• Berry,  Mes ancêtres

    Scholastique, drôle de prénom

    Si je suis de moins en moins étonnée par les prénoms peu ordinaires que je peux rencontrer lors de mes recherches, j’avoue que Scholastique reste un de mes prénoms rares préféré !

    Mon aïeule Scholastique REVERDY est née à Savigny en Sancerre le 10 février 1766, de parents vignerons. Elle épouse Alexandre DEZAT, lui-même vigneron à Sury-en-Vaux en 1792. Je n’en dirais pas plus, car je pense écrire plus longuement sur ce couple que j’affectionne particulièrement. Ils donneront ce même prénom Scholastique à leur fille née en 1798.

    J’ai recherché d’autres enfant qui auraient pu recevoir ce même prénom dans le village de Savigny-en-Sancerre :

    • Le 10 février 1764 nait Scholastique DESREAUX à Savigny. Elle est la fille de Sylvain DESREAUX, laboureur et Marie DYON. Elle décède le 30 décembre 1765.
    • Le 10 février 1769 nait Scholastique GITTON, à Savigny. Elle est fille d’un manœuvre François GITTON et Anne ROBERT.
    • Le 9 février 1777 nait Scholastique TIROT, fille de Jean-Baptiste TIROT, cabaretier et Marie Anne ROBLIN. Elle décède le 25 mars.
    • Le 14 février 1778 nait Scholastique MOINDROT, fille de François MOINDROT, manœuvre et de Magdelaine PAURON.

    D’autres porteront le même prénom par la suite. Les parents sont d’origine modeste, mais voyez-vous le point commun le plus troublant ?

    En faisant cet inventaire, je me suis dit que c’est tout de même une drôle de coïncidence, toutes ces naissances autour du 10 février. Cette date est tout simplement celle de la sainte Scholastique. Voilà le mystère de ce drôle de prénom résolu : mes aïeux ont sans doute choisi le prénom en fonction de la date de la naissance.

    Sainte Scholastique est la sœur de saint Benoît.

  • Berry,  Histoire locale

    Ornements de toiture

    J’ai visité l’exposition temporaire « compagnons célestes » proposée par l’écomusée du pays de Rennes. Comme à chaque fois une très bonne exposition. Ce qui m’intéresse ici, ce sont surtout les métiers associés. J’ai ainsi pu compléter cette visite avec les archives d’une exposition qui s’est tenue à Bourges, mais dont je n’avais pas entendu parler. Plusieurs métiers peuvent être liés aux ornements de toiture.

    • Le charpentier est impliqué au premier plan tout comme le couvreur qui pose les épis. Certains couvreurs pouvaient également être des créateurs de tuiles faitières ou épis en zinc par exemple.
    • Le potier fabriquait ceux en terre. Selon la composition, la terre était cuite une ou plusieurs fois. Les autres matériaux possibles étaient l’ardoise, le plomb ou encore le zinc. En Ille-et-Vilaine, de nombreux potiers étaient présents à Chartres-de-Bretagne ; dans ma région d’origine, le Sancerrois, les zones de production les plus proches étaient la Borne ou Morogues ; c’est le grès que l’on rencontre majoritairement.

    Quelques exemples ci-après :

  • Mes ancêtres

    Implexe … et demi, Marguerite SENEE

    Pour les non initiés, un ancêtre est dit implexe lorsqu’il est rencontré à plusieurs endroits dans son arbre généalogique. Des doublons en quelques sortes. Cela était monnaie courante dans les familles royales, ce qui est bien loin d’être mon cas !

    J’avais rencontré fréquemment ces couples en « doublon » dans mon arbre. Mais tout récemment je suis tombée sur une aïeule qui est implexe … mais qui a eut deux maris différents. Et je retrouve ces deux unions à différents endroits de mon arbre.

    Mon aïeule Marguerite SENEE est née à Verdigny le 10 février 1692, de Louys SENEE et Marguerite CHASTIGNIER.

    • Elle épouse le 7 janvier 1712 à Verdigny Jean PRIEUR, manoeuvre, un gars du cru. De leur union naîtrons Jean PRIEUR (ancêtre de ma 9ème génération), Louis, Marguerite et Jeanne. Je ne connais pas la date exacte, mais le premier mari de Marguerite SENEE décède entre 1724 et 1727.
    • En 1727 Marguerite SENEE se marie de nouveau à Verdigny, le 21 janvier avec Louis REVERDY un vigneron. De cette union naîtrons Pierre, Jean (qui ne vivra que 18 mois), Jean, René, Marguerite (ancêtre de ma 9ème génération) et André.
  • Berry,  Histoire locale

    L’accident du dirigeable République à Jussy le Chaudrier

    Cet article a été rédigé en août 2011 et mis à jour fin 2021. En effet, la mise en ligne de la presse ancienne sur Retronews m’a apporté de nouveaux éléments (et de nouvelles illustrations).

