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T… Tutelles
Plusieurs des enfants de Jean BEAUNEZ furent concernés par une tutelle.
Les éléments en ma possession m’amènent tout d’abord au décès de Jeanne DUSSAULT le 24 septembre 1836. Il s’écoule plusieurs mois, et le 1er mars 1837 se tient un conseil de famille. Jean BEAUNEZ est tuteur légal de ses deux filles ; leur oncle Daniel DUSSAULT, meunier à Chalivoy, est désigné subrogé tuteur.
La tutelle de la plus âgée des deux sœurs (Marie Jeanne) prend rapidement fin, le 15 septembre 1837, avec l’émancipation légale lors de son mariage. Jeanne Louise attendra l’année 1848.
La liquidation de la succession de leur mère est d’ailleurs tardive, puisqu’elle survient le 27 mai 1849, dix ans après que leur père se soit remarié.
Cette liquidation permet de connaître les recettes pour chacune d’entre elles : 701,72 francs. Les dépenses apparaissent dans le compte de tutelle du 7 juin : 19,55 francs pour chacune des soeurs, dont une bonne partie vient des frais d’enregistrement.
Jean se trouve donc « reliquaire » pour chacune de ses « pupilles » de 682,17 francs. Sa fille aînée avait reçu une avance de 446 francs, il ne lui restera donc plus que 236,17 à percevoir.
L’histoire se répète malheureusement avec le décès de la troisième femme de Jean, Marie CANDRET le 7 décembre 1848. Le 26 décembre un conseil de famille se tient : Jean est de nouveau le tuteur légal, François DUSSAULT beau-frère de feue sa femme est subrogé tuteur de ses enfants. Nous retrouvons d’ailleurs François pour l’inventaire après décès qui se tient le 3 janvier.
La tutelle de Rosalie sera de courte durée, car elle épouse le 6 mars Louis LINARD.
Comme je l’ai déjà raconté, Jean sent sa fin proche et rédige son testament. Dans ses dernières volontés il souhaite que son gendre devienne tuteur de ses enfants les plus jeunes. Mais il n’est pas au courant…
Alors qu’a-t’il répondu ?
La réponse vient dans un acte du 8 mai 1864. Louis est décédé en mars, et la tutelle dont il était investi va changer de main…
Louis a visiblement accepté sa tâche, il fut tuteur de Louise et Théodore. Mais son décès change la donne… Un conseil de famille suit son décès le 17 avril, à la suite duquel Cyprien BEAUNEZ devient tuteur de son demi-frère et sa demi-sœur.
Étonnamment, les « recettes » des deux enfants ne sont pas les mêmes : 73,08 francs pour Louise, 290,74 francs pour Théodore. Alors qu’il n’y a pas de détail pour les dépenses de Louise (peut-être car elle est partie travailler ?) nous avons une liste très fournie pour Théodore :
- Chez le marchand-épicier COURTILLAIS : 1,50 francs
- Chez DESFLEURS, sabotier à Herry : 2,75 francs
- Chez PAMAIS pour un chapeau : 2 francs
- Chez DEBRET tailleur à Herry pour de nombreux vêtements : 14,50 francs
- De nouveau un passage chez le sabotier DEFLEURS : 3,10 francs
- Puis chez le tailleur DEBRET : 16 francs
- Nouvelle paire de sabots : 4,50 francs
- Un complément chez le tailleur pour : 4 francs.
- En frais de nourriture jusqu’au 24 juin, date à laquelle Théodore changera de maison : 243,48 francs.
Le détail du calcul pour les frais de nourriture Au final Théodore se retrouve donc débiteur de 1,29 francs. Mais comme Rosalie lui devait 25,05 francs suite à la succession, elle lui donnera 23,76 francs.
Inventaire après décès - Minutes de Jean-Baptiste COURSIER, notaire à Herry : 1837 ; E/23721. Compte de tutelle - Minutes de Jean-Baptiste COURSIER, notaire à Herry janvier mai 1849. Testament, compte de tutelle - Minutes de Louis COURSIER, notaire à Herry : avril-août 1859 ; E/23766. Compte de tuteur à tuteur- Minutes de Paul DUMOULIN notaire à Herry : mars-mai 1864 ; E/23782.
