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    J … Je poursuis avec mes poilus

    Lire le début ici.

    Je poursuis ma lecture des fiches matricules, entourée par mes ancêtres.

    Moi :  Du côté de mon père, il y a les deux poilus que je connais le mieux. C’est lié au fait que j’ai vu leurs photos, et que des membres de la famille ont raconté leurs mésaventures.

    Le premier, Léonard BLONDEAU était canonnier dans un régiment d’artillerie de campagne. Il est revenu très affaibli de la guerre, aurait respiré des gaz toxiques…  Il mourra assez jeune, à 43 ans. Il sera décoré de la croix de guerre et aura une belle citation dans son dossier.

    Le second est Justin LEGER, j’en ai déjà parlé dans différents articles cette année.

    « Oui, mais nous n’avons pas lu ! Raconte-nous ! » (il est vrai que la majorité de mes ancêtres ne savent pas lire, et se connecter à internet depuis l’au-delà n’en parlons pas !)

    Moi : Ce qu’il faut retenir c’est qu’il fut gravement blessé au cours de la guerre. Il était devenu fortement handicapé d’une jambe, ce qui ne l’empêchait pas de labourer avec son cheval d’une main et sa béquille de l’autre !

    Difficile d’imaginer ce qu’ils ont vécu…

    Mais, j’arrête là ! C’est moi qui vous parle alors que je devrais profiter de vous avoir avec moi pour apprendre à vous connaître !

    La suite demain

    G2

  • Challenge

    I … Ils ont fait la guerre

    Lire le début ici.

    A l’évocation de la guerre, le silence se fait dans la pièce.

    Moi : même si je n’ai pas connu mes ancêtres qui ont combattu. J’ai retrouvé leur trace dans les archives. Par qui voulez-vous commencer ?

    Un homme : honneur aux dames, commençons par les ancêtres de ta mère.

    Je sors les fiches matricules, et mes ancêtres se regroupent autour de moi. A mon tour de leur apprendre l’histoire familiale !

    Moi : Commençons par Louis François Joseph LINARD. Le père de mon arrière-grand-mère. Il était dans le 4ème régiment d’infanterie. Il sera évacué de nombreuses fois : une première fois pour blessure de guerre le 9 décembre 1914, il partira en convalescence à Marseille. Il repart aux armées en mai 1915. Cette fois il tombe malade et est évacué à Bar le Duc puis Chaumont. Il retourne au combat en juillet 1916, et est de nouveau évacué pour maladie à Bourges un mois après. Il retourne combattre en septembre 1916, définitivement cette fois. Il sera nommé caporal en avril 1918.

    Avec cette nomination, ses ancêtres hochent fièrement la tête.

    Moi : Pierre Francisque CHAMPION a aussi combattu. Encore un de mes ancêtres préféré, figurez-vous qu’il était charbonnier ! On apprend aussi qu’en 1900 il est devenu clairon. Il a combattu dans les régiments d’infanterie, mais aussi dans l’infanterie territoriale. A partir de 1918 il a été mobilisé sur les voies ferrées à Bondy.

    En fait beaucoup de mes ancêtres étaient âgés et ont combattu dans l’armée territoriale. Ce qui n’a pas empêché une bonne partie de mes ancêtres d’être blessés ou d’avoir combattu plus près du front par la suite !

    A suivre…

  • Challenge

    H … Hors-la-loi

    Lire le début de l’histoire ici.

    Je continue ma discussion avec André NEVEU et Louis REVERDY son beau-fils, mes notaires et procureurs du bailliage de Sancerre.

    André : mais tu sais que tu as un autre illustre ancêtre qui se nommait REVERDY !

    Louis acquiesce.

    – Louis : oui, François REVERDY né vers 1615 qui était garde au Comté de Sancerre. Et son fils François avait la même fonction. Figures-toi que François, le fils, avait le surnom de La Garde. Et il fut le garde de Monseigneur de prince Son Altesse Henri Jules de Bourbon, Prince de Condé, Comte de Sancerre !

    Ils échangent des regards ravis.

    André : En voilà un qui pourrait bien devenir ton ancêtre préféré !

    Mes yeux commencent à briller.

    Moi : Oh non, l’un de mes ancêtres préférés c’est Jean-Louis BLONDEAU.

    André : Ah tiens ? Mais qui est-ce ?

    Louis : Il était peut-être noble ? Ou bien un descendant d’un roi de France ?

    Moi : oh non, rien de tout cela.

    André, se gratte la tête : Pour faire mieux que François REVERDY…. il était peut-être un artisan renommé ? Que faisait-il ?

    Moi : de la contrefaçon de monnaie !