    Tout a commencé en cherchant des cartes postales anciennes de Jussy-le-Chaudrier, une commune du département du Cher. J’ai alors découvert de nombreuses cartes ne montrant pas le village, mais un dirigeable accidenté. Il me fallait mieux connaître cet évènement !

    Le République était un dirigeable militaire mis en service en 1908, avant de réaliser trois campagnes d’essais et de manoeuvres.

    Le 3 septembre 1909, le dirigeable quitte les Yvelines. Il rejoint Montargis situé à 103 km en 3 heures. Il survole ensuite Briare, Cosne et arrive à la Charité sur Loire.

    Cependant un problème dans la circulation d’eau contraint l’équipage à atterrir en urgence. Il s’arrête au lieu-dit des Policards à Jussy-le-Chaudrier. La nacelle subit des avaries, tout comme de nombreuses autres parties du dirigeable.

    Du gaz s’échappe. La décision est prise de dégonfler le dirigeable … puis de le transporter par chemin de fer jusqu’à Lapalisse.

    Après remontage et différentes manœuvres, ce dirigeable connaîtra une fin tragique en s’écrasant lors du voyage du retour le 25 septembre 1909, une heure après le décollage de Lapalisse.

    Sur l’épisode de Jussy-le-Chaudier, un article de « La Vie au Grand Air« , fort bien illustré m’a apporté un peu plus de détail sur la mésaventure berrichonne du dirigeable :

    Sources
    Un article sur l'accident du dirigeable, sur histoire généalogie.
    Un site très complet sur l'histoire des dirigeables à Chalais Meudon.
  • Mes ancêtres

    Merlin, un nom enchanteur ?

    Le 22 octobre 1844 Louis GUENEAU épouse Geneviève MERLIN (mes sosa 90 et 91). Un nom comme cela, ça ne s’invente pas ! Si j’ai rapidement réussi à remonter jusqu’aux parents de Geneviève, Thomas MERLIN et Victoire BERTRAND… j’ai ensuite été bloquée : impossible de trouver l’acte de mariage de ses parents, cette branche est restée déserte pendant des années. Jusqu’à ce que j’arrive enfin récemment à détricoter l’histoire.

    Un premier mariage

    Le 25 novembre 1817 au Noyer, Thomas MERLIN alors domestique épouse Scolastique RAFESTIN, fille d’un laboureur de Ménetou-Râtel. Si Thomas est âgé de 19 ans, sa femme a plus de 30 ans. De leur union nait Jean-Baptiste MERLIN le 14 février 1818. C’est le jour de la Saint Valentin mais si l’on fait le calcul, il n’y a pas 9 mois entre le mariage et la naissance de Jean-Baptiste…

    Il n’y aura pas d’autre descendant de ce couple, Scolastique RAFFESTIN décède le 8 avril 1819, peu après le premier anniversaire de leur fils.

    Deuxième mariage

    Le 6 novembre 1821 à 7h du matin, Thomas MERLIN épouse Victoire BERTRAND à Thou. Si j’ai mis tant de temps à trouver cet acte, c’est qu’il est dressé au nom de Thomas MARTIN ! Il faut dire que l’adjoint au maire semble avoir quelques difficultés à écrire.

    Acte de mariage de Thomas MERLIN et Victoire BERTRAND, Thou – 3E2443 – AD18

    Le 1er janvier 1822 nait Victoire Pélagie MERLIN. Elle décèdera le 2 octobre 1823 à 21 mois. Jacques Patient MERLIN naît ensuite le 31 mai 1825 … et décède 3 mois plus tard le 27 août 1825.

    Victoire BERTRAND tombe de nouveau enceinte, certainement début décembre 1825 … mais elle ne le sait pas encore alors que Thomas MERLIN décède le 18 décembre 1825. Geneviève naît le 2 août 1826 dans un autre village, Sury-en-Vaux.

    Victoire Bertrand ne se remariera pas.

    Cette même année 1825, Thomas MERLIN était le témoin de la naissance, puis du décès de Marie VATAIRE. Cette fille est née de père inconnu, de Jeanne VATAIRE domestique au Noyer (peut-être au Château de Boucard ?).

