• Mes ancêtres

    De Bué à Sury-en-Vaux, le destin de Martin VIMON

    Les quatre premiers mois de 2024 sont denses en anniversaires généalogiques. Je vous propose aujourd’hui de revenir sur la vie de Martin VIMON, mon aïeul à la deuxième génération, décédé le 30 mars 1824.

    Martin VIMON nait le 9 novembre 1769 à Bué (Cher) de parents vignerons. Son parrain est Jean MOREUX, tonnelier, et sa marraine Radegonde DUCROUX, sans doute une cousine du côté maternel.

    Acte de baptême de Martin VIMON – Registre paroissial de Bué -1732 – 1770 – 3E 899 – Archives du Cher

    Martin n’a que onze ans lorsque sa mère Marguerite FONTAINE décède en 1780. S’il eu sept frères et sœurs, la majorité ne survécu pas à sa première année. De cette fratrie, au décès de leur mère, il ne reste que sa soeur aînée Marie âgée de 21 ans et son frère Paul âgé de 13 ans. Ce qui se passe ensuite dans cette famille est pour moi un grand mystère car, alors que j’imaginais Charles VIMON s’occuper de ses enfants suite à la perte de sa femme, il décède trois ans plus tard … mendiant à Pierrefitte-ès-Bois dans le Loiret à une trentaine de kilomètres de là…

    Ce village a une importance toute particulière dans ma généalogie, car c’est là que plusieurs filles mère étaient allées accoucher… et où donc un aïeul était aller mourir sans le sou. Le lieu de tous les secrets…

    Quoi qu’il en soit Martin a donc 16 ans lorsque son père décéde. Je ne sais si c’est avant ou après cet évènement, mais il quitte Bué pour aller travailler à Sury-en-Vaux, un autre village qui se situe à environ 8 kilomètres à pieds. Il est « garçon vigneron » chez un vigneron du hameau de la Vallée, où vit Geneviève DOUCET avec ses parents, sa future femme.

    Il retourne dans son village d’origine, Bué, le 9 pluviose an VII pour conclure un contrat de mariage chez Maître PINARD. Lui qui est orphelin de père et de mère est accompagné de sa sœur Marie et son époux Pierre BERNON, ainsi que son cousin germain Jean MOREUX.

    Première page du contrat de mariage de Martin VIMON et Geneviève DOUCET – Minutes de Me PINARD, étude de Bué – E/19586 – Archives du Cher

    Geneviève DOUCET est quant à elle accompagnée de ses parents. J’avoue avoir eu un peu de mal à déchiffrer ledit contrat, mais chacun des époux apporte la somme de 175 francs à la communauté. Le préciput est fixé à un lit « garni », des coffres, les habits hardes et le linge du survivant. Il est prévu que dès le mariage célébré les futurs époux iront demeurer à la Vallée chez la mariée où ils formeront une « communauté générale » dont la constitution est rédigée sur plusieurs pages. C’est que la situation est complexe, car les parents de l’épouse, René DOUCET et Catherine FARJOT, formaient déjà une communauté avec Anne DOUCET veuve de Jean GIRAULT, qui se poursuit également.

    Les noces sont célébrées le lendemain, le 10 pluviose an VII à Sury-en-Vaux. On y apprend que la mariée n’était pas originaire de Sury-en-Vaux mais de la commune voisine de Ménetou-Râtel, au hameau des Seguins. On y retrouve du côté du marié Jean MOREUX qui l’avait accompagné la veille chez le notaire, ainsi que François CHOLLET un vigneron de Sury-en-Vaux. Du côté de Geneviève les témoins sont son père René et son beau-frère Louis MOREUX demeurant à Verdigny.

    Acte de mariage de Martin VIMON et Geneviève DOUCET – 1799 – 1801, Sury-en-Vaux – 3E 1062 – Archives du Cher

    Martin suivra le destin qui lui était tout tracé en devenant vigneron. Seules deux filles rejoindront leur foyer : mon aïeule Geneviève née en l’an VIII, et Jeanne née en 1803.

    Il décède le 30 mars 1824 à Sury-en-Vaux, au hameau de la Vallée, à l’âge de 54 ans. C’est sa femme Geneviève qui ira déclarer le décès quatre mois plus tard. Ses filles sont les deux seules héritières ; Paul TORTERAT est cité mais pas son autre beau-fils. Il est vraisemblable que Jeanne et Paul vivaient avec Martin et Geneviève.