    JL

    Mes ancêtre écarquillent les yeux et me regardent fixement. Je poursuis :

    Moi : il faut absolument que je me rende aux archives pour lire tout ce qui concerne son procès. J’ai entendu dire qu’il se serait échappé du tribunal et s’est sauvé … avec de faux papiers ! Il n’est certainement pas là ce soir, j’imagine que comme toujours il est introuvable….

    Ma révélation n’a visiblement pas l’effet escompté.

    André se fâche : Ahhh ces jeunes, quel bel exemple en effet ! Tu préfères un hors-la-loi à d’honnêtes ancêtres !

    Moi :  ah non, dans mes ancêtres préférés et que j’admire il y a aussi ceux qui ont combattu pendant la Grande Guerre…

    La suite demain

  • Challenge

    G … Grandes fonctions, la suite

    Lire le début de l’histoire ici.

    Je me souviens bien avoir trouvé trace de ces ancêtres notaires et procureurs. Difficile de savoir s’ils étaient vraiment des privilégiés !

    Moi : il me semble me souvenir que Louis REVERDY et votre fille, Anne, avaient eu besoin d’une dispense de mariage.

    André : En effet, ils ont le même arrière-arrière-grand-père, Laurent GUENEAU. Un ancêtre du côté de ma mère. Et regarde !

    J’ouvre la dispense.

    Moi : ils signent tous les deux, même Anne ! Et nous sommes en 1693 !

    André acquiesce de la tête. Mais un élément, attire mon attention.

    Moi : Par contre il est indiqué que la dispense est accordée car Louis et Anne sont de pauvres habitants de la paroisse de Sury-en-Vaux.

    André : Ah ça, nous ne sommes pas noble pour autant !

    Moi, changeant de sujet : Tout de même, ces dispenses sont bien utiles !

    André : Il faut dire que dans nos villages, au quatrième degré tout le monde est cousin avec tout le monde !

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    Louis, le beau-fils, prend la parole.

    Louis : d’ailleurs on retrouve des dispenses concernant mes enfants. Regarde en 1720. Il s’agit du mariage de mon fils Louis avec Marguerite RIMBAULT.  Et lui aussi signe l’acte.

    Moi, essayant de lire le document : je n’arrive pas bien à lire votre profession … Praticien ? Ne me dites pas que vous étiez médecin en plus !

    Louis, en rigolant : non, cela signifie simplement que je suis notaire seigneurial, que j’ai des connaissances de droit, mais pas les diplômes. En 1726 on trouve également la dispense pour le mariage de ma fille, Françoise avec François REVERDY.

    Je décide de ne rien dire car mes ancêtres sont susceptibles, mais quand même François REVERDY qui épouse Françoise REVERDY il y a de quoi sourire !

     

    La suite demain.

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    F … Faudrait pas oublier les personnalités !

    Lire le début de l’histoire ici.

    Jeanne s’éloigne donc, me laissant pensive, tentant de retenir tout ce que je venais d’entendre.

    Plusieurs hommes s’approchent maintenant de moi. L’un d’entre eux, le mieux habillé, prend la parole.

    Homme : Nous comprenons un peu ta déception en découvrant tous ces ancêtres manœuvres ou laboureurs, mais tu as aussi des personnalités qui étaient très respectées.

    Les autres hommes hochent de la tête.

    L’homme poursuit : Oui, tu as bien des ancêtres qui savaient signer et écrire au XVIIème siècle.

    Par exemple, moi-même et mon beau-fils Louis REVERDY étions à la fois notaire et procureur au bailllage. La juridiction n’était peut-être pas très importante, mais tout de même !

    La suite demain (article court en lien avec un emploi du temps professionnel chargé !).

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    E … Encore un vigneron

    Je vous conseille de lire l’histoire depuis le début ici.

    – Jeanne poursuit : J’ai parlé de ma branche maternelle, mais pas de mon père. Comme je l’ai dit il est né à Sermages, mais il s’est établi à Préporché, village d’origine de son père. Et là tu vas être contente, car ce n’était pas un laboureur mais … un vigneron comme son père également !

    Moi : Quoi ? Encore un vigneron ?

    J’entends du vacarme autour de moi.

    « Tu as entendu, elle recommence ? », « On lui fait honte, c’est ça ? », « Rien n’est jamais assez bien ! ».

    Je reprends rapidement la parole.

    Moi : Comprenez ma surprise, j’ai de nombreux ancêtres vignerons, mais dans des zones viticoles. Là on parle du Morvan, ce n’est pas franchement la première région à laquelle on pense.

    Cartev

    Je sors une carte des vignobles de France pour poursuivre mon explication. Je leur montre que Préporché est tout de même bien éloigné des vignobles réputés !

