• Mes ancêtres

    Il y a 200 ans la naissance de Jean Pierre SERVEAU

    Le 2 février 1822, à 11h du soir sur le piton de Sancerre, naquit Jean-Pierre SERVEAU. Son père Pierre SERVEAU, vigneron, déclara la naissance le lendemain après le déjeuner. Un autre vigneron et un boucher de Sancerre l’accompagnèrent à la mairie.

    Acte de naissance de Jean-Pierre SERVEAU – 3E 2047 – Archives du Cher

    Jean Pierre est le descendant d’une longue lignée de vignerons ; sa mère Marguerite PLANCHON (qui aura au moins quatre autres enfants) sera elle-même vigneronne toute sa vie. Jean Pierre descend également du côté de son père de ma branche protestante. J’avais parlé de ses grand-parents dont le mariage protestant avait été consigné plusieurs années plus tard dans les registres catholiques suite à l’Édit de tolérance.

    Revenons à la vie de Jean Pierre. Vingt-six ans après sa naissance, il descend la colline pour épouser Rosalie PONTOIS au village de Saint-Bouize. S’en est terminé de cette lignée de vignerons. Un fait divers commis par un certain Jean-Pierre SERVEAU en 1845 en serait-il la cause ?

    Jusqu’au début de cette année, je savais donc que Jean Pierre SERVEAU fut vigneron, puis journalier. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir dans la liste cantonale de tirage au sort qu’il fut facteur de la poste ! Voici une nouvelle piste à creuser…

    Liste cantonale de tirage au sort de l’arrondissement de Sancerre – 2R 0035 – Archives du Cher

  • Mes ancêtres

    En 1721, le mariage de Jean MATHIVET et Anne JOULLIN

    Il y a 300 ans, le 29 avril 1721, Jean MATHIVET et Anne JOULLIN se marièrent en l’église de Ménétréol-sous-Sancerre, village d’origine de l’époux. Peu de membres de leurs familles sont présents ; du côté de l’époux, sa mère Françoise PIOTTE est accompagnée d’Étienne LESAGE et Louis VACHER, oncles par alliance, et de Sylvain MATHIVET, un cousin germain. La mariée n’est accompagnée que d’un cousin germain du côté de sa mère, Pierre RICHARD.

    Nos jeunes mariés sont en effet orphelins… Orphelin de père pour l’époux, fils d’Hilaire MATHIVET et de ses deux parents pour l’épouse : Jean JOULLIN et Marie RICHARD. Un clin d’œil cependant, l’église de Ménétréol est l’église Saint-Hilaire, comme le prénom de feu le père de l’époux.

    Le curé de Ménétréol est malheureusement avare en détails sur les professions de chacun ; je lis que l’époux était peut-être serviteur.

    Acte de mariage de Jean MATHIVET et Anne JOULLIN – Archives du Cher – 3E 0989

    Remontons un peu dans le temps pour retrouver plus d’informations sur nos jeunes mariés.

    Jean MATHIVET a été baptisé le 27 février 1698 à Ménétréol. Son parrain est « prudent homme » Jean BOUREUX et sa marraine « honneste fille Marie DALIGNY. Les deux savent signer … mais comme sur le reste du registre le curé ne leur demande pas de le faire… En y regardant de plus près, bien qu’elle ne figure pas dans la liste des témoins du mariage, c’est peut-être Marie DALIGNY qui a laissé la seule signature présente sur l’acte de mariage. Les parents de Jean se sont mariés le 10 novembre 1692, son père est décédé en 1709 mais avec toujours aussi peu de détails ! Ces années-là le curé s’est contenté d’une simple liste…

    Cette vue aérienne est bien plus récente (on voit en haut à droite le canal qui n’existait pas à l’époque), mais il permet de se rendre compte de la localisation de Ménétréol et de Sancerre.

