• Généathème,  Histoire locale

    Morts pour la France 14/18 : trois Dezat [4]

    Voici le dernier des quatre articles planifiés pour ce généathème du mois de novembre portant sur la guerre de 14/18. Après avoir présenté les hommes morts pour la France de Sury-en-Vaux et Verdigny [1], être allés en Belgique en août 1914 [2] puis dans les tranchées du bois d’Ailly en 1915 [3], je conclurai (pour cette année) en évoquant les trois « DEZAT » morts pour la France.

    • Henri Fernand DEZAT

    Henri Fernand est né le 15 novembre 1893 à Sury-en-Vaux. Il est le fils de François DEZAT, vigneron, et Marie Louise DELAPORTE.

    Son dernier régiment sera le 405ème régiment d’infanterie. Celui-ci est constitué le 15 mars 1915. Le 28 septembre, 1915 il est noté dans le journal des manœuvres et opérations (jmo) des services de santé :

    Attaque des points M » et N ». Attaque de la tranché des tirailleurs et du bois de la Folie (1er et 3ème bataillon). Pertes : officiers blessés : 21, tués : 17, troupe 6 blessés.

    Henri Fernand Dezat fait parti de ceux-ci. Il est tué à l’ennemi à Neuville Saint Vaast dans le Pas de Calais. Le bois de la Folie porte malheureusement bien son nom…

    Ce régiment sera disloqué le 10 juillet 1916. Quelques pages après le 28 septembre, je suis tombée sur ce texte, qui nous fait un peu mieux comprendre ce que les soldats devaient endurer. Ici il est question de la préparation à la défense contre les gaz asphyxiants.

    15 au 30 novembre : instruction des hommes pour la défense contre les gaz asphyxiants (mise en place des  [???[ et des cagoules – emploi des pulvérisateurs à hyposulfite – fabrication de l’oxygène au moyen de l’appareil Régnier – passage dans atmosphère chlorée – appareils respiratoires  [???].

    Enfin, voici un plan de la zone du bois de la Folie trouvé sur un forum ….. Il est tiré des jmo.

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    • Les frères Louis et Julien Achile DEZAT

    Je n’ai pas découvert tout de suite qu’ils étaient frères, et pourtant…

    Dans les registres d’État Civil de Sury-en-Vaux je trouve la naissance de Louis François DEZAT le 28 septembre 1893, fils de DEZAT Joséphine Louise et d’un père inconnu. Jospéhine Louise se marie le 2 juins 1894 avec Louis DEZAT … l’occasion de reconnaître la naissance de François Louis. Pas besoin de changer de nom !

    Le 19 août 1896 nait Julien Achille Dezat, fils de ce même couple. Les frères descendent tous les deux du couple Alexandre DEZAT et Scholastique REVERDY (mon premier article du challenge AZ de 2014 portera certainement sur eux).

    Louis DEZAT fait partie du 4ème régiment d’infanterie comme de nombreux hommes de Sury-en-Vaux. Il échappe aux évènements survenus à Signeulx [2]. Il décède à l’hôpital de Lyon le 19 octobre 1914 de maladie contractée au combat. Il est âgé de 21 ans.

    Son jeune frère Julien Achille appartient au 360ème régiment d’infanterie. Il est tué à l’ennemi le 5 juillet 1917 à Braye en Laonnois dans l’Aisne, juste à côté du chemin des Dames. Il a 20 ans. Encore une fois peu d’indices. Il est noté dans le JMO :

    Dans la nuit du 5 au 6, le 5ème bataillon est relevé par un bataillon du 169 et va s’installer en réserve de question à Ostel et dans les tranchées environnantes.

    Dans le tableau récapitulatif des pertes, j’apprends que son n° de matricule est le 8767 et qu’il appartenait à la 21ème compagnie. Entre le 22 juin et le 25 juillet, 52 hommes sont tués et 87 blessés.

    DezatmpfJMO consultés : 26 N 767, 26 N 761/15.

  • Généathème,  Histoire locale

    Morts pour la France 14/18 : le bois d’Ailly [3]

    Après vous avoir présenté les morts pour la France 14/18 de Sury-en-Vaux et Verdigny, nous avons voyagé en Belgique en août 1914. Cette fois-ci nous partons pour les tranchées situées dans la Meuse, plus précisément au niveau du bois d’Ailly.

    • Les hommes

    Cette fois-ci, nos hommes ne faisaient pas partie du même régiment mais ont tous trouvé la mort en avril 1915 au bois d’Ailly.

    Louis, Camille ROBERT est né le 16/05/1893 à Sury-en-Vaux (au lieu-dit de la Vallée) de parents tisserand et couturière. Il était soldat de 2ème classe au 29ème RI lors de son décès le 24/4/1915 au bois d’Ailly.
    Georges Isidore COTTAT est né le 14/3/1894 à Verdigny, de parents vignerons à Chaudoux. Il était également soldat de 2ème classe au 27ème RI lors de son décès le 14/4/1915 au bois d’Ailly (commune de Marbottes).