    – Un homme s’exclame : Tu penses bien qu’on ne pouvait pas aller tous les quatre matins chercher du Sancerre, il nous fallait une production locale !

    Une voix se fait entendre au fond de la pièce : « Pourtant ça vous aurait changé de la piquette ».

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    J’échange un regard désolé avec Jeanne.

    Moi : je suis vraiment contente d’avoir un vigneron dans le Morvan. Avec tant de vignerons dans mon arbre, on ne peut produire que du bon vin.

    Voilà qui mit tout le monde d’accord.

    Jeanne : j’aurais bien d’autres choses à te raconter, mais je vais te laisser rencontrer d’autres ancêtres.

    A suivre

  • Challenge

    D … Depuis une nouvelle ville du Morvan

    Lire le début de l’aventure ici

    – Jeanne poursuit en me montrant la carte : tu as vu que Corancy est un peu plus éloigné de Préporché. C’est mon grand-père maternel qui en était originaire. Et ma grand-mère venait d’à côté, de Château-Chinon.

    Ce nom fait tilt, dans ma tête. Enfin un lieu que je connais !

    Moi : Château-Chinon ? J’y suis déjà allée en vacances, je ne savais pas que j’y avais des ancêtres. Nous avions visité Bibracte au Mont-Beuvray, un site archéologique celte, et aussi le musée du Septenat de …

    Est-ce qu’il se pourrait que ?

    Moi : Ne me dites pas que je cousine avec un ancien président de la république ???

    M

    – Jeanne, perplexe : Bibracte ? président ? Mais enfin de quoi parles-tu ?

    Je prends de nouveau mon ordinateur pour rechercher l’arbre généalogique de François Mitterand. Vérifications faites, il n’est pas originaire de ce secteur. Mais il a quelques ancêtres dans les environs de Bourges, dans des villages que les ancêtres de mon mari ont fréquenté. Une surprise viendra peut-être une autre fois…

    Moi : Pour Bibracte je pense savoir pourquoi vous ne connaissez pas. Ce site a été oublié puis redécouvert à la moitié du XIXème siècle. Revenons à Château-Chinon, où vivaient exactement votre grand-mère ?

    – Jeanne réfléchit : ah ça, ce que je peux dire c’est que c’est une branche de laboureurs. Mais où exactement, je ne me souviens plus si ma grand-mère me l’a dit. Mais je n’ai pas encore parlé de mon père de Sermages !

    La suite lundi

  • Challenge

    C … Commagny, Corancy, nouveaux villages morvandiaux

    Je vous conseille de lire l’histoire depuis le début ici.

    Jean s’éclipse et laisse la place à sa mère, Jeanne MILLIARI.

    Moi : Alors pouvez-vous me parler des villages du Morvan où mes ancêtres auraient vécu ?

    Jeanne :  J’ai toujours vécu à Préporché, mais mes parents étaient originaires de villages alentour : Sermages pour mon père et Commagny pour ma mère.

    J’ouvre une carte. Si je trouve bien Sermages, pas de trace de Commagny.

    Moi : Commagny ? Vous êtes sûre ? Je ne trouve pas de trace d’une commune de ce nom …

    Jeanne :  Bien sur que si ! Il y avait l’un des plus beaux prieurés, et la commune était très riche. Une légende raconte qu’au XVème siècle l’un des prieurs du prieuré l’a pillé, et il était également accusé de plusieurs meurtres. Les moines ont petit à petit déserté les lieux. A la révolution il fut revendu comme bien national. Et en 1794 Commagny perdit sa qualité de commune et fut rattachée à Moulins-Engilbert.

    Je regarde une carte postale de ces lieux et me dit que mes ancêtres avaient de la chance d’avoir une si belle vue.

    Commagne

    Jeanne : Ils habitaient la commune, mais il ne me semble pas qu’ils étaient proches de ce lieu. Mon grand-père Dominique LEGER était laboureur aux Monceaux. Et son père et son grand-père étaient laboureurs à Chagnon sur la commune de Corancy.

    Moi : Et bien moi qui voulait voyager me voilà servie !

    Jeanne : Voyager, voyager, il faut le dire vite ! Si tu regardes sur une carte tu verras que le hameau des Monceaux de Commagny est très proche de celui des Beaunés de Préporché où nous avons vécu.

    Moi : Les Beaunés ? Comme le nom de …

    Jeanne : Oui, comme le nom de mon mari et mes enfants.

    C2

    Je reprends une carte pour indiquer les lieux dont mon aïeule m’a parlé. Je suis assez fière de ma moisson !

    Jeanne : Et encore, tu n’as pas tout entendu sur cette branche !