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S… Silvain ARDOIN et les trois bougies
Silvain ARDOIN n’a aucun lien de famille avec Jean BEAUNEZ. Pourtant nous les retrouvons le 14 mai 1859 avec Maître COURSIER, dix jours après que Jean ait dicté son testament, et le lendemain de la rédaction du cahier de charges pour la vente de ses biens.
L’objectif de ce jour est de donner mandat à Silvain ARDOIN, propriétaire demeurant à Sancergues (à plus de 8 km), de vendre soit à l’amiable soit aux enchères les lots qui ont été définis la veille. Il y a quinze lots au total, le premier est la maison de Jean située aux Chênes, les quatorze autres étant diverses parcelles situées à Herry, dont la localisation a été présentée précédemment.
Pour sa mission, Silvain ARDOIN aura pour salaire la moitié du « pot de vin » stipulé à l’article 5 du cahier des charges, soit 2,5% des ventes.
Nous retrouvons nos hommes huit jours plus tard, le 22 mai, après que la vente aux enchères ait eu lieu. Celle-ci n’a pas été très concluante. Sur les quinze lots, seuls deux ont été vendus.
Le treizième lot fut disputé : après plusieurs enchères Henri et Étienne CROCHET se sont portés acquéreurs (père et fils). Ils sont propriétaires et cultivateurs à la Grange Neuve ; ils achètent les 31 ares situés aux Hâtes pour 960 francs.
» Trois bougies s’étant éteinte sans qu’aucune nouvelle enchère n’ait été portée, Messieurs CROCHET ont été proclamés adjudicataires indivis ».
La vente du sixième lot a donné lieu à une anecdote étonnante. Cette fois, ce sont 30 ares de terres au Bourneau qui sont mis en vente. Louis BOUCHARD, garde particulier à Challivoy fait une offre au prix, pour 750 francs. Les trois bougies s’éteignent, il en devient donc acquéreur.
Vient de moment de signer ; il indique qu’il le sait. Mais finalement….
« M Bouchard ayant pris la plume et tenté de signé quoi qu’il ait déclaré qu’il le pourrait ce qui a donné lieu à la mention précédente de sa signature n’a pu tracer que les caractères imparfaits ci-dessus, et déclaré ensuite ne pouvoir signer autrement à cause d’un tremblement nerveux causé par l’âge. »
Cahier des charges, procuration, adjudication - Minutes de Louis COURSIER - Herry - AD18 : avril-août 1859 ; E/23766
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R… Rue Saint-Fulgent
Aujourd’hui, nous nous intéressons de nouveau à l’un des enfants de Jean BEAUNEZ, Jacques. Lorsque Rosalie nait en 1841, son demi-frère avait déjà déjà dix-neuf ans.
En 1856, on retrouve Jacques lors du recensement au hameau du Chêne à Herry. Il y vit avec toute sa famille; aucun commentaire le concernant. Deux an plus tard, le 6 septembre 1858, il est témoin du mariage de son frère Cyprien et de Rose DEBONDANT.
Le 3 janvier 1859 on dresse l’inventaire après décès de Marie CANDRET, mon aïeule et belle-mère de Jacques. Le notaire donne la valeur de tout ce qu’il y a dans la maison, mais note aussi toutes les dettes. Et j’ai découvert à cette occasion que Jean avait payé pour son fils Jacques des frais à l’hospice des aliénés de Bourges, pour un coût de 122 francs. Pour donner un ordre de grandeur, une génisse (vache qui n’a pas encore eu un veau) et deux porcs valaient 130 francs.
Extrait de l’inventaire après décès de Marie CANDRET – E/23765 – Archives 18 Les détails de son séjour à l’hospice des aliénés je ne les ai découverts que récemment lors d’une visite aux Archives du Cher qui détiennent les archives de l’asile de St Fulgent, qui fut remplacé à la fin du XIXème siècle par l’asile de Beauregard.
Jacques a vraisemblablement fait au moins deux séjours à l’hospice de St Fulgent, puisque dans les listes nominatives fournies tous les semestres à la préfecture il est indiqué que le préfet du Cher a ordonné son placement le 5 mars 1872 et qu’il y est entré le 11 avril 1872 avec le matricule 1388. Il souffre de « manie chronique » et selon les périodes est noté inoffensif ou dangereux. Le terme de manie chronique n’est plus utilisé aujourd’hui, sans doute une forme d’agitation ou plutôt de bipolarité. C’est en tout cas différent de l’épilepsie, de la démence ou de l’imbécilité.
