Challenge

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    H… Héritage

    Le 4 mai 1859, Jean BEAUNEZ est fatigué. Il est assis sur son lit près de la cheminée, et Maître Louis COURSIER est arrivé. Il est accompagné de trois voisins cultivateurs : Louis BONNARD, Victor LERAT, Pierre SADON. Ambroise ROLLIN, éclusier à la Prée, les a également rejoint.

    En ce jour, Jean souhaite rédiger son testament.

    On y apprend qu’il est dans un état maladif, mais qu’il jouit du plein exercice de ses facultés intellectuelles. C’est le notaire lui-même qui précise que Jean est demeuré tout du long assis sur son lit à côté de la cheminée, dans sa chambre.

    Jean commence par rectifier des éléments des diverses liquidations avec ses épouses. De la liquidation suite au décès de sa première femme, une somme de 500 francs donnée par son oncle Gaspard MILLARY aurait été « omise » (ses enfants auraient donc reçu 50 francs de trop). Avec sa seconde épouse, une créance oubliée. Ce qui fausse bien entendu tous les calculs qui ont pu être faits à l’époque.

    Ces rectifications étant faites, il passe au détail de son testament. Cette déclaration est pour moi la plus importante : Jean souhaite que ses enfants qu’il « affectionne tous également » soient sur un pied d’égalité parfaite.

    Une décision très importante vient ensuite :

    Enfin, en vue de la mort, sentant ma fin prochaine, je nomme Louis Linard mon gendre, tuteur de mes enfants mineurs : Catherine Beaunez, Louis Beaunez et Théodore Beaunez. J’ai la confiance que mon gendre voudra bien accepter cette mission. S’il n’acceptait pas je désigne François Dussault leur oncle lequel est actuellement leur subrogé tuteur.

    Louis LINARD est l’époux de Rosalie, tous deux mes aïeux. Et Jean ne semble pas leur avoir parlé de ce projet avant le testament… A-t’il accepté ? Vous le saurez plus tard.

    Neuf jours après son testament, Jean se déplace (apparemment) chez le notaire pour le cahier des charges de la vente aux enchères de ses biens. Mais ça, je vous le raconterais plus tard également.

    Le 9 août a lieu le partage testamentaire, en présence de quatre témoins.

    Avec autant d’enfants, il n’est pas aisé de proposer quelque chose d’équitable ! Jean a réparti ses biens (sa maison et ses terres) entre ses enfants. Et pour que le tout soit juste, certains doivent payer une soulte à leurs frères et sœurs.

    Jean décèdera finalement 16 mois plus tard, le 11 décembre 1960 au Chêne d’Herry, à l’âge de 71 ans. Les témoins sur son acte de décès sont Cyprien, son fils, ainsi que Jean-Baptiste DUBOIS son gendre.

    Acte de décès - Herry - AD18 : 1853-1862 ; 3E 3706
    Minutes de Louis COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : testament ; partage testamentaire, avril-août 1859 E/23766
  • Challenge

    G… Gaspard MILLARY, plus qu’un oncle ?

    Le personnage central de l’article du jour est Gaspard MILLARY, oncle maternel de Jean BEAUNEZ. Gaspard a vraisemblablement eu une place très importante dans la vie de son neveu.

    Gaspard est né vers 1745 dans le Morvan. En 1776, 12 ans avant la naissance de Jean, il est désigné parrain d’Angélique MECHIN, née à Saint-Bouize à plus de cent kilomètres du Morvan, à proximité du village d’Herry. On apprend qu’il y est domestique. Il est ensuite parrain de deux enfants à Herry, en 1784 et 1787. Il devait donc être bien intégré dans cette commune.

    Nous le retrouvons ensuite en 1809 pour le premier mariage de Jean BEAUNEZ avec Catherine BALLAND. Il y est témoin, alors âgé de 64 ans et manœuvre à Herry.

    J’imagine que la venue de Jean à Herry, si loin de son village d’origine, ne peut pas être un hasard, et Gaspard l’a sans doute incité à s’y installer.

    Gaspard sera ensuite témoin des naissances de Françoise et Jeanne BEAUNEZ.

    Il décède le 7 avril 1824 au Chêne d’Herry. On ne mentionne aucune épouse sur l’acte (mais les témoins n’ont pas non plus réussi à donner le nom de ses parents, ni même son âge exact).

    Je me suis souvent demandée si la relation entre Jean et Gaspard aurait pu être plus qu’une simple relation oncle / neveu… ce qui m’a été confirmé récemment, au détour d’un acte notarié.

    En 1859, Jean BEAUNEZ prépare sa succession. Pour répartir l’héritage plus facilement entre ses enfants, il cherche à vendre des biens. Le notaire précise alors dans le cahier des charges de la vente, pour chaque « immeuble », quelle est sa provenance. Pour les terres formant les sixième et septième lots on y apprend que Jean fut légataire universel de Gaspard MILLARY. Fait confirmé dans un acte de vente que j’ai retrouvé tout récemment, datant de 1849 et portant sur 30 ares de terres.

    Extrait du cahier de charges, Minutes de Louis COURSIER – Étude d’Herry – AD18 – 1859 E/23766

    On y apprend que Gaspard se rendit de l’autre côté de la Loire chez Maître CHARLET pour rédiger son testament le 29 juin 1820, à Pouilly-sur-Loire (Nièvre). Ce testament est sans doute ma seule chance d’en savoir plus sur la relation entre Gaspard et Jean BEAUNEZ ?