    Le troisième homme, est Charles LEGER, 2ème classe au 56ème RI. Il meurt le 7 avril 1915 au bois d’Ailly. En recherchant quelques informations sur cet homme, comme pour les précédents, je fais une découverte : Charles LEGER est en fait le frère de mon arrière-arrière grand père Émile Justin LEGER. Je garde donc son histoire pour une prochaine fois.

    • La zone du Bois d’Ailly

    La zone du bois d’Ailly se situe dans la Meuse, entre les communes de Saint Mihiel et de Marbotte.


    Agrandir le plan

    A Marbotte se trouve d’ailleurs actuellement une nécropole nationale.

    • Journal du 29ème RI, le 24 avril

    8h : ordre est donné de faire partir le 1er bataillon à la Croix Saint Jean. Un bataillon du 100ème le remplace. Pendant la matinée, une Compagnie du 100ème, aidée par les grenadiers du 2ème bataillon s’installe à la droite de celui-ci dans la tranchée prise sur une longueur de 150 mètres.
    A 10h, la 12ème compagnie quitte le point 5 et va rejoindre son bataillon à Pont sur Meuse.
    A 21h, ordre est donnée de faire partir le lendemain à 6h15 le 1et bataillon et du 8ème.

    18 tués, 10 blessés, 20 disparus. Louis, Camille ROBERT en faisait partie.

    Une journée où l’on ne parle pas de grands combats, une journée presque « ordinaire dans les tranchées.

    • Journal du 27ème RI, le 14 avril

    Le régiment occupe les mêmes emplacements que la veille.
    5h : les 5 et 6èmes compagnies relèvent en 2ème ligne les 7èmes et 8èmes compagnies qui viennent bivouaquer à la Croix Saint Jean.
    15h15 : le 1er bataillon quitte Pont sur Meuse pour aller remplacer le 3ème btn et des éléments du 13è d’Infanterie pour les remplacements en première ligne. Le relevé s’effectue difficilement, les 1ères, 2ème et 4èmes compagnies ne connaissant qu’imparfaitement leurs nouveaux secteurs. Elle est toutefois terminée à 22 heures.

    Encore une fois pas de grandes batailles. Se dire que Georges Isidore COTTAT, est peut-être mort tout « simplement  » à cause d’un problème d’organisation…

    Le quatrième et dernier volet de ce généathème sur la guerre 14/18 portera sur les « Dezat » morts pour la France. Mais je pense que je vais poursuivre mes investigations l’an prochain et peut-être même les années suivantes.

    Nouvelle imageNécropole nationale à Marbotte – Google street view 2013

    Sources : SGA Mémoire des Hommes. Fiches Morts pour la France. Journaux des Marches et Opérations. Archives du Cher : actes de naissance.

  • Histoire locale

    Morts pour la France 14/18 : le 4ème RI à Signeulx [2]

    Je poursuis ma série d’articles concernant les soldats morts pour la France de Sury-en-Vaux et Verdigny. Après avoir présenté ces hommes [1], nous allons cette semaine passer la frontière pour nous rendre en Belgique.

    En lisant les fiches des soldats, j’ai remarqué que certains hommes étaient morts en Belgique. J’ai retrouvé trois fois le même lieu et la même date de décès : le 22 août 1914 à Signeulx. Ces hommes faisaient tous partie du 4ème Régiment d’Infanterie. Il n’en fallait pas moins pour que je cherche à en savoir plus sur les évènements qui ont eut lieu.

    • Les hommes concernés

    Louis Marie BIZET est né le 2 novembre 1889 à Sury-en-Vaux de parents vignerons et domestiques. Il était soldat de 2ème classe et âgé de 25 ans le 22 août 1914.

    Louis Georges THOMAS, également soldat de 2ème classe, est  né le 14 septembre 1893 à Sury-en-Vaux de parents vignerons : THOMAS Louis Étienne et FLEURIET Marie Euphrasie. Il a 20 ans lors des évènements à Signeulx.

    Fernand LAPORTE est caporal tambour, né le 21 août 1889 à Verdigny de parents vignerons. Isidore LAPORTE est en effet vigneron à Chaudoux et marié à Léontine NEVEU. Il était le seul homme d’une fratrie de trois sœurs ou devrais-je dire trois « Marie » : Marie Louise Camille, Marie Marthe et Marie Léontine Germaine.

    • Ce qui s’est passé le 22 août 1914 à Signeulx

    Avertissement : n’ayant pas pu accéder au journal des marches et opérations de ce régiment, je me suis basée sur des retranscriptions trouvées sur internet [2].

    Ancien cimetière militaire français à Signeulx source


    Le 4ème Régiment d’Infanterie (4 RI) tient garnison à Auxerre. Ils quittent cette ville le 5 août 1914. Le régiment débarque le 6 août à Sampigny et gagne Woinville où il reçoit l’ordre de s’installer défensivement face à Metz. Le 21 août, après avoir parcouru 40 kilomètres sous une forte chaleur, il gagne la frontière belge. En route, les hommes voient la ville de Longwy en flammes.