Les dossiers individuels n’ont malheureusement pas été conservés pour cette période, ce qui aurait permis d’en savoir plus sur les conditions de son placement et sur son décès.
A la place de l’asile de Saint-Fulgent se tient aujourd’hui le centre d’action médico-sociale (Google street view) Jacques décède le 3 février 1879 à l’asile de Bourges, à une heure du matin. Il était alors âgé de 57 ans. Ce sont deux gardiens de l’asile qui vont déclarer le décès.
Article mis à jour le 14 décembre 2022
Acte de naissance - Herry - AD18 : 1813-1822, 3E 2005 Acte de mariage - Herry - AD18 : 1853-1862, 3E 3705 Acte de décès - Bourges - AD18 : 1879, 3E 4654 Inventaire après décès - Herry - AD18 : minutes de Louis COURSIER, E/23765 Recensement - Herry - AD18 : 1856, 27J 0082 Listes nominatives de l'asile Saint Fulgent - AD18 - 1X/368
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Q…Que cultivait Jean BEAUNEZ ?
A la suite des inventaires après décès de ses deuxième et troisième épouses, Jean accompagné du notaire de l’époque et de témoins a réalisé une estimation des récoltes. L’occasion de savoir exactement ce qu’il cultivait !
Récolte 1837
L’inventaire après le décès de Jeanne DUSSAULT a été réalisé le 22 mai 1837, l’estimation des récoltes le 23 juillet de la même année. Voici donc les cultures et les surfaces :
- Méteil (mélange de plusieurs espèces) sur 85 ares – 96,25 francs
- « Maraîche » (si j’ai bien lu, peut-être du maraîchage ?) sur 40 ares – 21 francs
- Froment sur 1,40 hectares – 261 francs
- Avoine sur 15 ares – 7,5 francs
- Pommes de terre sur 10 ares – 7,5 francs
- Pois ronds (petits pois ?) sur 60 ares, déjà récoltés. Il est indiqué 150 francs… et une somme de 700 francs supplémentaires… ça me semble beaucoup, mais c’est bien ce que l’on retrouve dans le total.
- Pois (déjà récoltés) sur 6 ares – 30 francs
- Haricots sur 12 ares – 9 francs
Pour un total de 1255,25 francs. Je comprends mieux pourquoi dans certains actes, Jean était indiqué « jardinier » ; c’est sans doute lié à la présence importante de légumes.
Récolte 1859
L’inventaire après décès de Marie CANDRET a eu lieu le 3 janvier 1859, l’estimation de récoltes le 16 juin suivant.
Ce qui est assez amusant, c’est qu’entre temps un nouveau notaire est arrivé (le fils du précédent en fait). Il précise dans l’inventaire après décès que l’estimation des récoltes n’est en fait pas très légale, et que normalement il faut compter les frais d’implantation des cultures. Mais l’estimation des récoltes étant une coutume locale, il consent à la faire.
Petit rappel de la loi - Orge, haricots, froment sur 37 ares- 35 francs
- Froment sur 22 ares – 25 francs
- Blé, haricots sur 46 ares – 50 francs
- Blé sur 92 ares – 190 francs
- Mauvaise récolte de blé sur 10 ares – 12 francs
- Excellente récolte de blé sur 20 ares – 70 francs
- Trèfle sur 52 ares – 50 francs
- Pommes de terre sur 32 ares – 38 francs
- Blé et trèfle sur 63 ares – 440 francs
- Petits pois – 50 francs
Pour un total de 660 francs.
Estimation de récoltes - Minutes de Jean-Baptiste COURSIER - Herry : 1837, E/23721 Estimation de récoltes - Minutes de Louis COURSIER - Herry : Avril-août 1859, E/23765
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P… Paulin
Encore une triste histoire aujourd’hui. Elle concerne Paulin, le jeune frère d’Alice.
Il n’aura eu qu’une coutre vie, ça je le savais déjà car j’ai trouvé son acte de décès alors qu’il n’avait que 4 ans. Puis j’ai trouvé la raison dans les journaux de l’époque…
Le 9 novembre 1893, Jean-Baptiste LINARD et sa femme s’absentent de leur maison à Récy, et laissent le petit Paulin seul. Il cherche de quoi jouer, et prend alors une bouteille d’essence, apparemment placée sur la cheminée. L’essence se répand, et bientôt ses vêtements s’enflamment.