    Ni une ni deux, j’envoie une demande au fil d’Ariane, traitée très rapidement. Hélas ! Maître CHARLET n’est pas resté à Pouilly-sur-Loire… Il s’est ensuite installé à Saint-Saulges (toujours dans la Nièvre). Et si les minutes rédigées à Saint-Saulges ont bien été versées, aucune trace des minutes de son passage à Pouilly.

    Quelle déception… Savoir que cet acte a pourtant existé…

    Registre paroissial - Saint-Bouize - AD18 : 1761-1792 3E 1068
    Registre paroissial - Herry - AD18 : 1761-1794 3E 0950
    Acte de décès - Herry - AD18 : 1823-1842 3E 2278
    Minutes de Louis COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : acte de vente, 27 octobre-31 décembre 1849 E/23735
    Minutes de Louis COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : cahier de charges, avril-août 1859 E/23766
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    F… Fratrie

    Après avoir rencontré Jean et ses trois épouses, je vous propose de revenir aujourd’hui sur la vie d’une partie des dix-sept enfants de cette grande fratrie.

    • Les enfants du premier mariage de Jean avec Catherine BALLAND

    Dans cette fratrie nous retrouvons tout d’abord Françoise et Jeanne, nées à un an et demi d’écart.

    Françoise a épousé à vingt ans Étienne SAUTEREAU qui sera journalier et manoeuvre. Je leur ai trouvé sept enfants, dont les métiers varieront entre domestique, journalier, manoeuvre, ainsi qu’un vigneron. Françoise décède à l’âge de 53 ans au Chêne d’Herry.

    Jeanne a épousé à 21 ans Jean-Baptiste DUBOIS. J’avoue ne pas en savoir beaucoup plus, car je n’ai pas cherché ses enfants. Elle décède à l’âge de 63 ans à l’Usage d’Herry.

    La fratrie est ensuite décimée avec les décès en bas âge de Magdelaine (1 mois), Jean-Baptiste (5 ans), Pierre (4 ans) et Étienne (2 ans).

    Les deux frères suivants auront leur propre article un peu plus tard : Cyprien et Jacques.

    Le dernier fils est Jean. Ce dernier meurt à 30 ans après une courte vie de journalier. Il aura eu le temps d’épouser Marie PETIT quatre ans avant son décès ; il aura eu au moins deux enfants de ce mariage, dont une petite Rosalie qui ne vécut que 6 mois. Peut-être la filleule de ma Rosalie ? Sa femme Marie ne se remariera pas, et décèdera à 86 ans après 55 ans de veuvage !

    • Les filles du second mariage de Jean avec Jeanne DUSSAULT

    Deux sœurs sont nées de cette union.

    Marie Jeanne, qui a épousé Nicolas DUSSAULT, journalier, et avec lequel elle aura au moins neuf enfants. Elle décède à l’Usage d’Herry à l’âge de 66 ans.

    Jeanne « Louise » a épousé Antoine LEFAUX à l’âge de 18 ans. Je n’ai pas cherché ses enfants ; je sais qu’elle a vécu 70 ans avant de s’éteindre aux Réglins, hameau d’Herry.

    • Les enfants du dernier mariage de Jean avec Marie CANDRET

    François, qui es décédé jeune mais pour lequel je ne retrouve pas l’acte de décès.

    Rosalie, dont nous reparlerons par la suite.

    Catherine, décédée à 18 ans et qui n’aura donc d’autres héritiers que ses frères et soeurs.

    Constance, décédée à 9 ans.

    Et enfin Marie Louise et Théodore, dont nous reparlerons par la suite, car ils ont eu une relation particulière avec leur sœur Rosalie.

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    E… Elle laisse après son décès

    Nous n’en avons pas encore tout à fait terminé avec Marie CANDRET…

    Le lundi 3 janvier 1859, Maître COURSIER se rend chez Jean BEAUNEZ.  François DUSSAULT, le beau-frère de Marie qui était présent à la signature de son contrat de mariage, de son acte de mariage et de son acte de décès, est également venu depuis l’Usage d’Herry. A cette occasion on apprend qu’il est subrogé tuteur de ses neveu et nièces, suite à une délibération d’un conseil de famille du 26 décembre dernier. Jean reste le tuteur légal de ses enfants.

    Il vient sans doute s’assurer que l’inventaire après décès se déroulera dans de bonnes conditions et que les enfants ne seront pas lésés pour leur futur héritage.

    L’inventaire peut commencer ! Voici tout ce que nous trouvons…

    Petit aparté, j’ai rapidement comparé cet inventaire ave celui après le décès de Jeanne DUSSAULT. J’ai noté que dans celui-ci il n’y a plus beaucoup d’outils servant au travail de la vigne (il y avait des hottes à vendange précédemment), il n’y également plus de ruches et moins d’animaux. Peut-être que Jean vu son âge ne pouvait plus autant travailler ?

    Vient ensuite l’analyse des papiers et la liste des créances et des dettes. Voici un petit extrait de ce que doit payer la communauté :

    • Pour le sieur COQUERET, sabotier : 10 francs
    • Pour les frais de séquestre et de liturgie par la fabrique de Herry : 16 francs (la fabrique est une communauté paroissiale qui gère les fonds)
    • Pour le sieur BOÎTARD, menuisier : 37 francs
    • Pour le sieur RAFFESTIN, fossoyeur : 3,50 francs

    J’y retrouve une dette qui concerne l’un des enfants de Jean… mais je vous en parlerai plus tard ! Tout comme le fait qu’au même moment, Jean s’active pour trouver un époux à Rosalie…

    Minutes de Louis COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : inventaire après décès, 1859 E/23765

  • Challenge

    D… Dernier mariage avec Marie CANDRET

    Près de trois saisons ont passé depuis le décès de sa deuxième femme. Nous retrouvons Jean le 20 mai 1838 chez Maître COURSIER à Herry. Il est accompagné de François BEAUNEZ, son frère venu spécialement du hameau de Beaunez (oui, oui ça ne s’invente pas) à Préporché dans le Morvan. Ses deux gendres l’accompagnent également : Jean DUBOIS qui a épousé (Je)Anne et Étienne SAUTEREAU qui a épousé Françoise.