    Nous devons maintenant monter le piton de Sancerre pour en découvrir plus sur Anne JOULLIN. Fort heureusement les curés de Sancerre sont plus bavards ! Anne est baptisée le 28 juillet 1701, trois jours après sa naissance. Son père Jean JOULLAIN est vigneron (notons au passage le changement d’orthographe de leur patronyme) et elle a pour parrain et marraine « honneste » Jean RENOUARD, marchand, et « honneste demoiselle » Anne RENOUARD. Et nous avons cette fois-ci les signatures.

    Baptême d’Anne JOULLAIN – Archives du Cher – 3E 1030

    J’ai également retrouvé l’acte de mariage de ses parents, qui est détaillé mais où mes capacités en paléographie commencent à atteindre leurs limites… Ils se marient le 26 juin 1688 à Sancerre. Jean est fils de Jean JOULAIN vigneron ; ses père et mère sont décédés. « Honneste » Marie RICHARD est fille d' »honneste personne » Jean RICHARD, tonnelier, et de défunte « honneste femme » Marie ROY. Fait assez rare à l’époque, mon aïeule signe !

    Acte de mariage de Jean JOULAIN et Marie RICHARD – archives du Cher – 3E 1029
  • Mes ancêtres

    Le sosa 1000 de mes enfants : protestant au nom étrange marié deux fois à la même femme

    Après m’être intéressée à Jean VATAN, mon sosa 1000 qui me fit voyager au Luxembourg, voici de l’heure de présenter le sosa 1000 de mes enfants (mon sosa 488).

    Jacques SERVEAU, né en 1759, exerce une profession très commune dans mon arbre à savori qu’il est vigneron descendant d’une lignée de vignerons. Sa mère, Marguerite HABERT est une descendante des bouchers de Sancerre que j’avais présenté l’an dernier lors du challenge AZ. Il épouse Marie DUCLOUX, fille d’un vigneron protestant de Sancerre. Et chose étrange ce mariage figurera une seconde fois dans l’état civil … comme réhabilitation d’un mariage protestant par le curé de Sancerre.

    Petit rappel historique : sous Louis XVI fut promulgué l’édit du 28 novembre 1787, dit « édit de tolérance ». Il permit entre autre, de « reconnaître » les mariages même s’ils n’étaient pas catholiques. Dès lors les protestants pouvaient faire enregistrer le contrat de mariage par le curé ou le juge royal du domicile.

    Ce fut chose faite pour notre couple le 28 novembre 1788. Voici la transcription de cet acte :

    L’an mil sept cent quatre vingt-huit le vingt huit novembre, pardevant nous curé de Sancerre, se sont présentés au logis curial Jacques Serveau fils majeur de François Serveau et de Marguerite Habert et Marie Anne Duclou fille maj. de défunt Pierre Duclou et de défunte Marie Diot. Tous deux de cette paroisse gens non catholiques et ci-devant conjoints en union conjugale sans avoir observé les formalités prescrites par les ordonnances du Royaume, lesquels désirant faire réhabiliter leur mariage selon l’édit de Novembre 1787 et procurer à leurs enfants l’état légitime et [] ont déclaré devant nous qu’ils se sont pris et se prennent en légitime et indissoluble mariage et qu’ils se promettent fidélité en conséquence de quoi nous avons déclaré audites parties qu’elles sont unies en  légitime et indissoluble mariage et ont lesdits époux déclaré avoir de leur précédent mariage non conforme aux ordonnances du Royaume trois enfants savoir Etienne né le 16 décembre 1782, Marie née le 1 juin 1784 et Martin Aignan né le 12 décembre 1787 baptisés à Sancerre letout en présence de Jean Lemélé Marie Duclou Etienne Lecleve et Jean Seguay tous quatre témoins domiciliés à Sancerre, qui ont signé avec nous sauf ceux qui ne le savent.