    L’acte de mutation après décès nous apprend que Martin laisse derrière lui :

    • Son mobilier estimé à 82,56 francs
    • Deux parcelles de vigne : 10 ares 55 centiares aux Chassaignes et une autre de 7 ares 91 centiares dans un lieu-dit dont je n’arrive pas à lire le nom. Le revenu estimé est de 10 francs
    • Une terre de 5 ares 28 centiares à la Charlotte, revenu de 1 franc
    • Une masure qui a été acquise pendant la communauté estimé moitié à un revenu 2 francs
    Registre des déclarations de mutations après décès. 1er avril 1823 – 31 décembre 1825 – 1Q/1680 – Archives du Cher
    Cliquer pour afficher l’acte de décès de Martin
    Actes de décès de Sury-en-Vaux – 1823-1842 – 3E 2428 – Archives du Cher
    Localisation des lieux cités – Géoportail
  • Mes ancêtres

    Les épreuves d’Étienne DEZAT

    J’ai souhaité un bien triste anniversaire généalogique le quinze mars dernier. J’imagine que c’est le cœur lourd il y a deux cents ans qu’Étienne DEZAT et Marie THOMAS ont vu mourir leur petite Marie âgé de 11 ans. De leurs six enfants, elle est la cinquième à mourir en bas âge ; Marie Rosalie, Victoire et Pierre n’avaient vécu que quelques heures ou quelques jours, François seulement quatre ans. La perte de Marie a dû être d’autant plus difficile qu’Étienne avait déjà perdu son père Jean-Baptiste en début d’année (un anniversaire que j’avais également relaté). Leur famille ne compte plus que le jeune Étienne, alors âgé de 13 ans, en qui ils fondent tous leurs espoirs

    Acte de décès de Marie DEZAT, décès de Sury-en-Vaux – 3E 2428 – Archives départementales du Cher

    Une famille resserrée

    Lorsque le malheur frappe encore sa famille avec la perte de Marie, Étienne peut compter sur ses frères Louis, Jean et sur sa petite sœur Anne. Leur sœur aînée Magdeleine qui fut mon aïeule à la neuvième génération les avait quitté bien trop tôt à l’âge de 32 ans, sans doute de suites de couches. La fratrie compta trois autres enfants qui ne vécurent que quelques jours.

    Louis est sans doute le frère qui occupe le plus mon temps de recherches, puisqu’il fut meunier au moulin de Panquelaine à Sury-en-Vaux.

    Dix ans après Marie, le dernier fils encore en vie d’Étienne et Marie décède en Algérie de maladie alors qu’il y faisait son service militaire… Une histoire qui fera sans aucun doute l’objet d’un article à part entière.

    Les héritiers d’Étienne

    Lorsqu’Étienne décède en 1848, sept ans après son épouse, il n’a donc aucun héritier direct. Ses héritiers seront donc son frère Jean, qui ira déclarer la succession, et ses neveux : ceux de Marguerite et de Louis.

    Acte de décès d’Étienne – Cliquez pour déplier
    Acte de décès d’Étienne DEZAT – Décès de Sury-en-Vaux – 1843 – 1852, 3E 2429, Archives départementales du Cher
    Les héritiers d’Étienne sont représentés avec une pastille verte

    S’il n’y a pas eu d’inventaire après décès en bonne et due forme, nous avons malgré tout une description assez précise des biens qu’a laissé Étienne. Tout d’abord tout le nécessaire pour la vie quotidienne :

    • La garniture du feu (ustensiles de la cheminée)– 5 francs
    • Une table – 2 francs
    • Une mée (sorte de commode) – 4 francs
    • Batterie de cuisine – 6 francs
    • Un coffre – 5 francs
    • Un lit garni – 70 francs
    • Un mauvais lit – 30 francs
    • Six draps – 18 francs
    • Deux nappes – 3 francs
    • Deux jarres – 3 francs
    • Une besace – 1 franc
    • Une roue et un dévidoir – 3 francs
    • Les hardes du défunt – 15 francs

    Mais également des objets en rapport avec son métier de vigneron

    • Des outils de vigneron – 5 francs
    • Une cuve et six futailles – 46 francs
    • Quatre hectolitres 48 litres de vin rouge – 30 francs

    Du côté des papier, nous apprenons qu’il existe une créance, celle de la « veuve Thuilier » pour 200 francs. En faisant de rapides recherches je n’ai pas trouvé de qui il pouvait s’agir.

    Place ensuite aux immeubles. Il y a tout d’abord une grange et une écurie en basse-goutte (zone sous le prolongement du toit) pour un revenu de 6 francs. S’en suit une longue liste de 27 parcelles situées sur la commune de Sury-en-Vaux, se décomposant de la manière suivante :

    Extrait du registre de mutations après décès – cliquez pour déplier
    Registre des déclarations de mutations après décès. Bureau de Sancerre. 1er novembre 1846 – 25 octobre 1848. Archives départementales du Cher.

