Dans les archives

  • Dans les archives,  Généathème,  Mes ancêtres

    Dispense de consanguinité, avoir le droit de se marier

    La dispense de consanguinité, qu’est-ce que c’est ?

    L’Eglise était jadis plus stricte qu’aujourd’hui : ainsi, on ne pouvait théoriquement pas se marier entre cousins (quatrième degré canonique), entre parents par alliance ou  bien entre affins (parenté spirituelle, par exemple une filleule et son parrain).

    La dispense de consanguinité est l’accord donné pour un mariage qui correspond à l’un des cas expliqué ci-dessus. Elle était accordée soit par un évêque ou bien par le pape lui-même pour les dispenses du deuxième degré. Moyennant finance tout de même…
    Un dossier de dispense complet comporte :

     

    – la « supplique » ou la demande du curé des futurs époux. En plus d’informations sur les époux, il comprend le degré d’empêchement ainsi qu’un tableau de cousinage menant à l’ancêtre commun : la généalogie avant l’heure ;
    – l’enquête comporte les témoignages des futurs époux, de deux témoins de la famille et de deux
    témoins pris en dehors de la famille ;
    – l’accord de l’évêque.

     

     

    Un petit rappel des degrés de consanguinité en droit canonique

     

    Des exemples dans mon arbre

     Une bonne partie de mes ancêtres provenant du même secteur, un mariage entre cousins pouvait se produire assez régulièrement. Un généalogiste amateur, Patrice Bizet, a réalisé un travail colossal en dépouillant les archives de consanguinité de Sury-en-Vaux et Verdigny entre 1649 et 1792. Cela m’a parfois permis de débloquer certaines situations.

    La dispense la plus ancienne concerne le couple Annet DEZAT et Jehanne PREDON, mes sosa 2048 et 2049.

    Ils ont obtenus une dispense de l’empêchement du trois au quatrième degré de consanguinité le 6 mai 1649. Ils ont obtenu une bulle de dispense de consanguinité du pape Innocent X le 9 février 1648. L’enquête a été réalisée le 30 mars 1649 par François POIRIER, curé de Sury-en-Vaux.  Les témoins étaient Simon GRANGIER, vigneron, Antoine CHERRIER, vigneron et François GIRARD laboureur, tous les trois résidant à Sury-en-Vaux.
    Une autre dispense en date du 2 janvier 1693  concerne  le couple Louis REVERDY et Anne NEPVEU mes sosa 1122 et 1123.

    Ce qui est intéressant, c’est que l’on peut en savoir un peu plus sur ces ancêtres, à une époque où l’on retrouve peu d’informations dans les registres paroissiaux. Ainsi on apprend que ce sont de pauvres habitants de la paroisse de Sury-en-Vaux. Pourtant le père de la mariée était notaire et procureur lors de son décès…

    Dans un prochain article je vous présenterai  le cas de Perrette BEAUVOIS, mariée deux fois avec deux dispenses bien différentes.

    Et vous, avez-vous déjà rencontré ces dispenses pour vos ancêtres ?

  • Dans les archives,  Mes ancêtres

    De nouveau un enfant naturel

    La mise en ligne des archives du Cher a permis la résolution d’une première énigme. Elle n’était pas si compliquée, mais avec le peu de temps dont je dispose pour consulter les archives, j’avais laissé cette épine de côté.

    J’ai découvert il y a quelques temps un deuxième enfant « naturel » dans mon arbre. Fait étrange, cette branche se situe côte à côte avec celle d’un autre enfant né de père inconnu auquel j’avais déjà consacré un article, Jacques CHAMPION.

    Cette fois-ci, c’est ma SOSA 55 Valérie GODON, mariée à Jean-Baptiste BEUCHON le 30 avril 1878 à Subligny. C’est dans cet acte de mariage que j’ai découvert la mention « Fille majeure et naturelle non reconnue de père inconnu », fille d’Agathe GODON sans profession.
    Sans acte de mariage, il est souvent plus difficile d’avoir avec certitude des informations sur la branche maternelle.

    Exploiter l’acte de mariage de Valérie

    L’acte de mariage me donne de nombreux indices :
    – la référence à l’acte de naissance de Valérie y figure, il me sera donc facile de le retrouver ultérieurement
    – les témoins de la mariée sont deux cousins Louis et Jean Barnabé LEBEAU âgés de 33 et 36 ans, demeurant à Subligny
    – concernant la mère de la mariée, j’ai la mention de son prénom, sa profession et je sais qu’elle était en vie en 1878.

    La seule solution maintenant, trouver l’acte de décès d’Agathe GODON.

    Chercher des indices dans l’acte de décès d’Agathe

    Je découvre dans les tables décennales de Subligny une seule correspondance mais approximative : l’acte de décès de Marie Agathe GODON le 15 février 1882. Aucune trace dans cet acte d’une Valérie GODON ni de son mari. J’y apprends néanmoins :
    – que Marie Agathe GODON est célibataire et sans profession, ce qui concorde avec l’acte de mariage.
    – un témoin du décès est Louis LEBEAU, neveu de la décédée âgé de 36 an, certainement le même témoin que pour le mariage de Valérie
    – ses parents sont Pierre GODON en son vivant cultivateur à Subligny et Marguerite NEHOU ménagère.

    Les indices semblent concorder, mais tout de même cette différence de prénom me gène.

    Je pars donc à la recherche de l’acte de naissance de Valérie GODON mentionné dans l’acte de mariage.