Il sort dans la cour en criant, alertant des voisins. Ceux-ci parviennent à éteindre le début d’incendie, mais lorsqu’ils arrivent à débarrasser Paulin de ses vêtements, il est déjà « atrocement brûlé ». Il succombe plusieurs heures plus tard « dans d’horribles souffrances ».
Un journaliste de conclure après cette triste description : les dégâts matériels s’élèvent à 80 francs.
Acte de naissance - Vinon - AD18 : 1883-1892, 3E 5321 Acte de décès - Vinon - AD18 : 1893-1902, 3E 5771 La Démocratie du Cher, 17 décembre 1893 L'indépendant du Cher, 19 décembre 1893
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O… Où se situent les terres de Jean BEAUNEZ ?
Lorsque j’ai lu le cahier des charges pour la vente des terres de Jean BEAUNEZ, la tentation était grande en voyant cette liste de lieux-dits d’essayer de localiser les parcelles !
N’ayant pas pu consulter le cadastre aux archives, par manque de temps et à cause des fermetures, j’ai utilisé les plans du cadastre disponibles en ligne. La carte date de 1829, le cahier des charges de 1859. Il me manque un quart des surfaces que je n’ai pas su localiser, ce n’est déjà pas si mal !
Extrait du tableau d’assemblage du cadastre – Herry – AD18 – 3P 2549/01 Extrait de la section C1 de Champalay – Herry – AD18 – 3P 2549/14 La parcelle la plus au Nord correspond à trois petits ares de vigne situés à Champalay ; les parcelles sont reconnaissables par leur petite taille, et la forme allongée. J’ai bien le nom des propriétaires qui jouxtent la parcelle, mais cela ne m’est pas d’une grande utilité ! On ne trouve plus aucune trace de ce passé viticole aujourd’hui…
Extrait de la section D1 de la Prée- Herry – AD18 – 3P 2549/17 Si l’on se rapproche du hameau du Chêne, mais de l’autre côté du canal, on trouve 30 ares aux Bourneaux. Avec ces cartes il faut toujours faire attention, car le Nord n’est pas forcément en haut de la page ! De la même manière j’ai le nom des propriétaires qui se trouvent autour ; je sais donc que la parcelle ne se trouve pas à proximité d’un chemin…
Extrait de la section A4 des Buteaux- Herry – AD18 – 3P 2549/05 La parcelle suivante est située aux Hâtes. Deux zones assez proches portent le même nom… Je sais que la parcelle est bordée au couchant par la rue ; ce qui me fait penser qu’il s’agirait du point le plus proche du Chêne (en vert), Les Hâtes situées plus au Nord à proximité de la Prée étant bordées par le canal à l’Ouest.
Extrait de la section A5 des Buteaux- Herry – AD18 – 3P 2549/06 Enfin, de nombreuses parcelles sont logiquement situées autour du hameau du Chêne, où a vécu Jean. On retrouve les Ouches, les Grandes Ouches, l’Ouche de derrière, le Champ Luherne et le Champ Brouet.
Aujourd’hui j’ai cherché la localisation, bientôt je vous présenterai ce qui y était cultivé…
Minutes de Louis COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : testament ; partage testamentaire, avril-août 1859 E/23766 Plans du cadastre d'Herry - AD18 : Tableau d'assemblage, 3P 2549/01 ; section A4 des Buteaux,3P 2549/05 ; section A5 des Buteaux,3P 2549/06 ; section C1 de Champalay, 3P 2549/14 ; section D1 de la Prée, 3P 2549/17
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N… Neurasthénique
Dans cet article, nous allons nous intéresser à quelques enfants de Rosalie.
Louise « Célestine » PERROY, née en 1871, épouse François Jean Benoît JALLET en 1893. Elle est âgée de 22 ans, il est de 4 ans son aîné et domestique à l’époque. Ils auront deux enfants en 1894 et 1895. Puis Célestine décède en 1900 à l’âge de 29 ans.
François Jean Benoît décide de se remarier après un peu plus d’un an de veuvage. Le 19 mai 1901 il épouse… sa belle-soeur Françoise Rosalie PERROY.
Ils auront au moins quatre enfants ensemble. François Jean Benoît a dû partir en premier car Françoise Rosalie est veuve lors de son décès. Ce dernier a été rapporté le 19 juin 1919 dans les journaux.
La dépêche du Berry – 19 juin 1919 Fait étonnant, mon aïeul Louis LINARD, son demi-frère, s’est également suicidé par noyade en 1936. Y aurait-il une influence génétique ?