    Voici donc comment se termina la vie, et la branche, d’Étienne DEZAT. Mais je n’en ai pas terminé avec cette famille, dont vous entendrez parler dans de prochains articles ! Et enfin, malgré l’homonymie, cette branche n’est pas celle qui a donné mon patronyme puisqu’elle se trouve dans mon ascendance maternelle.

  • Considérations généalogiques,  Vu lu entendu

    Ma visite éclair au salon de généalogie Paris XV, édition 2024

    Jamais deux sans trois ! Vendredi 15 mars, j’ai participé pour la troisième fois au salon généalogique Paris XV, organisé par archives et cultures. Si ce salon permet au débutants de se lancer dans la généalogie, il permet aussi aux généalogistes plus aguerris d’approfondir leurs connaissances en passant sur les stands ou en participant aux conférences. Ma première visite m’avait par exemple permis d’échanger sur les ressources des cheminots concernant Etienne PORCHER qui quitta Subligny pour devenir garde-barrière dans la Somme.

    Je n’avais qu’une après-midi de disponible, qui m’a tout de même permis de suivre trois conférences sur les quinze qui étaient proposées. La nouveauté, que je n’ai malheureusement pas pu tester, était la mise en place d’ateliers pratiques, dont deux étaient animés par l’équipe de Généatech.

    Reconstituer des parcours de civils sous l’Occupation

    Cette première conférence était donnée par Stéphanie Trouillard, journaliste à France24 qui se passionne depuis plusieurs années pour l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale. Elle a publié plusieurs ouvrages sur ce sujet, et a basé son propos sur deux enquêtes qu’elle a pu mener. Cette intervention était émouvante, tout en proposant des pistes de recherches aux participants qu’elle a pu regrouper en trois points :

    1. Rechercher les descendants.
    2. Retrouver les archives. Celles-ci sont plus ou moins fournies selon les cas. Les sources vont des recherches « classiques » de l’état-civil aux fonds judiciaires, de la gendarmerie et bien entendu aux fonds spécifiques tels que le Service Historique de la Défense, le CICR ou les archives Arolsen.
    3. Interroger les derniers témoins

    Les deux histoires sont à retrouver dans toutes les bonnes librairies : Le village du silence : Agnès et Léontine, Bretagne, juillet 1944 et le sourire d’Auschwitz : L’histoire de Lisette Moru, résistante bretonne. J’en profite d’ailleurs pour vous inciter à visionner la vidéo qui a été consacré à cette dernière.

    Les archives notariales parisiennes, des ressources si précieuses pour la généalogie

    Cette intervention était réalisée par Romain Le Gendre, archiviste, conservateur du patrimoine aux Archives nationales, où il dirige le Département du Minutier Central. Il sait donc, de quoi il parle !

    La première partie de l’intervention pouvait concerner tous les participants, qu’ils aient des recherches parisiennes ou non. La seconde partie était plus spécifique avec une présentation en direct des sites pour trouver les fameuses archives, ou tout du moins les cotes pour une consultation ultérieure.

    Écrire à partir d’une photo de famille

    J’avais adoré la conférence qui avait été donnée l’an dernier par Irène Frain, je ne pouvais donc pas louper cette seconde venue sur le thème de l’écriture autour des photos de famille. La romancière a partagé avec son auditoire des archives personnelles, photos mais aussi divers actes, avec quelques pistes pour jouer les détectives puis comment écrire à partir de ces photos. C’était une nouvelle fois très inspirant.

    Et comme chaque année j’ai pu croiser des amis généalogistes, blogueurs ou non, même si cette fois-ci je n’ai pas pu participer au repas.

    Le point négatif de cette journée, c’est que ma liste d’ouvrages à lire va encore augmenter !

    Si vous avez participé à ce salon, ou un autre, n’hésitez pas à laisser un commentaire !

  • Dans les archives,  Généathème

    Diablotins et contrats de mariage

    Les généalogistes sont invités ce mois-ci à partager leurs découvertes insolites dans les registres. Des actes peu communs j’en ai rencontré, comme le rachat de chemins devenus inutilisables suite à la construction du canal latéral à la Loire.

    Mais cette fois-ci j’ai choisi une découverte faite dans les archives en ligne, en parcourant les tables de contrats de mariage qui venaient d’être mis en ligne par les archives du Cher. Le registre du bureau de Sancerre pour la période 1810-février 1818 m’a tout de suite attiré l’œil.

