Mes ancêtres
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De nouveau un enfant naturel
La mise en ligne des archives du Cher a permis la résolution d’une première énigme. Elle n’était pas si compliquée, mais avec le peu de temps dont je dispose pour consulter les archives, j’avais laissé cette épine de côté.
J’ai découvert il y a quelques temps un deuxième enfant « naturel » dans mon arbre. Fait étrange, cette branche se situe côte à côte avec celle d’un autre enfant né de père inconnu auquel j’avais déjà consacré un article, Jacques CHAMPION.
Cette fois-ci, c’est ma SOSA 55 Valérie GODON, mariée à Jean-Baptiste BEUCHON le 30 avril 1878 à Subligny. C’est dans cet acte de mariage que j’ai découvert la mention « Fille majeure et naturelle non reconnue de père inconnu », fille d’Agathe GODON sans profession.
Sans acte de mariage, il est souvent plus difficile d’avoir avec certitude des informations sur la branche maternelle.Exploiter l’acte de mariage de Valérie
L’acte de mariage me donne de nombreux indices :
– la référence à l’acte de naissance de Valérie y figure, il me sera donc facile de le retrouver ultérieurement
– les témoins de la mariée sont deux cousins Louis et Jean Barnabé LEBEAU âgés de 33 et 36 ans, demeurant à Subligny
– concernant la mère de la mariée, j’ai la mention de son prénom, sa profession et je sais qu’elle était en vie en 1878.La seule solution maintenant, trouver l’acte de décès d’Agathe GODON.
Chercher des indices dans l’acte de décès d’Agathe
Je découvre dans les tables décennales de Subligny une seule correspondance mais approximative : l’acte de décès de Marie Agathe GODON le 15 février 1882. Aucune trace dans cet acte d’une Valérie GODON ni de son mari. J’y apprends néanmoins :
– que Marie Agathe GODON est célibataire et sans profession, ce qui concorde avec l’acte de mariage.
– un témoin du décès est Louis LEBEAU, neveu de la décédée âgé de 36 an, certainement le même témoin que pour le mariage de Valérie
– ses parents sont Pierre GODON en son vivant cultivateur à Subligny et Marguerite NEHOU ménagère.Les indices semblent concorder, mais tout de même cette différence de prénom me gène.
Je pars donc à la recherche de l’acte de naissance de Valérie GODON mentionné dans l’acte de mariage.
Chercher des indices dans l’acte de naissance d’Agathe
Je retrouve très facilement son acte de naissance en date du 7 juillet 1842 à Subligny. Sans surprise, elle est née de « sieur inconnu » et de Agathe GODON, filleuse. J’y découvre un indice qui me permet de dissiper le doute, le déclarant est Pierre GODON âgé de 65 ans, propriétaire qui me semble bien être le père de notre fameuse Agathe Marie GODON.
Et voilà, il ne me reste plus qu’à remonter cette branche !
Mise à jour du 17/12/2023 : en dix ans j’en ai appris beaucoup plus sur la vie d’Agathe qui souffrait malheureusement d’un handicap. Vous pouvez lire cet article.
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Louis Augustin Raimbault, charron
C’est lors de la découverte de cette branche que j’ai rencontré pour la première fois le métier de charron.
En effet, Louis Augustin RAIMBAULT (Sosa 50) était charron. Ce métier est celui de la fabrication des roues, de la brouette à la charrette. Activité au combien nécessaire dans chaque village !
Ce qui m’a tout d’abord étonnée, c’est que Louis Augustin ne tient pas cette activité de son père, « simple » cultivateur. Pas de trace non plus de ce métier chez ses oncles ou grand-pères.
D’après les différentes sources, cette profession sera la sienne durant toute sa vie, et toutes les saisons. Un de ses fils, Narcisse RAIMBAULT deviendra charron à son tour.
Quelques éléments de la vie de Louis Augustin RAIMBAULT
Il est né le 10 mars 1835 à Ménetou-Râtel (18) d’André RAIMBAULT, manœuvre et cultivateur originaire de La Chapelle d’Angillon et Lucie COLLEAU. Il se marie le 18 juin 1860 à Ménetou-Râtel avec Marguerite BEAUCHARD âgée comme lui de 25 ans. J’ai trouvé trace de sept enfants de ce couple :
- Marie Ernestine, née en 1861 et décédée à l’âge de 3 mois
- Marie Louise, mon aïeulle, née en 1862
- Louis Augustin né en 1864 et décédé à 1 an
- Eugénie Henriette née en 1866
- Henri Augustin né en 1870 et décédé cette même année
- Marie Aline née en 1874
- Narcisse Augustin, qui deviendra également charron, né en 1878
Il sera le témoin des mariages de ses frères et sœurs
- Jeanne Clémence Sidonie Françoise, la cadette, mariée le 21 juillet 1857 à Joseph Jean Baptiste GODON, charron originaire de Jars. On retrouve ici le métier de charron,une piste à creuser.