    Cet article a été mis à jour le 6 novembre 2021 à l’occasion du bicentenaire du mariage de Thomas MERLIN et Victoire BERTRAND. Le hasard fait que j’ai publié un article la semaine précédente concernant la soeur de Victoire, Geneviève BERTRAND.

    Sources :
    Thomas MERLIN, naissance (3E 859), mariages (3E 2352 et 3E 2443), décès (3E 2353).
    Victoire BERTRAND, naissance (3E 1061), décès (3E 4671).
  • Berry,  Histoire locale

    Protestantisme et ancêtres Sancerrois

    J’aime beaucoup écouter l’émission la marche de l’histoire sur France Inter. Lundi dernier a été rediffusée une émission sur Marie Durand et la résistance protestante au XVIIIème siècle. Ce fut l’occasion de refaire le point sur différents événements de cette période.

    Si je me sens concernée, c’est qu’il y a quelques mois je me suis découvert une branche protestante. Ces familles étaient originaires de Sancerre, haut lieu du protestantisme dans le Berry.

    Une phrase de l’intervenant a particulièrement fait écho en la généalogiste que je suis : en refusant tout acte catholique, les protestants n’avaient plus d’identité. En effet à l’époque l’état civil était géré par l’Église.

    Ces hommes et femmes n’avaient donc pas d’existence, étaient comme suspendus en l’air.

    Deux dates importantes : 1685 et la révocation de l’Édit de Nantes. L’exercice de la religion protestante est interdite, les pasteurs sont bannis. En 1787 L’Édit de Versailles, dit Édit de Tolérance, redonne des droits et donne lieu à des régularisations de mariage.

    Un exemple rencontré lors de mes recherches à Sancerre en novembre 1788 : trois mariages avec le même patronyme ont été ajoutés.

    • -Le 18 novembre 1788 réhabilitation du mariage Pierre SERVEAU et Marie Jeanne NAUDET
    • Le 27 novembre 1788 réhabilitation du mariage Jean FEUILLAUT et Anne SERVEAU
    • Le 28 novembre 1788 réhabilitation du mariage Jacques SERVEAU et Marie Anne DUCLOU.

    Pour écouter l’émission sur Marie Durant et la résistance protestante c’est ici.

    J’ai également découvert le site du musée virtuel du protestantisme français, très bien documenté.

  • Berry,  Vieux métiers

    Le métier de cordier

    Dans mon arbre je ne compte plus le nombre de laboureurs, cultivateurs, vignerons ou manœuvres. C’est pourquoi tout autre métier attire mon attention. C’est le cas de Pierre HABERT (1674-1744) cordier à Sancerre, fils de Pierre HABERT, drapier. Tous deux sont mes ancêtres.
    Première remarque : on dit bien cordier et non pas cordelier, nom que prirent les franciscains en France (sur leur robe on trouve une « corde liée »).

    J’ai eut la chance de voir un aperçu de ce métier lors d’une visite au château de Guédelon. Ce métier était répandu dans les zones maritimes car les métiers de la mer nécessitent de nombreuses cordes. Dans notre région, les cordes servaient surtout aux paysans et à quelques autres métiers comme les charpentiers.

    Dans le Berry, le matériau pour fabriquer les cordes étaient le chanvre qui a été cultivé jusqu’en 1920.
    Voici la description de la culture que j’avais trouvé sur le site Berry Passion (MAJ site inaccessible en 2021) :

    La graine de chanvre, le « chènevis », était semée à la volée, fin Avril ou début Mai. Vers le milieu de l’été… pouvait commencer l’arrachage des pieds… Les pieds femelles étaient passés à travers les dents d’un « érussoir », sorte de gros peine de fer qui se destinait à récupérer la semence pour l’année suivante. Le reste de la récolte était mis en bottes, était porté généralement dans des fosses, ou dans des « boires » à l’eau stagnante, pour ce qui est nommé « rouissage ».

    Les cordiers ne cultivaient pas eux-même tout le chanvre dont ils avaient besoin. Ils étaient plutôt « prestataires de service » : on leur apportait le matériau, ils donnaient la corde en retour, moyennant salaire.
    La technique en elle-même comporte trois étapes :

    – le peignage des fibres à l’aide d’un séran. Le séran est une sorte de grande brosse avec des pics métalliques. Cela permet de nettoyer le chanvre et séparer les fibres.
    – le filage : le cordier dévide le fil de chanvre.
    – le câblage, dernière étape. On réunit plusieurs fils par torsion pour obtenir un toron. Enfin, plusieurs torons permettront de produire une corde.

    Sources :
    Sur internet : Métiers d'autrefois, vieux métiers.
    Nos ancêtres vies & métiers n°2, page 15.