    Car sur le recto se trouvait un petit dessin… et en me rendant sur la dernière vue, il y en a également sur le verso !

    Couverture de la table des contrats de mariage du bureau de Sancerre pour la période 1810-février 1818 – 1Q 1643

    Le préposé à l’enregistrement des contrats trouvait-il l’exercice ennuyeux ? Aurait-il préféré être un artiste ? Avait-il un message à faire passer en associant des diablotins aux mariages ?

    Sur le recto se trouve un personnage mi homme mi démon qui semble bien pensif. A côté une apparition… En-dessous l’on peut lire Mariage puis Mr Delorme. Point de contrat de mariage avec ce patronyme ; le dénommé DELORME serait-il notre artiste ? On distingue aussi très nettement le prénom Emile sur la droite. Mais les premières recherches dans les bases de données ne m’ont pas permis de trouver d’Emile DELORME dans le département du Cher à cette époque.

    Au verso un autre portrait de diablotin avec cette fois-ci le prénom Constance. Fut-il amoureux ? Éconduit ?

    On peut lire en-dessous uis par le ???. Et enfin une esquisse d’animal sur la gauche : un chat ? un lion ?

    Si jamais il vous prends l’envie d’enquêter et que vous découvrez le fin mot de l’histoire, n’hésitez pas à me laisser un commentaire.

    Tables de mariages de l'enregistrement 1Q 1643-Sancerre-1810-février 1818 - Lien
  • Considérations généalogiques,  Généathème

    Préparer une visite aux archives et traiter les données

    La conjonction d’une récente visite dans des archives que je ne connaissais pas et le généathème « rendons-nous aux archives » m’a fait rédiger cet article, qui pourra je l’espère aider les généalogistes novices dans la préparation de leur visite aux archives… jusqu’à ce que les actes trouvés soient sauvegardés !

    Choisir le dépôt d’archives

    Le préalable à tout le reste est d’abord d’avoir choisi le lieu de ses recherches. Et ce choix est plus simple à faire lorsque l’on tient un journal de recherches comportant une colonne avec la liste des dépôts d’archive à consulter.

    Service d’archivesNombre de lignes dans mon journal
    Archives départementales du Cher202
    Archives départementales du Loiret6
    Archives départementales de Paris6
    Archives départementales de la Nièvre2
    Service Historique de la Défense1
    Dans mon cas, le choix est simple à faire !

    Préparer sa venue

    Renseignements sur le service d’archives

    Maintenant que le service d’archives est choisi, il va falloir se renseigner sur des détails très pratico-pratiques :

    • Dates et horaires d’ouverture (attention aux vacances !)
    • Horaires des levées
    • Adresse et accès : transports en commun, présence d’un parking, où manger le midi ? …
    • Nombre de documents communicables par journée ou demi-journée
    • Pièces demandées pour l’établissement de la carte de lecteur

    La liste des recherches

    Une fois ces détails pratiques validés, il va falloir sélectionner les recherches à faire ; c’est là où le nombre de documents communicables est important ! C’est à cette étape qu’avoir un journal de recherches sous forme informatique est utile : il suffit de choisir la colonne qui mentionne le dépôt d’archives, puis sélectionner les recherches qui sont encore à faire !

    Vous pouvez revoir ma vidéo sur le journal de recherches.

    Une étape intermédiaire, si vous ne le faites pas au fur et à mesure, est de préparer ses cotes et vérifier si les fonds ont été versés (pour les recherches chez les notaires par exemple). L’idéal est de disposer d’au moins quelques cotes que l’on commande en arrivant, ce qui laisse ensuite le temps de consulter les inventaires / catalogues durant les moments d’attente.

    Lorsque j’ai sélectionné mes actes à chercher, j’imprime généralement ma liste. Ce n’est pas obligatoire, mais cette étape sur papier est assez pratique le jour J.

    Vérifications la veille

    La veille du déplacement il peut être opportun de se faire confirmer que les archives sont bien ouvertes, sur le site ET les réseaux sociaux.

    Je vérifie ensuite la liste de ce qui est nécessaire d’apporter :

    • Un crayon de papier
    • Mon carnet et quelques feuilles volantes
    • Des pièces de monnaie pour le casier (2€ pour les archives du Cher par exemple)
    • Ma carte de lecteur et pièce d’identité
    • Mon ordinateur (chargé) et son chargeur
    • Mon téléphone – il me fait office d’appareil photo. Je fais en sorte qu’il soit chargé et j’emporte un câble qui me servira à transférer les photos et ou à charger. Si vous avez un appareil photo, pensez à la batterie et à faire de la place sur la carte SD !

