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R… Remariage
Solange Joséphine BLONDEAU* est née le 29 mai 1809 à Villegenon. Elle épouse Sylvain BEDU* en en 1831, puis en secondes noces Agnan FONTAINE à Dampierre-en-crot en 1851. Lui-même était veuf de Marie PIERRE .
De sa première union, Solange Joséphine BLONDEAU donna naissance à Solange Joséphine* et Marie Constance BEDU ; cette dernière est décédée à l’âge de 28 ans. Du mariage avec Agnan FONTAINE, je ne retrouve qu’un enfant, Marie décédée à quelques mois.
En 1872, notre couple vit au hameau de la Sansonnerie à Ivoy-le-Pré. Agnan est âgé de 59 ans et est laboureur.
Nous retrouvons Solange Joséphine BEDU, qui est à la fois belle-fille et belle-soeur d’Agnan ! Elle a en effet épousé son frère Antoine Barnabé, décédé en 1871. Lors de leur mariage elle était âgé de 24 ans et lui … de 47.
En 1872 elle vit donc avec sa mère et son beau-frère ainsi que ses enfants, Louis Paulin âgé de 15 ans, et Ernestine Joséphine âgée de 9 mois.
Nous retrouvons également Auguste Agnan FONTAINE, âgé de 26 ans, fils de la première union d’Agnan FONTAINE.
Et pour compléter la maisonnée, pas moins de six domestiques :
- Frédéric RAFFAITIN, 31 ans
- Gilbert AUGER, 28 ans
- Joseph TITON, 22 ans
- Céline BOURBON, 18 ans
- Célestine BRULEE, 16 ans
- Auguste PIECOU, 16 ans
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Orphelin
Suite à l’article d’hier, nous restons au hameau des Egrots.
Nous y retrouvons l’un des premiers ancêtres que j’ai cherché dans les recensements, Louis Désiré BLONDEAU. Il n’avait que 6 ans lorsque ses parents sont décédés à 3 mois d’intervalle à l’âge de 41 et 39 ans. Il faut dire que cette année 1870, une épidémie de variole a sévi à Verdigny… (j’en avais parlé dans un ancien article de 2014). Ils laissent derrière eux quatre enfants, trois autres étaient morts avant leur première année ; l’aînée était âgée de 14 ans, et le petit dernier de 4 ans… et aucun grand-parent pour s’en occupé, tous étant décédé bien avant.
Deux ans plus tard lors du recensement de 1872, Louis Désiré âgé de 7 ans, a donc quitté sa commune pour aller vivre dans le hameau d’à côté avec son oncle François DOUCET, vigneron de 39 ans, et sa tante Catherine DEZAT. Il y vit avec une ribambelle de cousins : Ferdinand, Marie, Eugène, Eugénie et Joséphine, âgés de 14 ans à 3 mois.
Mais où sont passés ses frères et sœurs ?
- Toujours aux Egrots, je retrouve Marie Louise BLONDEAU, âgée de 12 ans, qui vit avec son oncle Ferdinand DOUCET, vigneron de 32 ans, et sa femme Marie PINON.
- Au hameau voisin de Chaudoux, je retrouve Rosalie et Théophile BLONDEAU, 14 et 5 ans. Ils vivent avec leur oncle Pierre BLONDEAU, propriétaire de 30 ans, Françoise RAIMBAULT leur tante et leurs cousins Léon 8 ans et Célestin 4 ans.
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Kyrielle d’enfants
J’ai retrouvé dans les recensements quelques familles nombreuses, voire très nombreuses.
Mon premier couple est Jean-Louis ROY, 41 ans, et Rosalie BLONDEAU, 37 ans. Ils vivent à Chaudenay sur la commune de Verdigny, où Jean-Louis est noté propriétaire ; dans les actes précédents il fut vigneron.
Ils emploient un domestique, Pierre VATTAN âgé de 22 ans. Un patronyme du coin !
Venons en aux enfants. Rosalie qui a quasiment mon âge au moment où j’écris cet article a mis au monde : Marie Louise, 15 ans, Hortense Valérie, 11 ans, Célestin Louis, 7 ans, Clémence Alice, 4 ans, Eugène, 2 ans et Pierre, 4 mois.
Mon aïeule ne figure même pas dans la liste … Marie Célestine est née en 1877, et est la cadette de 10 enfants !
Poursuivons avec un autre couple : GUENEAU Louis, laboureur de 49 ans et Geneviève MERLIN âgée de 45 ans. Ils vivent au hameau du Thou sur la commune de Sury-en-Vaux.