    Détail amusant, les témoins ont également fait réhabiliter leur mariage le même jour.

    sosa1000serveau

  • Challenge

    U comme … unis suite à l’Edit de tolérance

    Aujourd’hui nous allons gravir le piton de Sancerre. Comme j’ai pu l’indiquer dans quelques articles, Sancerre fut une ville protestante et certains de mes ancêtres pratiquaient cette religion. Leur mariage s’est tout de même retrouvé dans les registres paroissiaux catholiques… après leur mariage protestant.

    C’est que l’Édit de Tolérance du 29 novembre 1787 est passé par là. Il accorde aux protestants un État Civil, et nombreux sont les protestants qui sont allés faire reconnaître leur mariage et leurs enfants. Je vous propose de découvrir l’acte de mariage de Jacques SERVEAU et Marie DUCLOU.

    Serveau Duclou

    Mariage de Jaques SERVEAU et Marie DUCLOU – Archives du Cher – 3E 1036

    L’an Mil Sept cent quatre vingt huit le ving huit novembre, pardevant nous curé de Sancerre se sont présentés au logis curial Jacques Serveau fils majeur de François Serveau et Marguerite Habert et Marie Duclou fille majeur de défunt Pierre Duclou et défunte Marie Diot

    Tous demeurant de cette paroisse, gens non catholiques et ci-devant conjoints en union conjugale sans avoir observé les formalités prescrites par les ordonnances du Royaume, lesquels désirant faire réhabiliter leur mariage selon l’édit de Novembre 1787et procurer à leurs enfants l’état légitime, ont déclarés devant nous qu »ils s sont pris et se prennent en légitime et indissoluble Mariage et qu »ils se promettent ? en conséquence de quoi nous avons déclaré auxdites parties qu’elles sont unies en légitime et indissoluble mariage et ont lesdits Époux déclaré avoir de leur précédent mariage non conforme aux ordonnances du Royaume trois enfants ? Étienne né le 15 décembre 1782, Marie née le 1 juin 1784 et Martin Aignan né le 12 décembre  1787 tous baptisés à Sancerre le tout en présence de Jean Lémelé, Marie Duclou, Étienne Delclerc et Jean Leguay tous quatre témoins domiciliés à Sancerre, qui ont signé avec nous, sauf ceux qui ne le savent.

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  • Challenge

    G comme … garde royal, François REVERDY

    Voici un ancêtre peu banal, qui a de nouveau attiré mon attention grâce à son métier.

    Nous nous intéressons aujourd’hui à François REVERDY, un ancêtre né vers 1631 et qui a vécu à Sury-en-Vaux. Jusque là, rien de très banal car c’est l’un des patronyme les plus répandu dans mon arbre et le lieu où vécurent la majorité de mes ancêtres.

    Il est fils de François REVERDY et Jeanne MOUTON.  Je lui ai trouvé au moins un frère et une sœur que l’on retrouve également dans mon arbre ; son frère Jean est laboureur, ce qui est ma fois fort fréquent.

    Nous retrrouvons François REVERDY comme témoin dans l’enquête réalisée pour la dispense de consanguinité de Pierre DEZAT et Marguerite d’ARBONVILLE. Il est alors précisé qu’il est garde de son Altesse Henri-Jules de Bourbon, prince de Condé, comte de Sancerre. Il est alors âgé de 68 ans et signe ; un exploit pour 1700 ! C’est de là que viendrait son surnom : Lagarde.

    Lors du mariage se son fils Jacques en 1693, il est précisé que François  est « garde des plaisirs de Monseigneur le prince ».

    Au vu des informations glannées ça et là sur cette profession, il y a deux possibilités : ou bien cet ancêtre était garde chasse, ou bien organisateur des menus plaisirs, notamment des fêtes.

    L’occasion de lancer ici un appel à mes cousins et lecteurs berrichons : François REVERDY aurait fait l’objet d’un article de Jean LANDOIS dans le Berry magazine de septembre 1995. Alors si vous mettez la main dessus, pensez à moi.