    La future mariée Marie CANDRET, car oui il est de nouveau question de mariage, est accompagnée de son père Charles et de son beau-frère François DUSSAULT, un collatéral ile me semble de la seconde femme de Jean BEAUNEZ. Marie vit alors chez son père à la Sarrée, un hameau proche du Chêne (ou Enchesne selon les époques).

    Une chose doit sauter aux yeux de tous ceux qui sont réunis : l’écart d’âge ! Jean est alors âgé de 49 ans, et Marie de 19 ans seulement. Mon aïeule, car je descend de ce couple, est de trente ans sa cadette.

    Jean apporte à la communauté ses biens mobiliers dont l’estimation n’est pas encore réalisée, car la liquidation de la communauté n’a pas encore eu lieu.

    Marie apporte quatre draps (24 francs), un buffet en bois (28 francs) et la somme de 39 francs qui lui est due… par Jean BEAUNEZ lui-même car Marie est alors domestique chez lui ! Ce qui nous fait un total de 91 francs, soit 300 francs de moins que la précédente femme de Jean. Ce dernier apporte enfin des terres pour 2 650 francs.

    La dot de la mariée m’ayant appris que mon aïeule fut domestique de son futur époux !

    Deux jours plus tard, le 22 mai à neuf heures du matin, le mariage est célébré. Nous apprenons que François, frère de Jean, est présent pour le mariage et a donc dû rester après la signature du contrat. Le père de Marie est tailleur d’habits, ce qui n’avait pas été précisé précédemment. Du côté de la mariée, les témoins sont deux beau-frères : François DUSSAULT, journalier à la Sarrée, et Hilaire Frédéric CRETE, maréchal au même hameau.

    Le bal des naissances reprend à nouveau :

    • 1840 : François
    • 1841 : Rosalie (que nous découvrons enfin)
    • 1844 : Catherine
    • 1846 : Constance (+ 1856)
    • 1849 : Marie « Louise »
    • 1852 : Théodore

    Théodore sera le dernier enfant de Jean, alors âgé de 63 ans  ; 42 ans séparent Françoise BEAUNEZ, fille aînée de Jean, de son demi-frère Théodore. Il aurait presque pu être son petit fils.

    Lors du recensement de 1856, leur foyer est composé de : Marie (36 ans), Jean qui est dorénavant désigné comme propriétaire (70 ans), leurs enfants Rosalie (15 ans), Catherine (12 ans), Louise (7 ans), Théodore (4 ans), ainsi que Jacques (33 ans) issu du premier mariage de Jean.

    La famille BEAUNEZ-CANDRET lors du recensement de 1856.

    Le 8 décembre 1858, Jean se retrouve veuf une troisième fois ; son plus jeune enfant est âgé de 6 ans. Marie est décédée au Chêne d’Herry à l’âge de 39 ans. Une vraie malédiction pour les femmes de Jean, dont deux sont décédées à 39 ans et 42 ans pour sa seconde épouse.

    Les déclarants de ce décès sont Cyprien BEAUNEZ, beau-fils de Marie (son cadet de quatre ans seulement), ainsi que François DUSSAULT son beau-frère.

    Actes de naissance - Herry - AD18 : 1823-1842 3E 227 ; 1843-1852 3E 2279.
    Acte de mariage - Herry - AD18 : 1823-18422 3E 2277.
    Actes de décès - Herry - AD18 : 1843-1852 3E 2279 ; 1853-1862 3E 3706.
    Recensement - Herry - AD18 : 1856 27J 0082.
    Minutes de Jean-Baptiste COURSIER - Étude d'Herry - AD18 : contrat de mariage, 1838 E/23722
    
  • Challenge

    C.. C’est au tour de Jeanne DUSSAULT d’épouser Jean

    Nous nous retrouvons le 23 avril 1825 chez Maître COURSIER, notaire à Herry, soit une année après le décès de Catherine BALLAND. Jean, maintenant âgé de 30 ans, passe un contrat de mariage avec Jeanne DUSSAULT, de trois ans sa cadette.

    Si je n’ai pas eu le temps de chercher ce contrat, il est néanmoins mentionné dans l’inventaire après décès de Jeanne ainsi que dans la liquidation de leur communauté. Je sais donc que le régime qu’ils ont choisi est celui de la communauté de biens réduite aux acquêts. Jeanne apporte en dot un lit et son traversin en plumes (56 francs), une commode en bois fruitier (36 francs) et de la somme de 300 francs.

    Trois jours plus tard, le 26 avril à sept heures du matin, leur union est célébrée.

    Un commerce tenu par un cousin ? Un descendant ?

    Cette fois-ci les parents de Jean n’ont pas fait le déplacement, mais ils ont donné leur consentement  par procuration  rédigée chez un notaire de Moulins-Engilbert le 25 avril, soit la veille du mariage.

    De cette ouvelle union, Jean aura deux filles :

    • 1826 : Marie Jeanne
    • 1829 : Jeanne « Louise »

    Jeanne DUSSAULT n’aura pas d’autres enfants. Elle décède le 24 septembre 1836 à Herry à l’âge de 42 ans.

