• Berry,  Challenge,  Histoire locale

    P comme protestant en 1573 à Sancerre

    Je vous ai déjà raconté que je suis tombée par hasard sur une branche protestante dans ma généalogie. Article ici.
    Je vais maintenant aborder un évènement plus ancien, qui a laissé des marques à Sancerre : le siège de 1573, lors de la quatrème guerre de religions.

    Sancerre est en effet devenu un haut lieu du protestantisme dans le Berry, et plus globalement en France.

    Sancerre, ville rebelle, était surnommée à l’époque la Petite Rochelle. Dès la fin 1572, de nombreux protestants vinrent à Sancerre qui accueillait les « réformistes ». Le roi Charles IX ne supportait plus l’affront de ces villes. Claude de la Châtre mobilisa jusqu’à 7000 hommes. Il tenta des assauts qui se terminèrent tous par des échecs.
    Nouvelle tactique : assiéger Sancerre. Les assiégés tinrent bon mais les vivres vinrent à manquer. On mangea rats, taupes, vieux cuir … un récit raconte même qu’un couple mangea leur fille morte de faim. Le père fut brûlé et la mère étranglée.. Les protestants de Sancerre acceptèrent finalement la rédition lors de l’été 1573.
    Cette histoire a été racontée par un ministre protestant, Jean de Léry dans son Histoire mémorable du siège de Sancerre.
    Deux cents ans plus tard, Sancerre fera encore parler d’elle pour s’opposer cette fois à la Révolution Française d’où le terme « Petite Vendée Sancerroise ».
  • Challenge

    O comme Où est Charlie ?

    Pour ceux qui ne connaissent pas, Charlie est un personnage qu’il faut retrouver au milieu de dessins très détaillés, un vrai challenge !


    Et bien c’est parfois la même chose avec nos ancêtres : mais où sont-il bien passés ? Sauf que nous n’avons pas le bonnet rouge pour nous mettre sur la voie !

    Je vous avais parlé de Jean-Louis BLONDEAU pour lequel je ne trouvais pas d’acte de décès et pour cause ! L’histoire ici.

    Celui qui a le plus voyagé dans mon arbre est sans conteste Jean BEAUNEZ, originaire de Préporché dans le Morvan et qui se marie en 1838 à Herry avec Marie CANDRET. Plus de 100 km les séparaient pourtant.

    Ou encore Marie AUGIER née à Issoudun dans le Bas-Berry, venue jusqu’à Sancerre épouser Pierre HABERT à la fin du XVIIème siècle.

    Mais nul n’est besoin d’aller si loin, car parfois entre villages voisins ça va, ça vient. On peut dire qu’ils ne nous facilitent pas la tache !

    Et vous, quel est votre record ?

  • Challenge,  Considérations généalogiques

    N comme Numéro

    Au début de sa généaologie, on travaille avec nos proches. Ils sont encore en vie, ou bien on les a connu. On regarde avec nostalgie des photos, on se remémore des souvenirs. Et puis on remonte dans son arbre, et très vite on rencontre des inconnus. Nos parents peuvent encore nous en parler, nous montrer quelques photos.

    Et puis plus rien. Plus rien qu’un numéro, un code, un nom et un prénom. Au mieux une profession.

    Alors mon travail c’est de fouiller plus loin que ces numéros pour redonner à mes ancêtres un semblant d’humanité…

  • Challenge,  Mes ancêtres

    M comme mendiant

    J’ai déjà parlé d’une ancêtre dont la profession était mendiante : Jeanne CHAMPION, qui a mis au monde Jacques CHAMPION, né de père inconnu. L’article est ici.

    Et bien j’en ai découvert un autre plus récemment. Il s’agit de Charles VIMON, indiqué comme mendiant sur son acte de décès. Et pourtant : lors de son mariage et de la naissance de ses enfants il est vigneron. En 1780 lors du décès de sa femme, il est toujours vigneron à Bué. Son acte de décès date de 1783, soit 3 ans plus tard, où il est désigné comme mendiant … et à Pierrefitte-ès-bois, à plus de 30  kilomètres.
    Lors des actes concernant ses enfants postérieurs à son décès, Charles VIMON est toujours considéré comme vigneron.

    Bref, un petit mystère.

  • Challenge,  Mes ancêtres

    L comme la Loire et ses dangers

    L’idée de cet article m’est venu en lisant un commentaire sur un acte de décès. Celui-ci concerne François BLONDEAU, fils de Henri BLONDEAU et Marie BEAUVOIS (sosa 524 et 525).

    Alors que je cherchais un peu plus de renseignements sur les enfants de ce couple habitant Sury-en-Vaux, je trouve un acte de décès à Bannay, situé à quelques kilomètres en date du 6 août 1756.

    Il est dit qu’avec la permission du bailly de Sancerre, François Blondeau venant de St Satur en charrette tiré par 4 chevaux s’est noyé dans la Loire en crue depuis le 19 décembre. Il a été découvert par un marinier à St Thibault. Son frère et ses beau-frères sont venus le reconnaître.