- Catherine, de 2 ans son ainée, mariée le 25 novembre 1857 à Ménetou-Râtel à Antoine GODON, domestique originaire de Jars. Elle se mariera donc quatre mois après sa sœur, avec son beau-frère.
- André, son aîné de 5 ans, marié le 22 novembre 1858 à Ménetou-Râtel avec Cécile GODON, domestique originaire de Subligny. Encore une GODON, mais qui n’est pas la sœur des précédents.
Louis Augustin décèdera au bourg de Ménetou-Râtel à l’âge de 86 ans.
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Quitter le Berry
Comme je l’ai déjà indiqué dans mon article « Recherches nivernaises », mes ancêtres voyageaient peu. J’avais calculé à l’époque que 0,4% de mes ancêtres avaient leur origine hors du Cher. Ces branches sont situées:
- une branche à Issoudun, dans l’Indre (c’est à dire encore dans le Berry).
- deux branches dans le Loiret.
- deux branches nivernaises déjà présentées à St Père et Préporché dans le Morvan.
Avoir des ancêtres centrés sur deux voire trois cantons, cela facilite les recherches. Mais c’est un peu « monotone », j aimerai bien voyager un peu.
Avant-hier j’ai retrouvé la photographie d’un acte de décès. J’y retrouve mon SOSA n°116 Jean DUMAY. Manoeuvre à St Bouize. Ses parents : Edmé DUMAY et Madeleine RAOUL. Tous les deux sont décédés. L’acte est peu lisible, je crois reconnaître comme origine le village de Vinon. Mais cela ne colle pas avec le canton qui aurait du être Sancerre. Après quelques recherches, je découvre finalement que le village en question est Vernoy dans le département de « Lionne ». En fait le département de l’Yonne. Et bien voilà enfin un peu de piment !

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Mon père, cet inconnu … Jacques Champion
Cela arrive à tout généalogiste, à un moment où un autre lors de ses recherches : trouver un ancêtre né de père inconnu. C’est le cas de mon Sosa n°112 Jacques CHAMPION, né le 18 février 1810 à Feux de Jeanne CHAMPION alors âgée de 30 ans et de père inconnu.
Il n’en faut pas plus pour piquer ma curiosité, car d’autres éléments de son acte de naissance sont étonnants :
- Le métier de Jeanne CHAMPION : mendiante
- Elle n’est pas originaire de ce village, mais de Crézancy-en-Sancerre à vingt kilomètres de là.
- Alors que j’imaginais difficile pour une femme ayant un enfant naturel de se marier … elle trouvera un mari à peine 3 ans après la naissance de Jacques.
Il me faut alors fouiller les archives et tout reprendre par ordre chronologique :
Pour une raison que je n’ai pas encore élucidée, toute la famille CHAMPION, Jeanne y compris, déménage de Crézancy-en-Sancerre où Pierre CHAMPION était vigneron. Elle s’installe à Feux, au lieu-dit des Beurthes.
Le 11 mai 1808, Bonnet CHAMPION, frère de Jeanne, décède à l’âge de 22 ans. Il était domestique et vivait « dans la maison de sa mère ». J’apprends alors que son père est également décédé, mais aucune trace d’un acte. Peut-être ont-ils quitté Crézancy suite à ce décès ?
Le 18 février 1810 nait Jacques CHAMPION.
Le 9 février 1812 une certaine Marie LUMINAIRE, 48 ans, décède à Feux, à la loge du Pont. Mais que vient-elle faire dans notre histoire ?
Le 20 septembre 1813, son veuf de mari âgé de 51 ans épouse Jeanne CHAMPION. Il s’appelle Jacques CHEVALLIER. Son prénom ne vous dit rien ? Il est tour à tour manœuvre et fendeur de bois.
Bien entendu, nous ne saurons jamais la vérité, mais je pense qu’il y avait bien anguille sous roche… -
Scholastique, drôle de prénom
Si je suis de moins en moins étonnée par les prénoms peu ordinaires que je peux rencontrer lors de mes recherches, j’avoue que Scholastique reste un de mes prénoms rares préféré !
Mon aïeule Scholastique REVERDY est née à Savigny en Sancerre le 10 février 1766, de parents vignerons. Elle épouse Alexandre DEZAT, lui-même vigneron à Sury-en-Vaux en 1792. Je n’en dirais pas plus, car je pense écrire plus longuement sur ce couple que j’affectionne particulièrement. Ils donneront ce même prénom Scholastique à leur fille née en 1798.J’ai recherché d’autres enfant qui auraient pu recevoir ce même prénom dans le village de Savigny-en-Sancerre :
- Le 10 février 1764 nait Scholastique DESREAUX à Savigny. Elle est la fille de Sylvain DESREAUX, laboureur et Marie DYON. Elle décède le 30 décembre 1765.
- Le 10 février 1769 nait Scholastique GITTON, à Savigny. Elle est fille d’un manœuvre François GITTON et Anne ROBERT.
- Le 9 février 1777 nait Scholastique TIROT, fille de Jean-Baptiste TIROT, cabaretier et Marie Anne ROBLIN. Elle décède le 25 mars.