    Le premier recensement disponible pour la commune de Herry date justement de 1836. Le foyer est alors composé de : Jeanne toujours en vie, Jean, manoeuvre, ses fils issus de son premier mariage Cyprien (16 ans), Jacques (14 ans), Jean (12 ans) et enfin Marie (10 ans) et Louise (6 ans).

    En 1836, Françoise et Jeanne les deux filles aînées de Jean se sont déjà mariées et ont quitté le nid familial.

    La famille BEAUNEZ – DUSSAULT lors du recensement de 1836

    Cet article a commencé avec Maître COURSIER, c’est lui qui va le clore. Le 22 mai 1837 il se rend au hameau d’Enchesne d’Herry pour effectuer l’inventaire après le décès de Jeanne. Il est assisté  de Daniel DUSSAULT, frère de cette dernière. Daniel n’est pas là par hasard : au terme d’un conseil se famille qui s’est tenu le 1er mars précédent, il fut désigné subrogé tuteur de ses deux nièces, leur père restant tuteur légal.

    Entre parenthèse, Daniel DUSSAULT est noté meunier au hameau de Chalivoy. J’ai vu des cartes postales d’un château dans ce hameau, mais pas de trace d’un moulin ! Nous retrouverons Daniel dans la toute fin du challenge, pour une autre circonstance.

    Si j’ai bien l’inventaire en ma possession, je n’ai pas encore eu le temps de le transcrire entièrement… Quelques morceaux choisis pour imaginer la vie de Jeanne juste avant son décès : on retrouve lors de l’inventaire 2,5 mètres de coton, 3 mètres de coton blanc, un moulin à passer la farine, 25 mètres de toile de ménage, 2 vaches dont une avec son veau, 4 ânes, 6 poules, 5 ruches…

    Nous avons rencontré aujourd’hui Marie et Louise… mais toujours pas de trace de Rosalie ? Rendez-vous demain.

    Actes de naissance - Herry - AD18 : 1823-1842 3E 2276.
    Acte de mariage - Herry - AD18 : 1823-18422 3E 2277.
    Acte de décès - Herry - AD18 : 1823-1842 3E 2278.
    Recensement - Herry - AD18 : 1836 27J 0008.
    Minutes de Jean-Baptiste COURSIER - Etude d'Herry - AD18 : inventaire après décès, 1837 E/23721 ; liquidation de la communauté BEAUNEZ-DUSSAULT, 1849 E/23733
  • Challenge,  Mes ancêtres

    B… BALLAND Catherine, première femme de Jean

    Nous sommes le 2 août 1809. Nous retrouvons Jean BEAUNEZ, jeune homme de 20 ans, vivant en la commune d’Herry. Il est fils mineur de Jean BEAUNEZ et Jeanne MILIARY qui sont venus pour l’occasion. Ils ne sont pas originaires d’ici mais de Préporché, dans le Morvan, à une centaine de kilomètres de là.

    Jean épouse Catherine BALLAND, fille d’une famille de manoeuvres de la région, âgée de 24 ans. Ses parents Pierre BALLAND et Catherine LAPORTE  sont présents, et consentants.

    Du côté de Jean, le premier témoin est Gaspard MILIARY, son oncle de 64 ans, manœuvre ici même à Herry, et Jean SAUDON, 40 ans un ami laboureur.

    Voilà qui scelle ce mariage ! Une chose est certaine, il sera consommé le soir même…

    En effet le 2 mai 1810 naît leur première fille, neuf mois tout juste après le mariage. Jean, alors manœuvre, déclare la naissance. Ce n’est que le début d’une longue liste d’enfants.

    • 1810 : Françoise
    • 1812 : Jeanne
    • 1813 : Magdelaine (+ 1813)
    • 1814 : Jean Baptiste (+1820)
    • 1816 : Pierre (Jean n’est pas là pour déclarer) (+1821)
    • 1818 : Étienne (+1821)
    • 1820 : Cyprien
    • 1822 : Jacques
    • 1824 : Jean

    Les années 1820 et 1821 auront été funestes pour la fratrie, avec la mort de trois enfants ;  Étienne décède le 22 mai 1821 et Pierre le 25 mai 1821. Des dates trop proches pour être une simple coïncidence ?

    Quoi qu’il en soit ces grossesses à répétition auront sans doute eu raison de Catherine BALLAND qui décède le 24 avril 1824 au Chêne d’Herry, un mois après la naissance de Jean, leur denier né. Elle était alors âgé de 39 ans. Deux hommes du bourg sont témoins lors de la déclaration du décès, Jacques VIOLETTE et Charles JOULIN, âgés de 55 et 56 ans.

    Jean se retrouve donc seul avec cinq enfants, âgés de 14 ans à un mois…

    Mais ? Nous n’avons pas vu Rosalie dans la liste des prénoms… Poursuivons notre voyage dans le temps.

    Actes de naissance - Herry - AD18 : 1802-1812 3E2002 ; 1813-1822 3E 2005 ; 1823-1842 3E 2276.
    Acte de mariage - Herry - AD18 : 1801-1822 3E2003.
    Actes de décès - Herry - AD18 : 1813-1822 3E2006 ; 1823-1842 3E 2278.
  • Challenge

    A… A la rencontre de Jean et Rosalie BEAUNEZ

    Pour ce premier jour du Challenge AZ, je vous propose un article  introductif sur la famille que vous allez suivre jusqu’à la lettre Z. Dans la continuité du mois sur Louis LINARD, ce challenge va mettre en lumière sa femme Rosalie et le père de cette dernière, Jean BEAUNEZ.

    Si j’ai choisi cette branche, c’est que j’ai énormément d’informations à traiter, et que j’ai eu envie d’utiliser ce challenge pour tout remettre en forme.