    Une preuve de plus que la Loire était (et peut toujours être) bien dangereuse. Voici d’autres exemples trouvés dans les archives :

    • Jean DECHOUX est décédé à 13 ans en 1752 à Bannay. Il est indiqué qu’il s’est noyé dans la Loire le 18 avril. Il conduisait un bateau avec son père, trouvé sur un banc de sable.
    • Le 7 juillet 1829, François LOISEAU et Patient BOIDEAU 11 ans sont trouvés noyés dans la Loire. Ils auraient voulu se baigner.

    Mais nul besoin d’avoir un fleuve à proximité pour se noyer, j’ai rencontré de nombreuses noyades dans des mares, de petites rivières et même dans des fontaines. Etait-ce bien des accidents à chaque fois ?

  • Challenge

    K comme Ker

    Je quitte mes origines le temps d’un article, pour parler de ma région « d’adoption » la Bretagne. Parce qu’il existe ici un petit mot d’origine bretonne que l’on rencontre très souvent lorsque l’on se déplace : ker, ou plutôt kêr. Pour la petite anecdote, un collègue fraichement arrivé s’est perdu dans la campagne et a demandé son chemin en disant « le nom du lieu-dit c’est ker quelque chose ». Autant dire que ça n’allait pas beaucoup l’aider !

    C’est mot qui n’a pas d’équivalent en français, il désigne un lieu habité et peut vouloir dire hameau, village ou bien encore « maison » dans le sens du foyer. La maison en dur, doit plutôt être traduite par ti. L’association des deux, Ti-kêr, la maison-village peut être traduite par mairie.

    Comme je ne suis pas une spécialiste, je vais vous indiquer quelques liens intéressants :

    • sur le site Bretagne.com, de nombreux exemples de noms de lieux en ker comme kerhoad (le village au milieu des bois) ou kermenez (sur la montagne) ;
    • un très bel article sur le blog vous voyez le topo (il a malheureusement disparu depuis la publication de l’article…) ;
  • Challenge

    J comme Jeudis des archives à Rennes

    Je profite de ce challenge pour rendre hommage aux archives municipales de Rennes qui proposent régulièrement le jeudi, des ateliers gratuits. Je les ai découvert un peu par hasard, et j’ai trouvé ces initiatives vraiment très bonnes, dignes du service public !

    Les thèmes des atelier sont divers et variés, tous plus intéressants les uns que les autres :

    • des ateliers de paléographie, où l’on lit des textes issus des archives de plus en plus anciens. Pour tous ceux qui habitent trop loin, il est possible d’aller consulter les documents et leur transcription sur le site. Idéal si on cherche à s’exercer. Les textes permettent de se plonger dans l’histoire, avec par exemple un billet d’Anne de Bretagne ou la venue du roi à Rennes…
    • des ateliers pour apprendre à retracer l’histoire d’un quartier, d’un commerce.
    • des conférences sur la ville de Rennes, son architecture, ses lieux.

    Bref, un programme très varié !

    Ici le site des archives de Rennes.

  • Challenge,  Mes ancêtres

    I comme Isidore Champault

    J’avais plusieurs idées pour le I, mais j’ai finalement décidé d’en savoir plus sur Isidore CHAMPAULT.

    Je pensais que cet article serait vite rédigé, Isidore était, dans les différents actes que j’ai retrouvé, simple journalier à Neuilly en Sancerre.

    Isidore nait le 24 décembre 1843 à Neuilly-en-Sancerre de Jean-Louis CHAMPAULT âgé de 25 ans, manoeuvre, et de Marie MIGEON.

    Je le retrouve dans le recensement de 1846. Il est indiqué qu’il vit dans la même maison que ses grand-parents, Jacques et Marie MIGEON, sa tante Louise MIGEON, ses parents ainsi que son frère Jules âgé de 1 ans. Celui-ci décède pourtant à 3 mois… Une petite sœur, Marie Constance, nait en mai 1847. Cette dernière décède à l’âge de 15 ans en juillet 1862. Entre-temps une autre sœur, Marie Adèle, naît en 1850 à Crézancy, village voisin.

    Je retrouve la trace de cette famille à Neuilly, au lieu-dit Sigurets. On y trouve bien sûr Jean-Louis CHAMPAULT et sa femme Marie MIGEON. Mais pas de trace d’Isidore. Sa sœur Adèle et un nouveau frère Henry son présents, tout comme une certaine Henriette RAFFAITIN, en nourrice.

    Ils semblent être proches voisins d’une autre famille formée de Pierre ETIEVE et Solange CANON avec leur fille Jeanne, du même âge qu’Isidore.

    Si je parle de ces voisins, c’est que le 20 février 1871, Jeanne âgée de 28 ans met au monde une fille « naturelle », Marie Adèle Françoise ETIEVE. Marie-Adèle … tient, ça ne vous rappelle personne ?

    Le 9 janvier 1872 Isidore CHAMPAULT épouse Jeanne ETIEVE, et reconnaît par la même occasion la petite Marie Adèle Françoise : l’honneur est sauf !