    A suivre

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    B … Branche morvandelle

    Le début de l’aventure est à lire ici

    – Moi (après un petit instant de silence) : mais enfin j’ai déjà parlé d’histoires qui sortent de l’ordinaire comme des ancêtres voyageurs. Par exemple l’histoire de Jean BEAUNEZ. Peut-être est-il présent parmi vous ?

    En effet il s’avance.

    – Jean : C’est vrai que tu as parlé de moi, mais en cent mots seulement tu ne pouvais pas dire grand chose !

    – Moi : Et je me suis toujours demandé pourquoi vous aviez quitté le Morvan, et comment vous êtes arrivé à Herry. J’ai imaginé que vous étiez parti avec votre oncle Gaspard MILLIARI trouver du travail durant l’exode rural.

    – Jean (en faisant non de la tête) : ce n’est pas tout à fait exact, l’exode rural depuis le Morvan est plus tardif, vers le milieu du XIXème siècle. Alors que je me suis marié en 1785 dans le Berry et que je suis décédé en 1860.

    – Gaspard : Et moi je suis parti bien avant cela, regarde un peu du côté de Saint-Bouize.

    Je me connecte au site des archives du Cher. En effet, je trouve le baptême d’une certaine Angélique MECHAIN en 1776 et Gaspard MILLIARI est parrain, alors domestique dans la commune de Saint-Bouize, proche de Herry.

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    – Gaspard ajoute : et un peu plus tard tu me retrouveras à Herry. J’y finirai ma vie au hameau du Chêne comme mon neveu Jean. C’est un peu ma seule famille, on ne me connait pas de femme et sur mon acte de décès personne n’a été capable de donner l’identité de mes parents ni même ma commune de naissance !

    – Moi : Mais racontez-moi, c’était comment Préporché ?

    – Jean : Et bien j’y suis né le 19 février 1789 à Monterdon plus exactement. Mon père Jean BEAUNES y était laboureur (l’écriture de ce nom a subit beaucoup de changements), et ma mère était Jeanne MILLIARI.

    – Moi : Jean, Jeanne… Ils n’avaient pas beaucoup d’originalité dans le choix des prénoms !

    – Jean : Et encore, mon oncle et parrain s’appelait Jean BEAUNES également. Et deux de mes frères se nomment François.

    – Moi : … Trois fois le même patronyme dans l’acte de baptême, je crois bien que je tiens un record !

    – Jean, fier : Et côté records ce n’est pas fini ! J’ai épousé trois femmes et eut 16 enfants !

    Jean

    – Moi : Oui j’ai remarqué. Un an et demi après la mort de votre première femme Catherine, vous passiez de nouveau devant le maire. Et votre dernière épouse, mon aïeule, était âgée de 19 ans lors de son mariage et vous 49 !

    – Jean : Et la première règle du généalogiste alors ? On ne juge pas ses ancêtres !

    – Moi : C’est vrai… Bon si on parlait plutôt du Morvan. J’aimerai bien connaître les villages où mes ancêtres morvandiaux ont vécu !

    – Jean : Comme je l’ai dit je suis parti assez jeune, alors pour en parler il faut demander à ma mère.

    La suite demain

  • Challenge

    A… A la rencontre de mes ancêtres

    Tout a commencé en avril dernier, alors que j’étais en train de rédiger un article sur ma généalogie.  Je venais de poster un tweet énervé en découvrant de nouveaux ancêtres de mon mari.

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    Il était tard et j’allais me coucher quand soudain…

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    Je lève le nez de mon ordinateur, et autour de moi se dressaient une bonne vingtaine d’ancêtres qui n’avaient pas l’air contents du tout. Une femme prend la parole :

    Femme : Tout d’abord nous voudrions te dire que nous apprécions ton travail, nous faire revivre à ta manière, mais là ça suffit ! (bien entendu je vous retranscrit en français intelligible par tous ce qu’ils m’ont dit en patois).

    Un homme renchérit : On en a gros !

    Moi, penaude : Ah bon ?

    Femme : Oui, tu n’arrêtes pas de dire que tes ancêtres sont casaniers, qu’ils n’ont jamais voyagé, qu’ils sont ennuyeux. C’est facile de dire ça aujourd’hui alors qu’on peut se rendre au Japon en douze heures ! Mais pour nous c’était autre chose.

    Moi : quand même, je n’ai pas été si dure que ça !

    – L’homme poursuit : Si ! Regardes ce que tu viens de publier ! Quand même, dire ça de nous !

    – Autre homme : Alors nous sommes venus pour que tu rectifies un peu tout ça et que tu racontes à tout le monde que nous ne sommes pas si ennuyeux que ça …

    La suite demain