    A l’heure où je vous parle, j’ai en ma possession :

    • trente-quatre actes notariés
    • une dizaine de coupures de journaux
    • plus de cent-trente actes paroissiaux et d’état-civil pour reconstituer les fratries

    Nous resterons principalement dans le Berry, à Herry et les communes aux alentours, mais voyagerons aussi dans le Morvan, à Châlons-sur-Saone…

    C’est parti pour l’histoire de la famille BEAUNEZ !

  • Challenge,  Mes ancêtres

    Le décès de Jean Louis BLONDEAU en cent mots

    Le 27 juin 1864 à une heure du matin est décédé Jean Louis BLONDEAU. A l’inverse de son père, un homonyme condamné à mort par contumace, Jean Louis terminera ses jours à 67 ans dans la commune de Verdigny, où il a toujours vécu. Il aura exercé deux professions, laboureur et sabotier, avant d’être noté propriétaire dans les actes.

    Sa femme Jeanne Thérèse NEVEU est partie avant lui, deux ans auparavant.

    Les témoins cités sur son acte de décès sont ses fils Louis et Pierre, tous deux vignerons. Jean Louis et sa femme auront sept enfants, dont trois sont mes aïeux.

    Actes de décès de Verdigny – Archives du Cher – 3E 4273

  • Challenge,  Mes ancêtres

    Un mois avec Louis LINARD

    Ce mois d’avril est synonyme de nouveau défi généalogique. Les généablogueurs sont invités à choisir un ancêtre, et à répondre chaque jour à une question le concernant.

    J’ai choisi pour nous accompagner pendant 30 jours mon arrière-arrière-arrière-grand-père Louis LINARD (mon sosa 248). Ainsi cet article sera mis à jour quotidiennement avec une nouvelle question.

    1. La naissance

    Le 18 juillet 1834 à minuit, Anne DUPUIS met au monde Louis LINARD au hameau de Beauregard, à Herry. Le samedi  19 juillet dès 7 heures du matin, Gabriel LINARD, père de Louis, journalier âgé de 36 ans, déclare la naissance de son fils. Il est accompagné de deux voisins, Richard BLIN et Jean CHAROCHE qui sont également journaliers.

    Comme pour tous les ancêtres nés depuis la révolution, je n’ai pas recherché son acte de baptême. Aucune information donc, sur son parrain et sa marraine. A noter pour plus tard : voir s’il est possible de récupérer cet acte auprès des archives diocésaines de Bourges.

    Acte de naissance – Registre d’état civil d’Herry 1823-1842 – 3E 2276 – Archives du Cher

    2. Le mariage

    Le 5 mars 1859 à 17 heures, Louis LINARD se présente à la mairie d’Herry pour épouser Rosalie BEAUNEZ. Il est alors âgé de 24 ans, aucun de ses parents n’est présent car ils sont tous les deux décédés. Sa femme est âgée de 17 ans et est également originaire d’Herry ; c’est la fille de Jean BEAUNEZ dont j’ai parlé plusieurs fois.

    Les témoins à ce mariage sont du côté de Louis : son frère Jean, manœuvre âgé de 28 ans demeurant au hameau de Beaucaire, ainsi qu’un ami, Génefort DEBRET, tailleur d’habits de 36 ans demeurant à Herry. Du côté de la mariée  sont présents François DUSSAULT, un oncle journalier de 43 ans vivant à l’Usage d’Herry ainsi que son frère Ciprien BEAUNEZ, journalier âgé de 37 ans et vivant au Chêne d’Herry.

    Seul Génefort DEBRET, l’ami de Louis, signera l’acte.

    Les différents lieux-dits d’Herry rencontrés dans les actes de naissance et de mariage de Jean LINARD

    3. Le déroulement du mariage

    Je n’ai pas d’idée de ce qu’a pu être le repas de noces de mes aïeux, mais je m’intéresse à ce qui s’est déroulé avant le mariage.

    Une semaine avant leur union (un dimanche d’ailleurs), Louis LINARD et Rosalie BEAUNEZ se retrouvent avec leur famille chez Maître COURSIER, à Herry, pour établir leur contrat de mariage. Rosalie se présente avec l’autorisation de son père, car elle est mineure.

    Si l’apport financier de la future mariée n’est pas précis, car la succession suite au décès de sa mère en décembre dernier n’est pas encore finalisé, nous apprenons que Louis apporte :

    – 200 francs comptant ;

    – 200 francs en meubles et objets mobiliers ;

    – 1559,50 francs qui proviennent d’obligations, de quittances, d’un emprunt et d’ intérêts. On apprend d’ailleurs qu’il a prêté de l’argent à son plus jeune frère ;

    Soit au total : 1959,50 €, ce qui est assez élevé pour les contrats que j’ai pu retrouver dans mon arbre.

    Si les parents de Louis sont décédés, c’est son oncle Jacques LINARD qui l’assiste. Étonnement le père de Rosalie n’est pas cité dans les personnes présentes.

    Mais l’histoire ne s’arrête pas là.

    Petit retour en arrière, lors de ma visite aux archives. J’avais les informations pour retrouver l’acte de mariage de Rosalie BEAUNEZ et Louis LINARD. J’ouvre la liasse du premier trimestre 1859 de Maître COURSIER, et j’examine les actes un à un. Je trouve ainsi l’inventaire après décès de la mère de Rosalie (bingo !), puis un contrat de mariage en date du 23 janvier 1859 entre François BALUT et une demoiselle BEAUNEZ. Tiens, peut-être sa sœur ?