    Il faut ensuite bien dormir pour avoir les idées claires 😉

    Jour J

    Le jour J est arrivé ! Au moment de partir un petit conseil : évitez de trop vous charger, car la place dans le casier n’est pas extensible.

    Lors d’une première visite, prenez en compte le temps qui sera nécessaire pour faire la carte de lecteur. Il faut remplir un dossier, que la personne rentre les informations dans leur base de données, et vous ne serez peut-être pas seul ! Je pense qu’il est sage de prendre en compte 15 à 30 minutes. Et même lorsque ce n’est pas une première visite, certaines archives demandent de revalider sa carte chaque année.

    Vous pouvez maintenant déposer vos affaires dans un casier (manteau, sacs…) et ne garder que le nécessaire : ordinateur, carnet, feuille avec les actes à chercher, crayon de papier, téléphone (et son câble), clé du casier.

    Il va maintenant falloir vous faire expliquer le fonctionnement de la salle : comment commander les documents ? Où les récupérer ? Où sont les catalogues d’inventaires ?

    Et ensuite, c’est parti pour la première commande ! C’est ici que se trouver l’intérêt d’avoir apporté la liste de côtes imprimée : il n’y a qu’à saisir et cocher au fur et à mesure au crayon de papier ce qui a été commandé.

    Et en attendant la première commande, d’aller chercher les dernières cotes manquantes et les noter sur ladite feuille.

    Les documents sont arrivés ! A vous de voir si l’un d’entre eux doit être lu avant les autres. Une fois le document choisi, la première chose à faire est de prendre en photo le fantôme, qui ensuite accompagnera les prises de vues.

    A cette étape j’ouvre mon carnet, je note la côte et ce que je trouve. Je fais une lecture en diagonale des documents, notamment pour voir s’il est fait mention d’un autre acte à chercher. Et c’est généralement là où cela peut se gâter en ajoutant des côtes supplémentaires.

    Et ainsi de suite jusqu’à la fin de la séance de recherches.

    Je ne vous ai pas parlé de l’ordinateur, dont l’utilisation est en fait assez limitée. Je l’utilise notamment lorsque je dépouille les liasses de notaire ou que je tourne les pages d’un registre de mutations après décès : il me permet de vérifier si une personne rencontrée dans ces documents fait bien partie de mon arbre. C’est comme cela que je récupère souvent des actes pour les collatéraux.

    A la maison

    La visite aux archives n’est pas tout à fait terminée, car tant que les photographies ne sont pas enregistrées, c’est comme si rien n’avait été fait !

    • Je fais une copie de toutes les vues sur mon disque dur
    • Je regroupe les prises de vue par dossier, qui est ensuite sauvegardé
    • Je mets à jour mon journal de recherche, le statut passe de « à rechercher » à « sauvegardé, à traiter »
    • Je mets également à jour mon logiciel de généalogie, en créant un événement dans lequel je précise également « à traiter »

    Vous pouvez revoir ma vidéo sur « sauvegarder sa généalogie ».

  • Berry,  Dans les archives,  Mes recherches

    Mariage de cousins germains (et plus…)

    De nouveau des découvertes (en deux temps) au détour des archives.

    Les parents de Marguerite étaient… cousins germain

    Les surprises se situent dans la lignée de Valérie GODON, née de père inconnu. Mais cette fois c’est sa grand mère, Marguerite NEHOU qui m’intéresse. Celle-ci s’est mariée avec Pierre GODON le 13 juin 1809, à Subligny (18). Il est précisé que Marguerite NEHOU est veuve de Marc LEBEAU. Je cherche donc cet acte, jusque là rien de plus normal.

    Je découvre l’acte de mariage en date du 28 pluviose an III (16 février 1795). Marc LEBEAU est fils de François LEBEAU et Marie NEHOU. Marguerite NEHOU, âgée de 14 ans, est fille de Jean NEHOU et Marguerite LEBEAU.

    Je trouve étrange ce « croisement » des noms de familles ! En remontant d’une génération, je découvre qu’en fait les époux sont cousins germains : leurs parents François et Marguerite LEBEAU sont les enfants de  François LEBEAU et Marie TURPIN ; Marie et Jean, Pierre NEHOU sont les enfants de Silvain NEHOU et Marie JULIEN.

    Autre fait pour le moins étonnant, les deux couples se sont mariés … le même jour ! Le 19 novembre 1771 à Subligny. On avait dû faire au mieux pour éviter les dépenses de la célébration, et accessoirement garder le patrimoine en famille !

