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    Naissance et vie de Jean BLIN

    Il y a 200 ans vint au monde Jean BLIN, le sosa n°40 de mon mari (son arrière-arrière-arrière-arrière-grand-père). Jean est le fils de François BLIN, un laboureur, cultivateur, et Marguerite CHANTEREAU qui fut fileuse. Son frère aîné Pierre, âgé de 13 ans, est également présent dans le foyer situé au Pézard, un hameau du village de Morogues. Pierre est le seul survivant d’une fratrie qui avait compté trois autres enfants morts en bas âge.

    Si Jean est né à une heure du soir, François ira déclarer la naissance le lendemain à onze heures.

    Une vue du hameau des Pezards de nos jours

    La vie de Jean est rythmée par les naissances, et malheureusement les décès qui jalonnent sa jeunesse. En 1841 Jean est âgé de 18 ans, ce qui sera une année funeste. Le 9 février son frère aîné Pierre décède, puis un mois plus tard le 10 mars c’est le tour de son père François. Il est le dernier homme à la maison, ce lui vaudra une exemption de service militaire l’année suivante.

    Jean exempté car fils aîné de veuve. Liste cantonale de tirage au sort – Arrondissement de Bourges – 1842 – 2R 33. Selon les actes, le nom est orthographié BLIN ou BLAIN

    Nouveau saut dans le temps. Le 30 janvier 1848 Jean se rend avec sa mère chez le notaire des Aix d’Angillon. Depuis le hameau des Berthelets où ils vivent maintenant, cela représente une dizaine de kilomètres. Ils y retrouvent Solange GADOIN, sa fiancée, et son père venus de Ruelle. Ils sont venus coucher sur papier le contrat que les deux familles ont imaginées pour leur futur mariage. Les deux futurs époux apportent ainsi l’un et l’autre leurs droits dans la succession à venir de leurs parents décédés. Et l’on y prévoit également les premières années de leur vie de couple. Sont présents, du côté du marié son oncle François CHANTEREAU qui vit au hameau de Pezard, à Morogues. Du côté de Solange : son oncle Jean-François GADOIN tisserand à Aubinges, et son beau-frère François MILLET, vigneron à Aubinges.

    Deux semaines plus tard nos protagonistes se retrouvent à dix-huit heures pour le mariage à Aubinges. Un autre oncle de Jean est présent, le frère de sa mère qui se prénomme Jean CHANTEREAU (même prénom, peut-être son parrain ?), qui est est journalier à Henrichemont. Les témoins de la mariée sont les mêmes que pour la signature du contrat de mariage.

    Jean se sera sans doute senti un peu seul en ce jour. De ses huit frères et sœurs, il n’en reste plus aucun en vie. Ses deux petites sœurs étant décédées deux ans auparavant, en 1846.

    Lignes de vie de la fratrie de Jean BLIN (cliquez pour agrandir)

    Le contrat de mariage nous apprend que dès le soir de la cérémonie, les jeunes mariés sont partis vivre chez la mère de Jean. On a créé une « société » à l’occasion, dans laquelle chacun possèdera un tiers. Marguerite CHANTEREAU y apportera l’ensemble de ses biens, et les époux la dot prévue.

    Dans la marge du contrat, il est indiqué que ladite société est dissoute en 1851. Marguerite n’avait pourtant nulle part ailleurs où aller, ses autres enfants étant tous décédés. Se pourrait-il que notre petit monde ne se soit pas entendu ?

    Entre 1853 et 1854, Jean et Solange quittent Morogues pour rejoindre Ruelle, le plus grand hameau du village d’Aubinges. Que tout le monde se rassure ! Lors du recensement de 1856, on apprend que Marguerite CHANTEREAU vit toujours avec son fils et sa brue, elle est même la chef du foyer. Deux petits-enfants, Jean Baptiste et Joseph, vivent avec eux, ainsi qu’un enfant de 8 mois en nourrice, Silvain THEME.

    Enfants de Jean BLIN et Solange GADOIN

    Après une vie où il aura été vigneron, cultivateur et propriétaire, Jean terminera ses jours dans le foyer de son fils Jean Ernest (également ancêtre de mon mari), à l’âge de 84 ans, au hameau de Ruelle.

    Jean était-il coquetier ?

    J’avais noté dans mon logiciel que Jean avait occupé la profession de coquetier. Mais en reprenant l’intégralité des actes le concernant ainsi que ses enfants : aucune trace du métier. Je ne pense pas avoir rêvé… mais peut-être simplement confondu avec son fils. Dans l’un des recensements sa brue est en effet notée coquetière. Le coquetier était un marchand ambulant qui récupérait des produits frais comme les œufs, les volailles ou le beurre dans les fermes pour les vendre au marché.

    Sources
    Etat-civil : Morogues, 1816-1822, 3E 1433. Aubinges, 1843-1852, 3E 2497 - 1903-1917, 3E 5846.
    Liste cantonale de tirage au sort : Arrondissement de Bourges, classe 1842, 2R 33.
    Contrat de mariage : Minutes de Me BRISSET, E/22431.
    Recensements : 1876, 6M 0084 - 1891, 6M 0099 - 1901, 6M 0130 -  1906, 6M 0158.
    Table des successions et absences des Aix d'Angillon : 1903-1925. 1Q 12208.