    Et là, que lis-je … il s’agit de Rosalie ! Mais comment se fait-il qu’elle ait signé un contrat de mariage seulement un mois avant d’en signer un nouveau avec Louis ? Je retrouve bien la publication des bans le 30 janvier et le 6 février 1859 dans la commune où réside François BALUT.

    Archives de l’Allier

    Dans le contrat j’apprends que François apportait la somme de 900 francs, soit plus de 1000 francs de moins que Louis LINARD.

    L’explication la plus plausible me semblait être un décès, mais François BALUT épouse le 25 septembre 1859 une certaine Madeleine CHARLES à Herry, ce n’est donc pas l’explication.

    Pour quelle raison le mariage entre Rosalie BEAUNEZ et François BALUT a été annulé ? Mystère…

    4. Les informations sur son décès

    Le 18 mars 1864, quelques jours après son cinquième anniversaire de mariage, Louis LINARD décède à 10 heures du soir. Il est âgé de 29 ans et vivait au hameau de Beauregard à Herry, son lieu d’origine. Ce sont son frère Jean LINARD et son beau-frère Antoine LEFAUX, tisserand, qui déclarent le décès ; tous deux vivent au hameau de Beaucaire.

    Il est rare de connaître les raisons d’un décès… le seul détail que je possède vient de l’inventaire après décès dressé le 24 avril. Outre l’estimation des biens du défunt, le notaire précise l’argent qui est dû : frais de labour, argent emprunté … et facture du médecin :

    « […] Par M. PERRIER médecin à la Charité pour soins et visites données au défunt pendant la longue maladie de celui-ci quatorze francs ».

    Minutes de Paul DUMOULIN, notaire à Herry, mars-mai 1864 – E/23782 – Archives du Cher

    5. Le passé militaire

    Au milieu de l’acte de mariage de Louis LINARD et Rosalie BEAUNEZ est inséré un document concernant le passé militaire de Louis LINARD… En effet ce dernier a été exempté de service militaire … pour atrophie du bras gauche. Encore un détail supplémentaire sur Louis ! Entre cette information et son décès si jeune, j’imagine qu’il devait être de faible constitution…

    LINARD LOUIS BEAUNEZ ROSALIE M 1859
    Actes de mariage d’Herry 1853-1862 – 3E 3705 – Archives du Cher

    6. Louis LINARD et la presse

    Je n’ai pas trouvé trace de notre Louis LINARD dans la presse, il faut dire que la plupart des journaux disponibles ont commencé à paraître après son décès. Mais j’ai retrouvé deux fois son fils Louis.

    La première fois dans le numéro du 19 avril 1928 de Centre-Express, où l’on relate un cambriolage dont il fut victime. Un samedi matin il part aux champs, ferme ses volets ; à son retour à 11 heures le volet de la cuisine est ouvert et une vitre brisée. Cinq cent trente francs sont dérobés ; au passage l’un des billets de cent francs est tombé des poches du cambrioleur. Il raconte le vol à des voisins qui ont vu passer deux jeunes  gens « d’aspect assez minable ».

    Lors de la déposition la gendarmerie reconnait la description de deux frères vivant Saint-Satur. Ces derniers nient le cambriolage … mais avouent s’être rendus chez un voisin chez qui ils ont volés dix francs. Le cambrioleur semble être une autre personne …

    On retrouvera une seconde fois son fils Louis LINARD dans la presse huit ans plus tard, pour évoquer son suicide…

    La Dépêche du Berry 24 février 1936

    7. Quels évènements historiques a vécu Louis LINARD ?

    Source : « Bescherelle – Chronologie de l’histoire de France » et » Les Fléaux atmosphériques en Sancerrois, en Charitois et Haut Berry » – Jean-Claude Bonnet

    8. Quelle était son instruction ?

    De ce que j’ai vu dans les divers actes, Louis LINARD ne signait pas.

    Je ne sais pas si ce bâtiment existait déjà à l’époque de Louis LINARD.

    9. Dans quel environnement géographique évoluait-il ?

    Herry, commune du canton de Sancergues. Il y avait historiquement un prieuré et une abbaye commendataire d’hommes de l’ordre de Cîteaux. Cette dernière fut pillée et brûlée en 1562 durant les guerres de religion. Le canal latéral à la Loire, qui va de Digoin à Briare, passe à proximité du bourg d’Herry. Il fut mis en service en 1838, alors que Louis LINARD était âgé de 4 ans.

    Lui-même est né et est mort au hameau de Beauregard, à près de 4 kilomètres du bourg. Il ne devait pas s’y rendre tous les jours ! Quelques informations complémentaires sur Herry et sa campagne en 1804 : les gens de ce lieux sont laborieux, et le territoire des environs est excellent pour le blé et les fourrages (Dictionnaire universel, géographique, statistique, historique et politique de la France – Tome Second)

    Ci-dessous quelques cartes postales anciennes du bourg d’Herry repositionnées sur la carte (vous verrez mieux en l’agrandissant).

     

    10. S’est-il beaucoup déplacé ?

    Louis LINARD s’est déplacé au cours de son existence, mais dans un rayon assez modeste… Il est né et décédé au hameau de Beauregard. Il n’a pas fait de service miliaire, ce qui pouvait être l’occasion à cette époque de partir assez loin de son domicile. Lors de son mariage il était domestique dans la commune voisine de Saint Martin des Champs, au hameau de Vergnol, et l’on voit que ce dernier est en fait limitrophe avec la commune d’Herry. Il a également vécu au hameau de Beaucaire et du Chêne d’Herry, mais ça nous le verrons une prochaine fois. La semaine prochaine nous parlerons de recensements, et j’espère terminer mes recherches d’ici là.