    L’occasion également de découvrir qu’il est bien difficile de réaliser un arbre affichant de tels liens avec la plupart des logiciels de généalogie.

    Un second mariage avec le frère de son beau-frère

    Les découvertes ne s’arrêtent pas là. Le mariage de Marguerite avec Marc LEBEAU eu lieu en même que celui de Françoise LEBEAU, soeur de Marc, avec un certain Germain GODON.

    Le mariage de Marguerite et Marc ne dura que dix ans, de cette union ne naîtra aucun enfant. Pour son second mariage, le choix s’est porté sur Pierre GODON… le frère de Germain !

    Les familles restèrent très proches, puisque l’on retrouve encore des LEBEAU par la suite : déclaration du décès de Marguerite, mariages avec ses enfants. J’avais d’ailleurs écrit un article pour les deux cents ans du décès de Marguerite.

    Cet article initialement publié le 24 décembre 2012 a été mis à jour le 11 février 2024

  • Mes ancêtres

    Destins croisés de Jean LAUGERAT et Elisabeth MALLET

    Elisabeth MALLET voit le jour le 16 frimaire an X à 11 heures, au village de Montigny (18). Elle est la fille de Marc MALLET, laboureur, et Marie…MALLET. S’il faisait sans doute frais le jour de sa naissance, l’été est bien là sept mois plus tard lorsque nait son futur époux Jean LAUGERAT le 17 messidor an X à Rians, à 2h du matin. Il est le fils de François LAUGERAT, manœuvre, et d’Anne GRASSOREILLE ; sans doute le patronyme le plus étonnant de l’arbre de mes filles !

    Le grand jour est arrivé

    Le mariage entre Jean et Elisabeth se tient le 4 février 1824 à Rians. Pour notre couple d’origine modeste, il n’y aura pas de contrat de mariage. Les publications précédant l’union ont bien été faites à Rians, mais également à Nohant-en-Goût, une commune assez éloignée où l’un des époux devait sans doute travailler. Il est probable que ce soit Jean, qui est désigné comme domestique sur l’acte de mariage.

    Une toute nouvelle famille

    Elisabeth et Jean partent alors vivre à Rians, où viendront au monde leurs enfants.

    Leur premier enfant naît le 29 novembre 1827 : il s’agit de Catherine, qui est l’aïeule de mon mari (sosa 43). Quatre an plus tard, le 21 mars 1831, Pierre les rejoint. Puis c’est au tour de Marie le 15 octobre 1833, et enfin François le 29 janvier 1837.

    Quatre enfants, c’est assez peu pour l’époque ! Si notre famille vécut à Rians, elle déménagea ensuite à Aubinges, où Jean deviendra bûcheron.

    Nous y retrouvons Catherine en 1853 pour son mariage avec Claude PIZON. Malgré le fait qu’il soit boiteux de la jambe gauche, il devait avoir d’autres qualités ! Lors du mariage il était tisserand, mais il fut également coquetier.

    Puis vient le tour de la deuxième fille de la famille de se marier. Les noces se tiennent à Ménetou-Salon en novembre 1856 ; Marie épouse Claude LENOIR, avec lequel elle ira s’établir à la Chapelotte. Notre couple ne donnera malheureusement pas de petits-enfants à Elisabeth et Jean, car Marie décède moins d’un an après le mariage, en septembre 1857.

    Lors du recensement de 1861, seul François vit encore avec ses parents. Mais Pierre ne devait pas vivre très loin, puisqu’il décède à Aubinges le 19 janvier 1862, à l’âge de 30 ans. Son beau-frère Claude PIZON fut d’ailleurs l’un des témoins.

    Une période sombre

    Viennent ensuite des mois éprouvants pour la famille… Elisabeth décède le 29 mars 1870 à midi, à l’âge de 71 ans. Son fils François, qui est également devenu bûcheron, déclarera le décès. Il était toujours célibataire, vivant chez ses parents. Quelques mois plus tard la guerre franco-allemande éclate. Étant célibataire et en âge de se battre, François rejoindra la garde nationale mobilisée du Cher, le 1er bataillon. Il décède le 6 janvier 1871 au 4 rue de Chappe à Bourges. Aucun indice sur son acte de décès ne permet de savoir si sa mort est liée à la guerre.

    Jean ou Nicolas ?