Vient maintenant la liste des enfants : Joséphine, 16 ans, Florentine, 15 ans, Emile, 11 ans, Ferdinand, 10 ans, Eugène 7 ans, Valérie 5 ans et pour finir Justine et Euphrasie, visiblement des jumelles âgées de 4 ans. Là encore j’avais trouvé 10 enfants issus de ce couple. Leur aînée n’est autre que mon aïeule Hortense GUENEAU, qui au même moment était domestique dans une commune plus éloignée (et qui épousera Joseph REVERDY, dont je vous ai parlé la veille).
Mais la maisonnée n’est pas complète ! Car la belle-mère du chef de famille, Victoire BERTRAND âgée de 75 ans vit également avec la famille. Elle est née en l’an VI et décèdera en 1880 dans un autre village. Qu’a-t-elle fait entre 1872 et 1880, et pourquoi déménager ? D’autres recensements me donneront peut-être une piste…
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S comme soutient de famille
Lorsque l’on travaille sur sa généalogie, on reporte dates et lieux pour les événements de la vie de nos ancêtres. Parfois je réalise quelques calculs pour vérifier la concordance d’âges entre le décès et la naissance par exemple, mais je me pose moins la question de savoir quels âges avaient les enfants lors du décès de leurs parents. Un généalogiste l’avait fort bien écrit dans l’un de ses articles, mais je ne l’ai pas retrouvé.
Ainsi un détail sur l’acte de mariage de Louis Désiré BLONDEAU m’a fait appréhender sa vie d’une toute autre manière. Il y est précisé que parmi les pièces présentées à l’Officier d’Etat Civil se trouve :
Un livret militaire duquel il résulte que le futur époux de la classe 1884 est exempt comme aîné d’orphelins.
Acte de mariage de Louis Désiré BLONDEAU et Félicité COTAT – Archives du Cher 3E 5282
Souvenez-vous, Louis Désiré n’est autre que le fils de Louis BLONDEAU, « l’invisible » dont je vous avais raconté la vie. Louis est décédé à quelques semaines de sa femme, vraisemblablement de la variole. En 1870, ils laissent derrière eux Marie Louise âgée de 11 ans, Louis Désiré âgé de 7 ans et Étienne Théophile âgé de 3 ans.
Difficile d’imaginer ce que fut leur enfance sans leurs parents. Ils auront certainement été accueillis dans leur famille, ensemble ou peut-être séparément. Louis et son frère auront certainement commencé à travailler tôt pour subvenir à leurs besoins.
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Louis BLONDEAU, vigneron à Verdigny au XIXe siècle
Avant d’entrer dans le vif du sujet, replaçons Louis BLONDEAU dans mon arbre. Comme je l’ai évoqué lors de mon bilan, à ma 7ème génération, un couple a la particularité d’être implexe … trois fois ! Louis BLONDEAU est l’un des trois enfants de ce couple que l’on rencontre dans mon arbre. Il est également le petit fils de Jean Louis BLONDEAU, le fameux hors-la-loi présenté lors du précédent challenge A à Z. Ces précisions faites, je laisse place à mon ancêtre…
12 octobre 1828. Nuit d’automne dans le Sancerrois. Cette mi-octobre est la transition entre l’effervescence des vendanges et des semailles, et le froid et les pénibles travaux de l’hiver. Dans le « Chaudoux den bas », Thérèse NEVEU vient d’accoucher. Après six ans de mariage, elle donne un frère à la petite Thérèse. Il s’appellera Louis. Son père, Jean-Louis, est peut-être en train de préparer ses outils de sabotiers. Cette activité prendra le relais des travaux dans les champs, à l’arrivée des mauvais jours.
Ancienne maison de vigneron du haut de Chaudoux – Google Streetview
12 octobre 1836. Louis a 8 ans aujourd’hui mais l’humeur n’est pas à la fête dans le village : de la pluie, de la pluie, encore de la pluie ! Les voisins vignerons font grise mine : il y a une semaine, les raisins n’étaient toujours pas mûrs, et aujourd’hui les rares fruits enfin arrivés à maturité ont pourris.
1851. Les années ont passé, successions de moissons et de vendanges. Le jeune Louis a 22 ans et est dorénavant vigneron. Bien que le travail soit difficile, j’imagine aussi qu’il aime passer du temps à l’extérieur, car il y a du monde à la maison : ses parents qui ont plus de 50 ans et sont toujours le socle de la famille, le petit Pierre de 10 ans, ses sœurs Marie et Rosalie, 20 et 16 ans. Mais il y a aussi Thérèse et son jeune mari, Julien VATTAN, également vigneron. Le premier mariage de la fratrie avait eut lieu en février l’année précédente.