    Échelle : de Beauregard au bourg d’Herry il y a près de 4 kilomètres.

    11. Comment se déplaçait-il ?

    J’ai espéré que son inventaire après décès me donne l’information. Dans l’écurie se trouve : une truie, une vache, une chèvre, trois poules et une cane. Pas de trace de cheval ni d’un quelconque attelage ou de matériel pour travailler les champs . Mais Louis et sa femme auraient pu les vendre de son vivant vu son état de santé… J’imagine malgré tout  que Louis LINARD se déplaçait à pied. D’ailleurs son petit-fils, et mon aïeul François LINARD fut sabotier.

    12. Quel était son premier métier ? Comment en vivait-il ?

    J’ai trouvé la première mention d’une professions dans son acte de mariage, où il est précisé qu’il est journalier. Il était d’ailleurs parti dans une commune voisine pour travailler.

    13. Quels autres métiers ont été recensés ?

    En-dehors de journalier, Louis LINARD a également été désigné comme manoeuvre, ce qui semble être équivalent. Il faut dire qu’en ne vivant que 30 ans il n’a pas eu le temps d’avoir d’autre profession…

    14. Comment apparaît-il dans les recensements ?

    J’ai la chance de retrouver Louis LINARD dans les recensements, quasiment depuis sa naissance jusqu’à sa mort. Il est recensé pour la première fois en 1836 avec sa famille à Herry, il est alors âgé de 18 mois. Cinq ans plus tard, nous le retrouvons toujours à Herry ; sa soeur Marie ne vit plus avec eux et une Rose (ou Rosalie ?) a rejoint la fratrie. Sa première belle-mère vit avec eux, sa mère étant décédée deux ans auparavant.

    S’en suit une longue période de vingt ans où je ne retrouve pas Louis : le recensement de Herry en 1851 n’est pas exploitable, et il est introuvable en cette commune en 1856. J’ai alors cherché dans la commune de Groises où est née sa seconde belle-mère et de Saint-Martin-des-Champs où il vivait lors de son mariage, sans plus de succès. La dernière piste serait le village de Vinon, là où est décédée sa seconde belle-mère … mais pas de recensement pour cette commune en 1856 !

    Nous le retrouvons donc en 1861 à Herry (hameau de Beaucaire) où il vit avec sa femme Rosalie et leur fils Louis, mon aïeul. Un frère et une soeur de Rosalie, Marie Louise et Théodore, vivent avec eux. Mais ça vous l’expliquerait un prochain jour…

    15. Quel était le parler de sa région ?

    Je ne pense pas me tromper en disant que mon ancêtre devait parler berrichon. Mais chaque canton, voire chaque village, pouvait avoir des expressions propres. En voici quatre originaires d’Herry que j’ai trouvé dans « Vocabulaire du Berry et des provinces voisines recueilli par un amateur du vieux langage – Pierre-Amedee-Emilien-Probe chevalier Jaubert  »

    – Galope-science : sobriquet d’un ignorant

    – Genièvre : sobriquet d’un homme dont les cheveux grisonnent comme une touffe de genevrier

    – Gueule-fraîche : un ivrogne

    – L’oeille : l’oreille

    16. Comment s’habillait-il ?

    Dans son inventaire après décès, j’apprends que Louis LINARD possédait 28 chemises, 7 pantalons, 5 blouses,  3 cravates et 3 gilets. Le tout valait 90 francs, soit l’estimation du prix de sa vache et sa chèvre.

    17. Combien a-t-il eu d’enfants ?

    Le mariage de Louis a été bref : à peine plus de cinq ans. De cette union il n’aura que deux fils : Louis, mon aïeul né en 1859 et Jean-Baptiste né en 1861.

    Dix mois après son décès, Rosalie épouse un nouvel homme : Louis PERROY, avec qui elle aura au moins huit enfants. Il faut dire que Rosalie a eu son premier enfant à 18 ans et qu’elle n’avait que 23 ans lors de son second mariage.

    18. A-t-il assisté au mariage de ses enfants ?

    Lorsque Louis LINARD meurt, ses garçons sont âgés de trois et deux ans. Il n’a donc pas assisté à leur mariage.

    Son premier fils et mon aïeul, Louis, a épousé Marie Madeleine SERVEAU à Saint-Bouize le 17 novembre 1884. Cette dernière fut couturière.

    Son second fils, Jean Baptiste, a épousé un an plus tôt Pauline DUBOIS à Vinon, le 29 mai 1883. Leur beau-père, second époux de Rosalie est témoin de ce mariage.

    La localisation de ce mariage est un indice de plus pour me laisser penser que durant la période où je ne retrouve pas Louis (père) dans les recensements, il devait vivre avec sa deuxième belle-mère dans cette commune.

    19. Le patronyme LINARD

    Ce patronyme se retrouve surtout dans le Cher et la région Centre, en Champagne-Ardenne et en Lorraine. Les explications sur son origine sont diverses : il pourrait venir de localités (dans la Creuse et la Dordogne), ou bien d’une variante de Lienard qui est une forme de Léonard (nom composé du latin leon = lion et du germanique hard qui signifie fort, c’est-a-dire fort comme un lion ).

    20. Qui était son père ?

    Gabriel LINARD est né le 9 prairial an VII aux petites vallées, commune de Feux.  Il connaîtra la succession « classique » des professions en étant tour à tour : domestique, manoeuvre / journalier, cultivateur et enfin propriétaire à la fin de sa vie.