    L’acte de décès de Jean ne figure pas dans les registres… ou plutôt l’officier d’état civil pour une raison inconnue l’a nommé Nicolas ! Bien que les parents ne soient pas les mêmes, un déclarant est Claude PIZON et il est bien indiqué veuf d’Elisabeth MALLLET. L’âge correspond … pour moi il s’agit bien de la personne décédée le 30 avril 1885 à 22h, à l’âge de 82 ans. Bien qu’il soit noté rentier dans son acte de décès et dans les tables de successions et d’absence, un certificat d’indigence lui a été accordé.

    Acte de décès de Nicolas, Jean (?) LAUGERAT – Archives du Cher – Etat civil d’Aubinges – 3E 4843
  • Mes ancêtres

    Mauvais garçons

    Le point de départ de cet article, dont la première version date de 2016, fut la mise en ligne d’une première vague de fiches matricules de 1859 à 1886 par les archives de la Nièvre.

    Si mes ancêtres ne sont pas originaires de la Nièvre, ils dépendaient malgré tout le plus souvent du bureau de recrutement de Cosne-sur-Loire. Me voici donc lancée dans la recherche des hommes de mon arbre nés entre 1839 et 1866 dans l’espoir de trouver quelques nouvelles informations sur eux.

    J’en arrive à Frédéric GUENEAU, mon sosa 24, dont je savais déjà qu’il était maçon. Je découvre sa description : un homme de 1,64m, cheveux noirs, yeux gris bleu, visage ordinaire.

    Il est appelé à activité le 10 novembre 1880 pour le 4ème régiment du Génie où il deviendra 1er canonnier conducteur. Un certificat de bonne conduite lui sera accordé. Jusque là, rien de très extraordinaire.  Mais que vois-je au pied de page ?

    « Condamné le 13 novembre 1902 par le tribunal de Sancerre à 16 francs d’amende (sursis à l’exécution) pour coups et blessures. »

    Archives départementales de la Nièvre – Bureau de Cosne, classe 1879 – 1R 69

    Moi qui cherchais un peu de piment dans ma généalogie, me voilà servie !

    Mais cette condamnation ne fut pas son premier coup d’éclat. La presse nous apprend qu’il devait être d’un naturel bagarreur, puisqu’en octobre 1904 une partie de carte avec son employé dégénéra en coups, et qu’en mai 1907 il prit pour cible deux hommes qu’il accusa d’avoir abimé son tandem.

    Je ne m’arrête pas là, voulant retrouver la trace de ses frères. J’avais noté la naissance de René GUENEAU en 1862. Je pars donc à sa recherche. Je découvre qu’il est maçon comme son frère. Il est dispensé de service militaire car Frédéric est déjà au service. Il a ensuite quitté le Berry et fera parler de lui dans le département de la Seine.

    Il est tour à tour condamné :

    • Le 24 août 1885 par le tribunal correctionnel de la Seine à 15 jours de prison pour coups et blessures et outrages à agents.
    • Le 9 février 1877 (plutôt 1887 ?) à un mois de prison pour vol à Marseille.
    • Le 29 février 1888 par le tribunal de Gien à 15 jours de prison pour vagabondage.
    • Le 3 avril 1890 à 3 mois de prison pour vol par le tribunal correctionnel de la Seine.

    Il est à peine sorti de prison qu’il refait parler de lui en ne répondant pas à la convocation pour la première période d’activité de réserviste en août 1890.

    Depuis la première publication de cet article, mes recherches sur René ont avancé grâce aux bénévoles, qui m’ont transmis les informations disponibles sur les condamnations de Gien et de Marseille. Il ne me reste maintenant plus qu’à aller à Paris !

    Article initialement publié le 20 octobre 2016, mis à jour le 28 janvier 2024

  • Mes ancêtres

    A la rencontre de Jean Baptiste DEZAT

    Pour ce premier généanniversaire de l’année 2024, je vous propose de partir à la rencontre Jean Bapstiste DEZAT. Assez étonnamment, bien que je porte ce même patronyme, Jean Baptiste ne figure pas dans ma lignée patronymique, mais est présent dans l’arbre de ma maman. Il est mon sosa 1010, vous aviez donc rencontré son père en 2020 lorsque je m’étais penchée sur mon sosa 2020.

    Jean Baptiste nait le 30 août 1749 à Sury-en-Vaux (18) de François, vigneron, et Marie DELAPORTE, originaire de la commune voisine de Sainte-Gemme.

    Dès le lendemain, il sera baptisé en l’église de Sury-en-Vaux. Son parrain est son oncle Jean Baptiste DELAPORTE, de qui il tiendra très certainement son prénom, et sa marraine une certaine Marguerite REVERDY, un patronyme très commun dans le canton.