28 juin 1853. Encore une sale année, alternance de pluies froides et de vent. Mais laissons Louis et sa famille savourer la fête : car aujourd’hui le cousin Hippolite NEVEU se marie. Et Louis est témoin : une petite fierté ! Il est même monté « à la ville » de Sancerre trois semaines auparavant, chez le notaire, bien qu’il ne sache pas signer.
20 janvier 1856. La nuit approche et Louis sort ses plus beaux habits. Car aujourd’hui il marie non pas une, mais ses deux jeunes sœurs ! Florent NEVEU, le maire les accueille au bourg à huit heures du soir. Honneur à l’aînée, Marie épouse François COTAT, un vigneron de 25 ans qui habite Verdigny. Arrive le tour de Rosalie. Elle épouse Jean-Louis ROY, même profession dans la même commune. Julien VATAN, leur beau-frère, est témoin des deux unions. Ces deux mariages, seront les seuls de l’année à Verdigny.
11 janvier 1858. Aujourd’hui la taille dans les vignes s’interrompt. Car à huit heures, Louis se marie. Il épouse Rosalie DOUCET, fille d’une famille de vignerons de Sury-en-Vaux, village voisin, qui est de deux ans sa cadette. Les tractations s’étaient soldées le 3 janvier dernier par la signature d’un contrat de mariage à Sury-en-Vaux. Mais les ressources sont maigres, et la cohabitation entre le jeune couple et le reste de la famille est inévitable.
Juillet 1861. Trois années ont passé, et la maison familiale est toujours aussi remplie. Nous retrouvons Louis qui a fondé sa famille avec deux petites filles, Rosalie et Marie-Louise de trois et un an. Ils partagent la maison avec ses parents et Pierre, son frère laboureur. Sa femme Rosalie a souvent les yeux rougis en ce moment, car ils viennent de perdre leur troisième fille, Mathilde, après quelques jours seulement.
28 avril 1863. Que sa mère aurait été fière de voir ce jour. Pierre, le petit dernier qui se marie, et lui son plus vieux fils qui est témoin. Pierre épouse Françoise RAIMBAULT, d’une famille de vignerons. Du coin de l’œil il regarde sa femme. Elle est de nouveau enceinte, et ils espèrent cette fois avoir un garçon.
Octobre 1866. L’histoire se répète… cette année les éléments se sont déchaînés. Le tonnerre a même grondé en janvier ! Hélas le résultat des pluies est là, le vin sera médiocre cette année encore. Il montre ses vignes au petit Louis Désiré qui a deux ans maintenant. Son fils est né presque un an jour pour jour après Louis Désiré premier du nom, qui n’avait survécu qu’un mois. Rosalie est restée à la maison avec Étienne Théophile, le dernier né, qui les a rejoint à la fin de l’été.
Septembre 1870. Il flotte comme un air mauvais à Verdigny. Les habitants tombent malades les uns après les autres, et il fait chaud… Rosalie est l’une des premières à mourir cette année-là. Fatiguée de ses grossesses et des travaux pénibles. Fatiguée d’avoir perdu sa petite Adeline en mars l’année dernière. Fatiguée de cette chaleur, qui a séché les cerises sur place dans les arbres. En juillet, Louis a entendu que la France entrait en guerre contre l’Allemagne. Rien de bon. La veille, de nouveau une mauvaise nouvelle est parvenue à ses oreilles : son ami Patient NEVEU, est mort…
Le 26 septembre 1870, Louis BLONDEAU meurt. Cette année là, une épidémie de variole fit des ravages à Verdigny.
Etat-civil de Verdigny: 3E 2454, 3E 3830, 3E 4273. Recensements de Verdigny : 1846 - 27J0050, 1851 - 2J0073, 1856 - 2J0089, 1861 - 6M0025, 1866 - 6M 0052. Les fléaux atmosphériques de Jean-Claude BONNET
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Perrette BEAUVOIS, 3 mariages, 2 dispenses
J’ai rédigé la semaine précédente un article sur les dispenses de consanguinité. Voici une application pratique avec Perrette BEAUVOIS, ma sosa 1049. Mon aïeule s’est mariée trois fois et pour deux de ses mariages, une dispense de consanguinité aura été nécessaire.Son premier mariage a lieu le 14/2/1692 à Sury-en-Vaux avec François REVERDY .La dispense du 3ème degré de consanguinité nous apprends que François REVERDY est vigneron âgé de 24 ans tout comme Perrette BEAUVOIS.