    Il épouse Anne DUPUIS le 10 janvier 1819 à Herry, il est alors âgé de 19 ans. J’ai retrouvé huit enfants de ce couple, dont Louis le septième. Anne décède en 1839, Gabriel épouse un an plus tard Catherine MORIN à la Chapelle-Montlinard. Je n’ai retrouvé qu’un enfant de ce couple ; Catherine décède en 1847. Gabriel épouse enfin Marguerite POISSON à Groises en 1848, mais ce mariage durera moins de deux ans. En effet, le 2 janvier 1851 Gabriel LINARD décède à Herry à l’âge de 51 ans.

    21. Qui était sa mère ?

    Anne DUPUIS est née le 2 vendémaire an VII, au hameau de Beauregard d’Herry, lieu qui reviendra souvent dans la vie de Louis. Elle est âgée de 20 ans lorsqu’elle épouse Gabriel LINARD, dans sa commune. Elle sera journalière et ménagère, comme beaucoup de femmes de mon arbre.

    Je lui ai trouvé huit enfants, que je présenterai plus tard. Elle meurt le 5 janvier 1839, toujours au hameau de Beauregard, à l’âge de 40 ans.

    22. Quelle était sa fratrie ?

    Lorsque Louis nait en 1834, il a quatre frères et soeurs âgés de 15 à 3 ans : Félicité, Marie, Étienne et Jean. Il y eu deux autres sœurs, Anne et Marguerite, décédées au bout de quelques jours de vie, et que Louis ne connaîtra pas

    Une autre soeur naît en 1836, Rosalie.

    Leur mère Anne décède en janvier 1839, puis en juillet vient le tour de Marie âgée de 17 ans. Leur père Gabriel se remarie, et de cette union naît Pierre en 1841. La suite n’est que tristesse… en 1842 Étienne et Rosalie décèdent à deux jours d’écart ; ils sont alors âgés de 13 et 6 ans. L’aînée Félicité décède en 1849 à l’âge de 30 ans.

    Lorsque Louis se marie en 1859, il ne reste donc plus que ses frères Jean et Pierre alors que la fratrie comptait neuf enfants. Et encore … Pierre meurt deux semaines après le mariage de son frère à l’âge de 17 ans.

    Seul Jean vivra plus de 30 ans ; il décède à l’âge de 76 ans.

    23. Les relations avec les membres de sa famille

    Grace aux actes notariés trouvés en fin d’année dernière, j’ai quelques éléments sur les relations qu’a pu avoir Louis avec des membres de sa famille, malgré sa courte existence.

    Dans le testament de son beau-père (qu’il me reste à trouver), Louis est désigné tuteur des plus jeunes frère et soeur de sa femme Rosalie : Marie Louise et Théodore. Suite à son décès, c’est le frère le plus âgé de Rosalie, Cyprien, qui devient le nouveau tuteur. Je le sais grâce au compte de tutelle à tutelle en ma possession, faisant référence au conseil de famille du 17 avril 1864 (qu’il me faut également trouver). A cette même date, au conseil de famille, Jean LINARD le frère de Louis a été désigné subrogé tuteur de ses neveux.

    Il me reste un point à éclaircir : le plus jeune frère de Louis, Pierre, est décédé au hameau du Chêne d’Herry, là où vivait Louis qui est témoin du décès. Vivait-il avec eux ? Il doit sans doute être fait mention d’une tutelle quelque part.

    24. Pouvez vous retracer sa généalogie sur 4 générations ?

    Si l’on considère que Louis est ma première génération, je suis à peu près sûre de mes informations jusqu’à ses grand-parents, car j’ai vérifié tous les événements de mon arbre jusqu’à la 8ème génération de manière exhaustive. Pour la suite… j’ai bien des individus, mais la présence de sources est plutôt aléatoire… Je retrouve des journaliers, domestiques ou laboureurs qui vivaient dans la même zone géographique.

    25. Quelle était sa religion ?

    Je n’ai aucune information sur la religion, je suppose qu’il devait être catholique.

    26. Louis LINARD chez le notaire

    J’ai trouvé deux actes concernant Louis LINARD, qui m’ont aidé à rédiger les points précédents

    – Son contrat de mariage avec Rosalie BEAUNEZ ;

    – Son inventaire après décès ;

    Dans l’inventaire, il est fait mention d’un acte pour l’achat de leur maison à Beauregard D’Herry ; j’ai la référence il ne me reste plus qu’à me rendre aux archives. Et comme je l’ai écrit précédemment, Louis fut cité dans le testament de son beau-père Jean BEAUNEZ, qu’il me faudra chercher également.

    27. Avez vous des photos de votre ancêtre ? Pouvez-vous faire un trombinoscope ?

    Vu l’époque à laquelle vivait Louis LINARD, je n’ai aucune photo de lui, sa femme ou son fils.

    28. Quels étaient ses repas ?

    Difficile de savoir ce qu’il pouvait manger ! Dans son inventaire après déces, je sais qu’il possédait une truie, une vache, une chèvre, trois poules et une cane. Je suis donc certaine qu’il mangeait des œufs, des produits laitiers et parfois de la viande. Je connais des recettes berrichonnes que l’on confectionne encore aujourd’hui, mais était-ce la même chose à cette époque ? Mystère…

    29. Y a t’il une histoire qui se transmet sur cet ancêtre ? Est-elle vraie ?

    Louis LINARD ayant vécu il y a plus de 150 ans, rien ne nous est parvenu. C’est sans doute aussi dû au fait que son fils s’étant suicidé, il ne fallait plus parler de lui… ce qui a sans doute plongé cette branche dans l’oubli.

    30. Comment a-t-il participé à la vie de la communauté ?

    Je n’ai aucune trace d’une participation au conseil municipal ou autre.