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  • Mes ancêtres

    Pierre Augustin, Victorine Julie et Marie Elise PETIT

    Je poursuis aujourd’hui ma saga sur les enfants du couple BEUCHON x PETIT. Souvenez-vous, ce couple avait eut neuf enfants, dont trois seulement ont atteint l’âge de se marier (pour se rafraichir la mémoire, c’est ici). Ce qui m’a frappé, c’est que ces enfants ont eut des métiers bien loin de ceux de leur parents, et que les filles ont épousé des artisans et se sont installées en « ville ».

    Pierre Augustin : horloger … puis aubergiste

    Je retrouve Pierre Augustin, premier enfant de notre couple, en 1870 dans les archives : il est témoin de la naissance de Marie Eugénie FRELAT, et à 21 ans nous apprenons qu’il exerce la profession d’horloger ! Un métier bien loin de celui de ses parents qui lors de leur mariage étaient respectivement cultivateur et domestique.

    Il épouse le 7 mai 1873 Marie Louise RIDE au Noyer. Il est toujours horloger et ses beau-parents quant à eux sont aubergistes (ils étaient auparavant taillandiers). Deux ans plus tard son beau-frère Marie Alphonse Isidore RIDE se marie … et est également horloger dans la commune de la Chapelle d’Angillon.

    Sauf que Pierre Augustin va changer de métier… En 1876 il est devenu cabaretier ou aubergiste selon les actes. Je me suis posé la question de savoir pourquoi ce changement de métier ; l’hypothèse la plus probable serait qu’il a repris avec sa femme l’établissement de ses beau-parents.

    Victorine Julie : boulangère à Sancerre

    Victorine Julie épouse le 9 novembre 1875 Alexandre BOIN, boulanger à Sancerre. Elle s’installe avec son mari à Sancerre pour y devenir boulangère rue Saint Jean. Même si ce n’est pas une grande ville, quel changement de statut tout de même !

    rue st jeanRue Saint Jean à Sancerre – La boulangerie devait se trouver ici

    Marie Elise Antonise : sage femme à Henrichemont

     La petite dernière de la famille se marie le 12 mai 1884 à Henrichemont avec Hippolyte Achille DUMAS serrurier, appartenant à la réserve de l’armée active. Et oh surprise, elle n’est pas simple ménagère ! A 21 ans, elle exerce la profession de sage-femme, et habite également en ville.  Je la retrouve donc régulièrement comme déclarante dans les registres de naissance de la ville d’Henrichemont. Je ne trouve qu’un seul enfant de ce couple, Joséphine Marie Alice DUMAS.

    descendance

  • Berry,  Challenge,  Histoire locale

    P comme protestant en 1573 à Sancerre

    Je vous ai déjà raconté que je suis tombée par hasard sur une branche protestante dans ma généalogie. Article ici.
    Je vais maintenant aborder un évènement plus ancien, qui a laissé des marques à Sancerre : le siège de 1573, lors de la quatrème guerre de religions.

    Sancerre est en effet devenu un haut lieu du protestantisme dans le Berry, et plus globalement en France.

    Sancerre, ville rebelle, était surnommée à l’époque la Petite Rochelle. Dès la fin 1572, de nombreux protestants vinrent à Sancerre qui accueillait les « réformistes ». Le roi Charles IX ne supportait plus l’affront de ces villes. Claude de la Châtre mobilisa jusqu’à 7000 hommes. Il tenta des assauts qui se terminèrent tous par des échecs.
    Nouvelle tactique : assiéger Sancerre. Les assiégés tinrent bon mais les vivres vinrent à manquer. On mangea rats, taupes, vieux cuir … un récit raconte même qu’un couple mangea leur fille morte de faim. Le père fut brûlé et la mère étranglée.. Les protestants de Sancerre acceptèrent finalement la rédition lors de l’été 1573.
    Cette histoire a été racontée par un ministre protestant, Jean de Léry dans son Histoire mémorable du siège de Sancerre.
    Deux cents ans plus tard, Sancerre fera encore parler d’elle pour s’opposer cette fois à la Révolution Française d’où le terme « Petite Vendée Sancerroise ».