    Chercher des indices dans l’acte de naissance d’Agathe

    Je retrouve très facilement son acte de naissance en date du 7 juillet 1842 à Subligny. Sans surprise, elle est née de « sieur inconnu » et de Agathe GODON, filleuse. J’y découvre un indice qui me permet de dissiper le doute, le déclarant est Pierre GODON âgé de 65 ans, propriétaire qui me semble bien être le père de notre fameuse Agathe Marie GODON.

    Et voilà, il ne me reste plus qu’à remonter cette branche !

    Mise à jour du 17/12/2023 : en dix ans j’en ai appris beaucoup plus sur la vie d’Agathe qui souffrait malheureusement d’un handicap. Vous pouvez lire cet article.

     

  • Berry,  Dans les archives,  Mes ancêtres,  Vieux métiers

    Louis Augustin Raimbault, charron

    C’est lors de la découverte de cette branche que j’ai rencontré pour la première fois le métier de charron.

    Encyclopédie méthodique. Arts et métiers mécaniques. Tome 1 / , [par Jacques Lacombe]
    Encyclopédie méthodique. Arts et métiers mécaniques. Tome 1 / , [par Jacques Lacombe]
    Source: gallica.bnf.fr

    En effet, Louis Augustin RAIMBAULT (Sosa 50) était charron. Ce métier est celui de la fabrication des roues, de la brouette à la charrette. Activité au combien nécessaire dans chaque village !
    Ce qui m’a tout d’abord étonnée, c’est que Louis Augustin ne tient pas cette activité de son père, « simple » cultivateur. Pas de trace non plus de ce métier chez ses oncles ou grand-pères.
    D’après les différentes sources, cette profession sera la sienne durant toute sa vie, et toutes les saisons. Un de ses fils, Narcisse RAIMBAULT deviendra charron à son tour.

    Quelques éléments de la vie de Louis Augustin RAIMBAULT

    Il est né le 10 mars 1835 à Ménetou-Râtel (18) d’André RAIMBAULT, manœuvre et cultivateur originaire de La Chapelle d’Angillon et Lucie COLLEAU. Il se marie le 18 juin 1860 à Ménetou-Râtel avec Marguerite BEAUCHARD âgée comme lui de 25 ans. J’ai trouvé trace de sept enfants de ce couple :

    • Marie Ernestine, née en 1861 et décédée à l’âge de 3 mois
    • Marie Louise, mon aïeulle, née en 1862
    • Louis Augustin né en 1864 et décédé à 1 an
    • Eugénie Henriette née en 1866
    • Henri Augustin né en 1870 et décédé cette même année
    • Marie Aline née en 1874
    • Narcisse Augustin, qui deviendra également charron, né en 1878

    Il sera le témoin des mariages de ses frères et sœurs

    • Jeanne Clémence Sidonie Françoise, la cadette, mariée le 21 juillet 1857 à Joseph Jean Baptiste GODON, charron originaire de Jars. On retrouve ici le métier de charron,une piste à creuser.
    • Catherine, de 2 ans son ainée, mariée le 25 novembre 1857 à Ménetou-Râtel à Antoine GODON, domestique originaire de Jars. Elle se mariera donc quatre mois après sa sœur, avec son beau-frère.
    • André, son aîné de 5 ans, marié le 22 novembre 1858 à Ménetou-Râtel avec Cécile GODON, domestique originaire de Subligny. Encore une GODON, mais qui n’est pas la sœur des précédents.

    Louis Augustin décèdera au bourg de Ménetou-Râtel à l’âge de 86 ans.

  • Dans les archives

    Charles LEGRAS, maréchal sur quatre générations

    La lecture des actes nous réserve parfois des surprises. Voici le cas de l’acte de décès de Charles LEGRAS, 80 ans, le 22 juin 1900 à St Bouize (18).

    On y apprend qu’il a exercé le métier de maréchal à St Bouize.

    Il est fils de Marie GILET et Charles LEGRAS, maréchal à Veaugues. Les témoins sont Charles LEGRAS, fils du défunt 60 ans maréchal à St Bouize et Charles LEGRAS petit-fils du défunt 34 ans maréchal à St Bouize !

    Acte de décès de Charles LEGRAS – Etat-civil de Saint-Bouize – 3E 5643 – Archives du Cher
  • Berry,  Dans les archives

    Déclarant, tout un métier

    J’ai découvert lors de dépouillements systématiques de sépultures des déclarants qui reviennent très souvent dans les actes. Et bizarrement, ils sont le plus souvent cités comme « amis » des défunts.

    En voici quelques-uns pour la commune de Saint-Bouize, tirés du début du XXème siècle

    • Clément DUCROUX, secrétaire de mairie (1914-1917)
    • Adrien GABOT, sans profession (1912-1918)
    • Hubert GAUDRY, maréchal (1910)
    • Eugêne LOGNON, instituteur (1910-12)
    • Pierre MECHIN, garde champêtre (1918)
    • Ovide PICARD, marchand de bois (1913)
    • Louis TRUCHON, charpentier (1913 – 1918)

    Ces hommes étaient soit artisans, soit représentants de l’État. Le plus souvent le premier déclarant était une personne de la famille ou un voisin, et en second déclarant on pourrait retrouver l’un de ceux que j’appellerais « déclarant professionnel » à moins qu’officiel ne soit plus exact. Jamais je n’aurai pu découvrir ceci en ne m’intéressant qu’à ma généalogie. Les archives ont beaucoup de choses à nous apprendre !

    Ajout de 2021 : à cette liste je peux également ajouter les sage-femmes qui dans certaines communes déclaraient les naissances.