Autre similarité entre frère et sœurs : après la décès de Julien Henri PERROY au tout début de la guerre de 1914, sa veuve s’est remariée avec son beau-frère Jacques Jules. Ils auront attendu la fin de la guerre et l’année 1920 pour ce faire…
Actes de naissance et de mariage - Feux - AD18 : 1893-1902 ; 3E 5496 - 1903-1912 ; 3E 6269 La dépêche du Berry - Retronews : 19 juin 1919
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M… Mariages de Rosalie BEAUNEZ
Le 20 février 1859, Rosalie rencontre son futur époux Louis LINARD chez Maître COURSIER ; c’est le deuxième contrat de mariage rédigé en un mois. Elle est toujours âgée de 17 ans, Louis en a 24.
Si la dot de Rosalie n’est toujours pas estimée, la liquidation de la succession de sa mère n’étant pas faite, Louis apporte une dot bien plus conséquente que François BALUT : 200 francs d’argent comptant, 100 francs en meubles et objets mobiliers et surtout 1650,50 francs en obligations et quittances diverses. Soit au total 1956,50 francs.
Vient également la description du préciput : 1. les habits et linge à son usage personnel, 2. un lit garni de tous ses accessoires, 3. une pièce de meubles au choix.
Pour la signature de ce contrat, outre la mère du futur époux et le père de la future épouse, sont présents Jacques LINARD, oncle de Louis, son frère Jean, et du côté de Rosalie son beau-frère Antoine LEFAUX et son oncle François DUSSAULT (également son subrogé tuteur).
Le mariage est célébré le 6 mars à 17h en la commune d’Herry. Comme je l’avais raconté précédemment, Louis a un certificat d’exemption du service militaire pour atrophie du bras droit. Les témoins du côté du marié sont son frère Jean LINARD, un ami Genefort DEBRET, et pour Rosalie son frère Cyprien BEAUNEZ et son oncle François DUSSAULT.
Neuf mois tout pile après son mariage, Rosalie met au monde Louis, mon aïeul, puis Jean-Baptiste un peu moins de deux ans plus tard.
Louis LINARD décède en 1864 à l’âge de 30 ans ; son inventaire après décès précise qu’il souffrait d’une longue maladie.
Le 15 janvier 1865, Rosalie alors veuve et mère de deux garçons de 4 et 3 ans, se présente chez le successeur de Maître COURSER, maître DUMOULIN. Un nouveau mariage est prévu, cette fois-ci avec Louis PERROY. Il est âgé de 30 ans, elle en 24.
Rosalie apporte une confortable dot : 2600 francs, ses meubles et les habits de son défunt époux pour 650 francs, soit un total de 3250 francs.
Son futur mari apporte 1000 francs (plus que François, moins que Louis).
De nouveau la description du préciput : 1. le meilleur lit de la maison avec quatre draps, 2. un meuble à son choix, 3. les habits, linges et hardes à son usage personnel.
Le mariage est célébré le 23 janvier à 10 heures. Les témoins du côté de Rosalie sont son frère Cyprien, et son oncle Louis RABOIN. J’apprends à cette occasion qu’il est son parrain !
Pour la première Rosalie signe. Elle est d’ailleurs la seule ce jour-là. Elle a dû s’entraîner (mais l’orthographe de son nom n’est pas tout à fait exacte). AD18 – 3E 4039 De cette union, j’ai trouvé au moins dix enfants :
- 1865 : François Moïse
- 1867 : Théodule
- 1869 : Jean Baptiste
- 1871 : Louise Célestine
- 1874 : Marie Louise
- 1876 : Françoise Rosalie
- 1878 : Marie Rosalie
- 1879 : Louis Camille
- 1882 : Julien Henri
- 1886 : Jacques Jules
Entre la naissance de Théodule et celle de Jean Baptiste, la famille déménage de Herry à Feux, une commune voisine. C’est dans cette commune que Rosalie finira sa vie. Elle décède le 20 juillet 1910 à l’âge de 68 ans, trois ans après son époux Louis PERROY.