    Le 22 août ils franchissent au petit matin la frontière belge à Signeulx. Les habitants de la localité les informent que les allemandes sont à 3 km. La 9èmedivision (4ème, 82ème, 113ème et 131èmeRI) doit attaquer sur le front Signeulx – Gorcy. Le 4ème RI a pour objectif Mussy-la-Ville. Le brouillard est intense, on y voit à peine à 50m. Les allemands sont retranchés et les accueillent par le feu. Il faut se replier. Le soir le régiment se regroupe à la ferme de Bouillon : les pertes se montent à 18 officiers et 1200 hommes au total, dont nos trois hommes.
    signeulx copie
    Le plan des combats est disponible ici.


    La bataille des Frontières est la première phase de combats le long des frontières franco belge et franco allemande entre le 7 et le 23 août 1914. Le 22 août 1914 ce sont 22000 hommes qui perdent la vie. La seule solution est de battre en retraite  : c’est la Grande Retraite qui se termine par la bataille de la Marne début septembre [3].

    [1] Morts pour la France 14/18 : Sury-en-Vaux et Verdigny

    [2] Histoire du 4ème Régiment d’Infanterie – Guerre de 1914 – 1918, Historique sommaire du 4ème Régiment d’Infanterie pendant la guerre 1914-1918, http://1914-18.be/, forum de l’association 14-18.

    [3] L’armée française de l’été 1914, Animation sur la bataille des frontières

  • Généathème,  Histoire locale

    Morts pour la France 14/18 : Sury-en-Vaux et Verdigny [1]

    Pour ce mois de novembre, j’aurai pu partager les photos de mes aïeux ayant participé à la Première Guerre Mondiale (j’en connais au moins trois), sauf que je n’aurai publié que des photos et rien eut d’autre à raconter. Je n’ai en effet en ma possession qu’un seul livret militaire : il faut tout de même que je me garde de quoi travailler pour les années à venir !
     
    Pour le thème de ce mois, je vais donc vous axer mes prochains articles sur les soldats morts pour la France de Sury-en-Vaux et Verdigny : je suis originaire de ces villages, ceci explique cela. Pour ce premier article, je vais vous présenter ces hommes ; pour les prochains billets je détaillera la vie de certains d’entre eux.

     

    Les informations dont je dispose

    J’ai recueilli les noms des soldats morts pour la France sur les monuments aux morts des deux villages. Un site répertorie (entre autre) les monuments aux morts du Cher : Monuments du Cher 1914-1918.
    Je suis ensuite allée sur le site du ministère de la défense SGA / Mémoire des hommes pour accéder aux fiches de ces soldats.

     

    De jeunes hommes …

    L’âge au décès de ces soldats s’échelonne de dix neuf à trente sept ans. C’est ce qui m’a inspiré ce titre de génération sacrifiée !

    Pierre Gabriel BARON est né le le 31 octobre 1898 à Sury-en-Vaux et mort le 2 octobre 1918 à Orfeuil dans les Ardennes. Il faisait partie du 21ème Bataillon de Chasseurs à Pied.

     Louis REZZARD est né le 6 mars 1877 à Sury-en-Vaux et est décédé à l’hôpital mixte de Cormery, de suites de blessures de guerre le 27 novembre 1914.

    Leurs affectations

    Pour le recrutement, les hommes de Sury-en-Vaux et Verdigny devaient passer la Loire et ainsi changer de département et de région ! Le recrutement avait lieu à Cosne-sur-Loire (Nièvre).
    Sur nos cinquante-sept hommes :

    Quarante deux faisaient partie de Régiments d’Infanterie
    Quatre de Régiments d’Artillerie
    Deux de Régiments d’Artillerie Lourde
    Trois dans un bataillon de chasseurs à pied
    Un dans un Régiment de Cuirassiers
    Deux chez les Zouaves
    Un dans un bataillon mixte Zouaves et Tirailleurs
    Enfin, l’un d’entre eux était infirmier militaire

    Caserne Binot à Cosne-sur-Loire, 85ème RI de ligne, année 1915 source

     

    Au niveau des grades, la quasi majorité d’entre eux étaient des soldats de deuxième classe.  Mais figuraient  aussi deux canonniers, un brigadier, un caporal, un caporal tambour, un lieutenant, un maréchal des logis ainsi qu’un sergent.

    Les causes de décès

    Les soldats ont été le plus souvent tué à l’ennemi ou de leurs blessures. Il est précisé que Henri Gaston JOSSERAND a été tué à l’ennemi par éclats d’obus à Rouvel, dans la Somme.
    Deux hommes sont également morts en captitivité. Henri Justin GODON est décédé d’une pneumonie  au camp Klein Wittenberg en Allemagne.
    D’autres sont morts de maladie à l’hopital ou en ambulance, le plus souvent de maladies respiratoires : tuberculose, pneumonies.

    La carte des lieux de décès

    Et enfin, voici la cartographie des lieux de décès.

    SVV

    Les prochaines semaines mes articles seront basés sur les découvertes  faites en lisant ces fiches.