    Lors des recensements de 1872 et de 1876, Isidore habite chez ses beau-parents avec sa femme, au hameau des Sigurets. Un endroit qu’il ne quittera apparemment plus. Il sera le plus souvent désigné comme journalier, quelques fois comme cultivateur.

    Le couple aura trois autres enfants : Narcisse Léon (°1870), Henri Isidore Eugène (°1878) et Marie Aline Arthémise (°1883). Entre temps, on le retrouve témoin au mariage de sa soeur, Marie-Adèle ainsi que parrain de sa nièce, Marie Alexina (fille de Marie-Adèle).

    Il vit ensuite une période sombre entre 1881 et 1882. Tout d’abord de décès de son beau-père Pierre ETIEVE, pour lequel il est témoin puis sa belle-mère Solange CANON le 19 décembre 1882. A peine un mois plus tard, le 15 janvier 1883 il est témoin du décès de sa sœur Marie-Adèle puis le 21 janvier de Marie Alexina, sa nièce. Des décès si rapprochés, c’est étonnant quand même !

  • Challenge,  Mes ancêtres

    H comme Hors la loi

    Tout part d’un banal problème : il arrive parfois que l’on ne trouve pas l’acte de décès d’un aïeul. C’est le cas de Jean Louis BLONDEAU mon SOSA 172.

    Il est né le 6 janvier 1781 à Verdigny, et se marie le 16 février 1795 avec Marie RAIMBAULT. Il est âgé de 14 ans, et sa femme de 18 ans.

    Mais aucune trace de son acte de décès, ni à Verdigny ni aux alentours. J’ai alors étendu mes recherches aux arbres en ligne, et là : stupeur ! Mon ancêtre aurait été jugé pour contrefaçon. Cela rejoint en fait ce que j’avais entendu un jour au détour d’une discussion familiale.

    Je n’ai malheureusement pas lu les documents en question, mais le généalogiste qui est heureusement plus organisé que moi a cité ses sources ce qui me permettra d’aller voir de mes propres yeux les pièces du procès. Elle se trouvent aux archives du Cher, Liasse 2.U.1164 dossier n°129 et 38 U 160.

    Voici le résumé de ce qu’à trouvé ce généalogiste : Jean-Louis BLONDEAU aurait été condamné à mort par contumace le 13 juillet 1815 par la cours spéciale du Cher. Il serait coupable d’avoir en 1814 contrefait des monnaies d’argent ayant cours légal en France. La suite serait des plus rocambolesque car il échappe à la justice après s’être fait délivrer un passeport à Sancerre.

    Merci donc à Alain Rodermann qui a mis ces éléments en ligne, la page est ici. Et j’espère un jour pouvoir vous en raconter plus !

  • Challenge

    G comme Génétique ou pourquoi les enfants d’un couple sont différents ?

    Je l’avoue, la biologie a toujours été mon dada. Aller en cours était plus pour moi du loisirs, alors je vais vous faire découvrir quelques notions de génétique. Comme le sujet est vaste je vais tenter de répondre à la question : combien potentiellement un couple peut-il avoir d’enfants différents ?

    Tout commence dans le noyau de nos cellules. Nous y trouvons l’ADN, sous forme de 23 paires de chromosomes.

    Les hommes et les femmes produisent des gamètes (spermatozoïde ou ovaire) avec un seul chromosome de chaque paire :
    – pour les femmes 22 chromosomes +  1 chromosome X
    – pour les hommes 22 chromosomes + 1 chromosome X ou Y (c’est donc bien monsieur qui décide)

    C’est en fait la moitié du chromosome qui va dans le gamète, mais rassurez-vous l’autre bras repoussera. Ce phénomène s’appelle la méiose.

    Nous arrivons maintenant à la fécondation : il arrive que les gamètes se rencontrent par hasard après un long voyage. Une nouvelle cellule nait, avec de nouveau ses 23 paires de chromosomes. Vu le nombre de chromosomes, vous imaginez bien que le nombre de combinaisons possibles est important.

    Voici l’exemple des combinaisons possibles avec une seule paire de chromosomes.

    Donc pour une seule paire, 4 combinaisons différentes. Mais combien pour les 23 paires ?

    Voici le calcul :

    Comme nous avons 23 paires de chromosomes :
    – Un homme produit 2 puissance 23 combinaisons de spermatozoïdes différents (2 puissance 23, c’est à dire multiplier le chiffre 2 par lui-même 23 fois)
    – Une femme produit également 2 puissance 23 combinaisons d’ovules différents

    La rencontre des deux donne 2 puissance 23 x 2 puissance 23 = 2 puissance 46 combinaisons soit 70 368 744 180 000 individus différents potentiels (en toutes lettres plus de 70 milles milliards).

    Tout ça sans vous parler des mutations ou des recombinaisons de chromosome !

    Ici voici le phénomène du crossing-over qui se produit de temps à autres, les chromosomes s’échangent des bouts de bras, créant de nouvelles combinaisons !

    C’est pour cela que chacun d’entre nous, et chaque membre de notre arbre est unique (sauf les vrais jumeaux bien entendus).