    Le 17 décembre 1772, il épouse Marie Magdeleine FOREST, originaire comme lui de la commune de Sury-en-Vaux. De ce mariage naitrons huit enfants, dont l’aînée Magdeleine, qui est mon aïeule.

    J’apprends, au détour de l’acte de mariage de son fils Louis, qu’en 1813 il vit avec sa femme au hameau de la Vallée. Louis, le dernier enfant qui restait avec eux, prendra ensuite son envol pour fonder sa propre famille.

    Sury-en-Vaux – Hameau de la Vallée – 6Fi – Archives départementales du Cher

    C’est dans ce hameau de la Vallée que sa femme décèdera le 29 novembre 1818 à l’âge de 72 ans. Leur fils Étienne, vigneron, se rendra à la mairie déclarer le décès.

    Jean Baptiste vivra malheureusement au cours de sa vie le décès de plusieurs de ses enfants : Jean, Pierre et Jeanne qui n’étaient âgés que de quelques jours. Mais aussi le décès de Magdeleine, mon aïeule morte en couches en mettant au monde son troisième enfant, une petite fille. Mais il verra aussi la naissance du petit-fils qui portera le même patronyme « Jean Baptiste »en 1814, fils de Jean.

    Ce sera au tour de Jean Baptiste de quitter ce monde le 17 janvier 1824, mais cette fois-ci au hameau d’Orléans où vécurent plusieurs de mes ancêtres, mais de ma branche patronymique cette fois. Deux de ses fils iront déclarer le décès en mairie : Jean, vigneron à Orléans chez qui il vivait peut-être, et Louis, meunier au moulin de Panquelaine.

    Localisation des lieux cités dans l’article
  • Feuille du blog

    Rétrospective Généalogique 2023

    C’est l’un des marronniers de ce blog, chaque changement d’année est propice à faire le bilan de celle qui vient de s’écouler et se projeter dans la nouvelle année qui vient.

    Activité sur le blog

    C’est un statu quo : treize articles rédigés sur le blog, c’est le même nombre qu’en 2022. Il y en avait eu quatorze en 2021, je suis donc assez constante ! Comme l’an dernier vous pourrez retrouver dans l’infographie ci-dessous les articles de cette année classés par branche de notre arbre :

    En plus des articles qui portaient sur la vie d’ancêtres, j’en ai rédigé quelques-uns plus généraux pour aider tout à chacun dans ses recherches :

    Avancées dans mes recherches

    L’année 2023 fut une belle année de recherches avec pas moins de quatre visites aux archives départementales du Cher ! De quoi bien avancer. C’est aussi une année où j’ai pu sortir de ma zone de confort et consulter des sous-séries que je ne connaissais pas : j’ai déjà parlé de la sous-série O, mais j’ai également consulté les archives préfectorales et celles du cadastre. Cela m’a fait beaucoup d’informations à traiter, vous les découvrirez sans doute dans le blog dans les mois à venir !

    Les avancées grâce à l’entraide (et aux archivistes)

    Cette année j’ai également reçu l’aide d’autres généalogistes ou de services d’archives qui ont fait des recherches pour moi.

    Jean-Pierre, bénévole pour FranceGenWeb, m’a transmis la condamnation pour vol de René GUENEAU à Marseille. C’est le frère de mon arrière-arrière-grand-père Frédéric, qui eu également quelques démêlés avec la justice ! L’histoire du vol vaut son pesant de cacahuètes.

    Les archives de la SNCF à Béziers m’ont transmis les dossiers de Marie BALLIN et Étienne PORCHER qui furent garde-barrière dans la Somme. Étienne était le frère de mon aïeule Sidonie.

    Un autre service d’archives, cette fois-ci le SAMHA (Service des Archives Médicales Hospitalières des Armées) qui m’a transmis les informations médicales concernant mon arrière-arrière-grand-père François LINARD qui fut blessé lors de la première guerre mondiale.

    Enfin, Oriane une gentille généalogiste m’a transmis les informations dont disposaient les archives de l’APHP concernant l’hospitalisation et le décès de Camille LINARD, le frère de François dont je parlais juste avant.

    Un grand merci à eux !

    Envies 2024

    Je n’ai pas de grand projet pour 2024, simplement poursuivre mes recherches. J’ai déjà poursuivi mes recherches concernant Jean Pierre SERVEAU, vous comprendrez un jour pourquoi !

    J’espère également pouvoir rencontrer d’autres amis généalogistes, même si ma venue au salon Paris XV n’est pas du tout certaine.

    Meilleurs voeux à tous, et au plaisir de voir vos projets pour 2024 !