certitude des informations sur la branche maternelle.

    Exploiter l’acte de mariage de Valérie

    L’acte de mariage me donne de nombreux indices :
    – la référence à l’acte de naissance de Valérie y figure, il me sera donc facile de le retrouver ultérieurement
    – les témoins de la mariée sont deux cousins Louis et Jean Barnabé LEBEAU âgés de 33 et 36 ans, demeurant à Subligny
    – concernant la mère de la mariée, j’ai la mention de son prénom, sa profession et je sais qu’elle était en vie en 1878.

    La seule solution maintenant, trouver l’acte de décès d’Agathe GODON.

    Chercher des indices dans l’acte de décès d’Agathe

    Je découvre dans les tables décennales de Subligny une seule correspondance mais approximative : l’acte de décès de Marie Agathe GODON le 15 février 1882. Aucune trace dans cet acte d’une Valérie GODON ni de son mari. J’y apprends néanmoins :
    – que Marie Agathe GODON est célibataire et sans profession, ce qui concorde avec l’acte de mariage.
    – un témoin du décès est Louis LEBEAU, neveu de la décédée âgé de 36 an, certainement le même témoin que pour le mariage de Valérie
    – ses parents sont Pierre GODON en son vivant cultivateur à Subligny et Marguerite NEHOU ménagère.

    Les indices semblent concorder, mais tout de même cette différence de prénom me gène.

    Je pars donc à la recherche de l’acte de naissance de Valérie GODON mentionné dans l’acte de mariage.

    Chercher des indices dans l’acte de naissance d’Agathe

    Je retrouve très facilement son acte de naissance en date du 7 juillet 1842 à Subligny. Sans surprise, elle est née de « sieur inconnu » et de Agathe GODON, filleuse. J’y découvre un indice qui me permet de dissiper le doute, le déclarant est Pierre GODON âgé de 65 ans, propriétaire qui me semble bien être le père de notre fameuse Agathe Marie GODON.

    Et voilà, il ne me reste plus qu’à remonter cette branche !

    Mise à jour du 17/12/2023 : en dix ans j’en ai appris beaucoup plus sur la vie d’Agathe qui souffrait malheureusement d’un handicap. Vous pouvez lire cet article.