Parmi les témoins de l’enquête menée sont cités Denis VATAN vigneron de 60 ans oncle de François REVERDY, Léonard DELAPORTE 53 ans cousin germain de François. Deux autres témoins sont François GUENOU marguillier et Louis SOUCHET sergent au bailliage.Son second mariage a lieu le 10/9/1696 à Sury-en-Vaux avec René BLONDEAU, également veuf.Cette fois c’est une dispense de deux au troisième degré d’affinité : ce ne sont donc pas des cousins directs ; le futur époux était en fait marié à une cousine de Perrette. René BLONDEAU est tuilier, âgé de 32 ans, Perette BEAUVOIS est âgée de 29 ans.
Parmi les témoins sont cités Denis VATAN vigneron 63 ans cousin issu de germain de Françoise DION, Louis SOUCHET « honnête personne », déjà témoin lors de la précédente dispense, sergent et Jean LAFOSSE « honnête personne ».Perrette se mariera une troisième fois le 17/01/1715 avec un certain Estienne BEAUVOIS. Malgré l’homonymie, il ne semble pas y avoir eut de dispense de consanguinité.Tentative de schématisation des liens entre Perrette et ses époux.Cet article est le deuxième du généathème sur le mariage et portait sur les dispenses de consanguinités. Dans le prochain vous découvrirez le mariage de Marie Joséphine BEUCHON, un mariage salutaire vu qu’il conduira à la reconnaissance de deux enfants … -
L comme la Loire et ses dangers
L’idée de cet article m’est venu en lisant un commentaire sur un acte de décès. Celui-ci concerne François BLONDEAU, fils de Henri BLONDEAU et Marie BEAUVOIS (sosa 524 et 525).
Alors que je cherchais un peu plus de renseignements sur les enfants de ce couple habitant Sury-en-Vaux, je trouve un acte de décès à Bannay, situé à quelques kilomètres en date du 6 août 1756.
Il est dit qu’avec la permission du bailly de Sancerre, François Blondeau venant de St Satur en charrette tiré par 4 chevaux s’est noyé dans la Loire en crue depuis le 19 décembre. Il a été découvert par un marinier à St Thibault. Son frère et ses beau-frères sont venus le reconnaître.
Une preuve de plus que la Loire était (et peut toujours être) bien dangereuse. Voici d’autres exemples trouvés dans les archives :
- Jean DECHOUX est décédé à 13 ans en 1752 à Bannay. Il est indiqué qu’il s’est noyé dans la Loire le 18 avril. Il conduisait un bateau avec son père, trouvé sur un banc de sable.
- Le 7 juillet 1829, François LOISEAU et Patient BOIDEAU 11 ans sont trouvés noyés dans la Loire. Ils auraient voulu se baigner.
Mais nul besoin d’avoir un fleuve à proximité pour se noyer, j’ai rencontré de nombreuses noyades dans des mares, de petites rivières et même dans des fontaines. Etait-ce bien des accidents à chaque fois ?
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H comme Hors la loi
Tout part d’un banal problème : il arrive parfois que l’on ne trouve pas l’acte de décès d’un aïeul. C’est le cas de Jean Louis BLONDEAU mon SOSA 172.
Il est né le 6 janvier 1781 à Verdigny, et se marie le 16 février 1795 avec Marie RAIMBAULT. Il est âgé de 14 ans, et sa femme de 18 ans.
Mais aucune trace de son acte de décès, ni à Verdigny ni aux alentours. J’ai alors étendu mes recherches aux arbres en ligne, et là : stupeur ! Mon ancêtre aurait été jugé pour contrefaçon. Cela rejoint en fait ce que j’avais entendu un jour au détour d’une discussion familiale.
Je n’ai malheureusement pas lu les documents en question, mais le généalogiste qui est heureusement plus organisé que moi a cité ses sources ce qui me permettra d’aller voir de mes propres yeux les pièces du procès. Elle se trouvent aux archives du Cher, Liasse 2.U.1164 dossier n°129 et 38 U 160.
Voici le résumé de ce qu’à trouvé ce généalogiste : Jean-Louis BLONDEAU aurait été condamné à mort par contumace le 13 juillet 1815 par la cours spéciale du Cher. Il serait coupable d’avoir en 1814 contrefait des monnaies d’argent ayant cours légal en France. La suite serait des plus rocambolesque car il échappe à la justice après s’être fait délivrer un passeport à Sancerre.
Merci donc à Alain Rodermann qui a mis ces éléments en ligne, la page est ici. Et j’espère un jour pouvoir vous en raconter plus !