- Le 14 février 1778 nait Scholastique MOINDROT, fille de François MOINDROT, manœuvre et de Magdelaine PAURON.
D’autres porteront le même prénom par la suite. Les parents sont d’origine modeste, mais voyez-vous le point commun le plus troublant ?
En faisant cet inventaire, je me suis dit que c’est tout de même une drôle de coïncidence, toutes ces naissances autour du 10 février. Cette date est tout simplement celle de la sainte Scholastique. Voilà le mystère de ce drôle de prénom résolu : mes aïeux ont sans doute choisi le prénom en fonction de la date de la naissance.
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Implexe … et demi, Marguerite SENEE
Pour les non initiés, un ancêtre est dit implexe lorsqu’il est rencontré à plusieurs endroits dans son arbre généalogique. Des doublons en quelques sortes. Cela était monnaie courante dans les familles royales, ce qui est bien loin d’être mon cas !
J’avais rencontré fréquemment ces couples en « doublon » dans mon arbre. Mais tout récemment je suis tombée sur une aïeule qui est implexe … mais qui a eut deux maris différents. Et je retrouve ces deux unions à différents endroits de mon arbre.
Mon aïeule Marguerite SENEE est née à Verdigny le 10 février 1692, de Louys SENEE et Marguerite CHASTIGNIER.
- Elle épouse le 7 janvier 1712 à Verdigny Jean PRIEUR, manoeuvre, un gars du cru. De leur union naîtrons Jean PRIEUR (ancêtre de ma 9ème génération), Louis, Marguerite et Jeanne. Je ne connais pas la date exacte, mais le premier mari de Marguerite SENEE décède entre 1724 et 1727.
- En 1727 Marguerite SENEE se marie de nouveau à Verdigny, le 21 janvier avec Louis REVERDY un vigneron. De cette union naîtrons Pierre, Jean (qui ne vivra que 18 mois), Jean, René, Marguerite (ancêtre de ma 9ème génération) et André.
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Merlin, un nom enchanteur ?
Le 22 octobre 1844 Louis GUENEAU épouse Geneviève MERLIN (mes sosa 90 et 91). Un nom comme cela, ça ne s’invente pas ! Si j’ai rapidement réussi à remonter jusqu’aux parents de Geneviève, Thomas MERLIN et Victoire BERTRAND… j’ai ensuite été bloquée : impossible de trouver l’acte de mariage de ses parents, cette branche est restée déserte pendant des années. Jusqu’à ce que j’arrive enfin récemment à détricoter l’histoire.
Un premier mariage
Le 25 novembre 1817 au Noyer, Thomas MERLIN alors domestique épouse Scolastique RAFESTIN, fille d’un laboureur de Ménetou-Râtel. Si Thomas est âgé de 19 ans, sa femme a plus de 30 ans. De leur union nait Jean-Baptiste MERLIN le 14 février 1818. C’est le jour de la Saint Valentin mais si l’on fait le calcul, il n’y a pas 9 mois entre le mariage et la naissance de Jean-Baptiste…
Il n’y aura pas d’autre descendant de ce couple, Scolastique RAFFESTIN décède le 8 avril 1819, peu après le premier anniversaire de leur fils.
Deuxième mariage
Le 6 novembre 1821 à 7h du matin, Thomas MERLIN épouse Victoire BERTRAND à Thou. Si j’ai mis tant de temps à trouver cet acte, c’est qu’il est dressé au nom de Thomas MARTIN ! Il faut dire que l’adjoint au maire semble avoir quelques difficultés à écrire.

Acte de mariage de Thomas MERLIN et Victoire BERTRAND, Thou – 3E2443 – AD18 Le 1er janvier 1822 nait Victoire Pélagie MERLIN. Elle décèdera le 2 octobre 1823 à 21 mois. Jacques Patient MERLIN naît ensuite le 31 mai 1825 … et décède 3 mois plus tard le 27 août 1825.
Victoire BERTRAND tombe de nouveau enceinte, certainement début décembre 1825 … mais elle ne le sait pas encore alors que Thomas MERLIN décède le 18 décembre 1825. Geneviève naît le 2 août 1826 dans un autre village, Sury-en-Vaux.
Victoire Bertrand ne se remariera pas.
Cette même année 1825, Thomas MERLIN était le témoin de la naissance, puis du décès de Marie VATAIRE. Cette fille est née de père inconnu, de Jeanne VATAIRE domestique au Noyer (peut-être au Château de Boucard ?).

Cet article a été mis à jour le 6 novembre 2021 à l’occasion du bicentenaire du mariage de Thomas MERLIN et Victoire BERTRAND. Le hasard fait que j’ai publié un article la semaine précédente concernant la soeur de Victoire, Geneviève BERTRAND.
Sources : Thomas MERLIN, naissance (3E 859), mariages (3E 2352 et 3E 2443), décès (3E 2353). Victoire BERTRAND, naissance (3E 1061), décès (3E 4671).