Minutes de Louis COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : contrat de mariage 1859 - E/23765 Publications de mariage - Château-sur-Allier - AD03 : 1833-1862 ; 2 Mi EC 56 4 Actes de mariage - Herry - AD18 : 1853-1862, 3E 3705 ; 1863-1872, 3E 4039 Minutes de Paul DUMOULIN - Étude d'Herry - AD18 : contrat de mariage janvier-avril 1865- E/23785 Actes de naissance - Herry - AD18 : 1853-1862, 3E 3704 ; 1863-1872, 3E 4038 ;
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L… Le mariage fantôme de Rosalie BEAUNEZ
Marie CANDRET, mère de Rosalie est décédée le 8 décembre 1858. Était-elle encore encore en vie lorsque la perspective d’un mariage commençait à être évoquée ?
Le 25 janvier 1859, Rosalie (alors âgée de 17 ans) se rend avec son père chez Maître COURSIER pour rédiger le contrat de mariage. Son futur époux François BALUT, âgé de 27 ans, est présent. Il réside à Herry « de droit », mais de fait en la commune de Château-sur-Allier où il y est domestique, au hameau de Ponçu. Le père de François est décédé, mais sa mère Rose BONNARD est présente.
François apporte comme dot la somme de 900 francs ; 50 francs viennent de la succession de son père, le reste étant « le fruit de ses gains et économies ».
Du côté de Rosalie, elle apporte les droits immobiliers de la succession de la sa mère qui n’est pas encore chiffrée, car pas encore liquidée.
Dans les autres éléments du contrat, le fameux préciput (ce qui reste à l’époux survivant après le décès du conjoint) : 1. les habits et linge à son usage personnel, 2. un lit garni de trois de ses accessoires, 3. une pièce de meuble au choix.
Si la date du mariage n’est pas précisée, il est indiqué que la célébration aura lieu « incessamment » en la commune d’Herry.
Les archives de l’Allier ont mis en ligne les publications de mariage en plus de l’état civil. J’ai pu ainsi retrouver la trace des publication de mariage à Château-sur-Allier les 30 janvier et 6 février 1859.
Nous retrouvons Rosalie le 20 février, non pas pour le mariage, mais pour signer un contrat de mariage avec Louis LINARD mon aïeul… Que s’est-il passé durant ces deux semaines ???
Je sais que la dot de mon aïeul était plus importante… Serait-ce la seule raison ?
François BALUT épousera finalement Madeleine CHARLES à Herry le 25 septembre 1859. Il a alors quitté la commune de Château-sur-Allier pour s’établir à Herry. Pas de trace d’une reconnaissance d’enfant, ce qui aurait également pu expliquer le revirement de situation.
Minutes de Louis COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : contrat de mariage 1859 - E/23765 Publications de mariage - Château-sur-Allier - AD03 : 1833-1862 ; 2 Mi EC 56 4 Acte de mariage - Herry - AD18 : 1853-1862 ; 3E 3705
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K… Kilomètres
Revenons-en un petit moment à Jean BEAUNEZ. Nous avons parlé directement de son premier mariage… sans avoir parlé de son village d’origine.
Jean BEAUNEZ est originaire de Préporché, commune du Morvan, où l’on trouve le hameau … des Beaunés ! Peut-être est-ce l’origine du patronyme ?
Carte de Cassini – Le hameau des Beaunés, au nord du bourg de Préporché Préporché est distant de 75 km à vol d’oiseau de Herry, où Jean vivra par la suite.
Mais j’ai découvert tout récemment qu’il ne fut pas le seul de la fratrie à émigrer dans le Berry. Sa sœur Jeanne BEAUNEZ, sept ans plus âgée que lui, s’est mariée à Mornay-Berry, une commune située à 20 kilomètres d’Herry. Chose étonnante, Jeanne se marie le 28 août 1832, à l’âge de 50 ans. Son époux Jean GAJAT est âgé de 65 ans. Si l’acte précise bien que l’époux est veuf, rien n’est dit pour la mariée.
Accolé à l’acte de mariage se trouve le consentement de Jeanne MILLARY, mère de Jean et Jeanne BEAUNEZ, qui est veuve en 1832. Elle approuve le mariage, et charge un propriétaire de Ménetou-Couture (commune voisine de Mornay-Berry) d’être mandataire et « réciter » ce consentement. Il sera en effet l’un des témoins du mariage.
Son frère Jean BEAUNEZ ne fait pas partie des témoins signataires.
Ce mariage durera onze ans ; Jeanne décède le 20 mai 1844 à l’âge de 61 ans.
Acte de mariage - Mornay-Berry - AD18 : 1820-1832 ; 3E 1804